Rock n’roll à l’état pur
Adrian Vandenberg et son groupe ont profité de la date parisienne pour présenter leur nouveau projet, dans un concert d’une heure et demie de hard rock sans concession, avec un groupe au service de la musique, sans esbroufe ni démonstration absconse. Un concert des plus agréables dans une ambiance club parfaitement adaptée à la prestation des Moonkings.
Qu’est-ce qu’un concert de rock ? Le genre suant et rebelle, souvent dénaturé par les projecteurs du succès et l’égo des musiciens, occupés par l’envie de briller. Adrian Vandenberg a eu l’occasion de briller plusieurs fois dans sa fructueuse carrière. S’il n’a pas autant été mis en avant que ses comparses comme Steve Vai à l’époque de Whitesnake, il a néanmoins pu apporter une réponse à cette question le 26 avril au Divan du Monde.
Le rock, avant tout, c’est de la musique. Les gars de Vandenberg’s Moonkings ont passé une heure et demie dans cette optique, en jouant sans décor et avec des lights sobres, mais avec un son parfait qui rendait justice à chacun des musiciens sur scène. A part un solo de batterie de Mart Nijen Es en milieu de concert, les membres sont toujours ensemble, sans mise en avant inutile. Adrian Vandenberg l’avait dit lui-même dans une interview à La Grosse Radio : "si tu n’es pas capable de raconter une histoire avec un solo de 20 secondes maximum, tu te trompes."
L’esbroufe est absente, mais le talent est là. Adrian Vandenberg, à droite de la scène, met tout son talent de guitariste au service de l’émotion transmise dans ses compos. Le leader joue aussi la carte de la sobriété et de la finesse dans ses compos, parfaitement retransmise sur scène. Au milieu des musiciens, le frontman Jan Hooving impressionne. Très en voix, il arrive interpréter l’ensemble des titres avec simplicité et justesse. Son timbre rappelle beaucoup celui de David Coverdale lors des débuts de Whitesnake.
Si l’esbroufe n’est pas non plus l’intérêt du chanteur, il se montre néanmoins charismatique avec le public, arrive à le chauffer avec deux phrases, une poignée de blagues et quelques dialogues avec Adrian Vandenberg. Il arrive ainsi à faire participer le public au cours d’un concert qui comporte beaucoup de nouvelles chansons et arrive à faire chanter l’assistance sur l’enjoué "Good Thing".
Les nouvelles chansons passent donc très bien malgré la moyenne d’âge plutôt élevée du Divan du Monde. Le public est heureux d’être là et réceptif. Sans faire de grosse fête, les spectateurs applaudissent et acclament la prestation rock n’roll du groupe et reçoivent avec joie le peu de classiques que le groupe leur offre.
En effet, la setlist met en avant le premier album de Vandenberg’s Moonkings, avec 10 titres originaux sur 12, Dispatchés tout le long du set. Quelques classiques, comme "Here I Go Again" de Whitesnake ou "Burning Heart" de Vanbenberg, se mélangent à des reprises moins évidentes comme "Superstition" de Stevie Wonder, "Judgement Day", issu de Slip of the Tongue de Whitesnake, ou le magnifique blues "I put a Spell on you" de Screamin’ Jay Hawkins, qui met tout le Divan du Monde en transe.
C’est donc ça un concert de rock. La musique, rien que la musique, sans à côté ni ego-trip, avec des musiciens qui jouent leurs partie avec plaisir et application, sans oublier d’amuser les spectateurs qui sont venus remplir le Divan du Monde. Exit le grand spectacle de Whitesnake, avec les scènes gigantesques, Adrian Vandenberg a trouvé sa voix pour son retour sur scène et la poursuit avec talent, pour le plus grand plaisir de ses fans.
"Nothing touches rock n’roll"
Setlist :
Line of Fire
Steal Away
Leave This Town
Feel It
Pushing Me [reprise de Manic Eden]
Breathing
Superstition [reprise de Stevie Wonder]
Good Thing
Close to You
Drum Solo
Judgement Day [reprise de Whitesnake]
Burning Heart [reprise de Vandenberg]
I Put a Spell on You [reprise de Screamin’ Jay Hawkins]
Leeches
Lust and Lies
Rappel :
Here I Go Again [reprise de Whitesnake]
Nothing Touches
Rappel 2 :
All Right Now [reprise de Free]
Photos : © 2014 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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