Nous sommes tous des damnés !
Voici le patronyme de ce combo, issu de la mère patrie du fado, de Christiano Ronaldo et……de MOONSPELL. WE ARE THE DAMNED est un groupe originaire de Lisbonne, fondé en 2007 et, aujourd’hui composé de Correia au chant, de Loureiro à la guitare, de Lafaia à la batterie et de Cobrado à la basse. Très ancré dans un métal brutal aux fortes résurgences "hardcore", WE ARE THE DAMNED publie avec Doomvirate, son quatrième méfait longue-durée, qui fait suite au très honorable Holy beast.
L’introduction du premier morceau Ghastly human est assez surprenante, puisqu’elle est typée "black-metal" atmosphérique et on se dit que WE ARE THE DAMNED va aller explorer d’autres contrées musicales. Mais, c’est sans compter sur la déflagration sonore qui va suivre et replacer l’auditeur dans le contexte. La rythmique est galopante, très "vieille école", les riffs sont simples et efficaces, frappant instantanément là où ça fait mal. Le son est assez sale et semble directement issu des légendaires Sunlight Studios (ça devient décidément une mode) et, le break de ce titre nous renvoie inéluctablement au ENTOMBED de la grande époque.
Cette composition n’est pas un cas isolé puisque la rythmique reste soutenue tout au long de Doomvirate. Pour vous en convaincre, il vous suffit de jeter une oreille sur Ghastly human, Dreams under surveillance, Imposter ou encore Rain of spikes et Angelsick, seul The threshold s’extirpe du lot par une alternance régulière de tempos tout au long du morceau, qui en fait, avec Ghastly human, le point d’orgue de Doomvirate.
Les portugais sont très doués dans la composition de riffs directs et bas du front mais ils excellent également dans l’exercice du break lourd et assommant (Ghastly human, Revealing morality, The threshold, ou Macabre expedition) dont ils ne sont pas avares. Ces cassures amplifient l’impact des accélérations et confèrent à l’ensemble un rendu dynamique ; on imagine aisément la guerre dans le pit lors des prestations scéniques de la formation.
Même si les compositions sont assez courtes n’excède pas les quatre minutes, l’opus, à quelques exceptions près, peut s’avérer linéaire au fil des écoutes puisque l’ensemble des titres, exception faite de The threshold, sont tous agencés de la même manière, à savoir, un début rapide, un break et une accélération, il est donc difficile d’extraire un morceau plus qu’un autre. Aussi, certains accords sont très conventionnels et complètement "bateau" comme sur Angesick, Soul entropy, et Rain of spikes, dont le break mélodique bancal et prévisible, noircissent considérablement le tableau. Pour finir, il faut bien reconnaître que tout cela est dépourvu d’originalité et, ne casse pas trois pattes à un canard.
En résumé, la musique de WE ARE THE DAMNED est le parfait mariage entre des combos comme DISFEAR, NAPALM DEATH, MOTÖRHEAD et le "hardcore NY" enragé. L’ensemble est dynamique, brutal et sans concession, les musiciens faisant preuve d’une conviction rare, la production n’en fait pas des tonnes mais sait mettre en lumière la violence des compositions du quatuor. Cependant, les structures quasiment identiques et le manque d’originalité, ne feront pas de Doomvirate l’album de l’année, ni celui du mois. Très sympathique les deux premières écoutes mais après….à vous de vous forger votre propre opinion.
6.5/10