C’est juste avant l’ouverture des portes que je retrouve Per Valla dans le petit jardin « bucolique » du Glaz’art, visiblement content de la tournée en compagnie de Six Feet Under.
L’homme est simple, cohérent et possède une vision logique du potentiel de son groupe Vredehammer.
Lionel / Born 666 : Est-ce que la tournée se passe bien ?
Per Valla : Oui j’adore tourner. On se fait pas mal de potes comme les musiciens de Blood Reign, des mecs adorables. On est arrivé en France avec les mecs de Six Feet Under et bien sûr on rencontre de nombreuses personnes, des fans. On découvre le Monde, c’est géant, et je crois qu’on pourrait faire ça tout le temps.
Lionel : Qui se cache derrière le groupe Vredehammer ? Je sais que tu as joué avec Elite à un moment et vous étiez passé à Paris avec Kampfar ?
Per Valla : Oui, le groupe était passé mais pas moi car j’étais malade à cette époque…
Lionel : C’est pour cela que c’est ton premier passage à Paris en tant que musicien ?
Per Valla : Oui absolument, il y a donc moi, Per (Valla). La première personne à m’avoir rejoint c’est Kristoffer Hansen, il jouait avant de la basse sur l’EP Mintaka (sorti en Mars 2013), maintenant il joue de la guitare. Cato Skivik s’occupe de la batterie, j’avais eu l’occasion de jouer avec lui dans Allfader. Le dernier membre à nous avoir rejoint est John Erik Andersen, qui maintenant s’occupe de la basse et est aussi le chanteur de Allfader. Donc on joue dans ce groupe depuis plus de 10 ans.
Lionel : Quelles sont les réactions que vous commencer à recevoir de votre album Vinteroffer (un joli 9/10 sur la Grosse Radio Metal)?
Per Valla : Fondamentalement, elles sont positives. Bien sûr les notes sont variées. Elles ne sont pas toutes de 9/10 comme celle que tu nous as donnée, mais aucune mauvaise note. C’est un bon début pour l’album.
Lionel : Comment as-tu procédé ? Quelles sont tes inspirations car à l’écoute de l’album on ressent des influences dans le pur Heavy, mais aussi dans le thrash Metal ?
Per Valla : Dans ce groupe on a fait un deal. Je m’occupe de la musique, ainsi tu peux y entendre un son customisé, parce qu’il y a une personne qui s’en occupe, ici pas de démocratie ! Les influences découlent de ce que j’ai écouté en grandissant, Pantera, Metallica et dans les derniers temps Dimmu Borgir qui est devenu important en voulant faire quelque chose de différent. Bon, c’est impossible de faire quelque chose de différent mais avec des petites différences cela reste possible.
Lionel : Comment vis-tu l'accueil réservé à cet album ?
Per Valla : Je suis très content et très fier et bien sûr on veut le partager avec le monde entier. Et sache que quand quelqu’un comme toi y poses un 9 ensuite les gens se disent « hé, tiens donc un 9 », les gens sont curieux et veulent ensuite nous découvrir. C’est donc très bien pour nous.
Lionel : Est-ce que le fait d’avoir joué dans Elite et Allfader a influé sur ta façon de créer la musique de Vredehammer ?
Per Valla : C’est clair que Vredehammer est le résultat de Elite, parce qu’au sein du groupe je m’occupais de pratiquement toute la musique. J’essayais de me concentrer, de capturer l’esprit Folk Music de la Norvège avec les influences Black Metal. Mais Elite ne me convenait plus, j’ai donc quitté le groupe et je suis parti avec toutes mes influences. Dans Vredehammer il y a donc bien sûr du Elite mais c’est plus technique, plus rapide…
Lionel : Quelle est le point commun entre votre Artwork qui orne la pochette de l’album et les thèmes abordés dans Vinteroffer ?
Per Valla : La chanson titre « Vinteroffer » parle de la mort noire, et sur la couverture tu peux voir ces mecs habillé en noir, entre les troncs d’arbre. Il y a donc une symbolisation de l’hiver. Ainsi Vinteroffer est symbolisé par des prêtres au temps de la Peste Noire avec leur grande capuche, mais chaque personne peut en faire sa propre opinion. Les gens peuvent avoir d’autres sensations entre les titres de l’album et la pochette.
Lionel : Je trouve que sur Vinteroffer vous avez vraiment trouvé le son que doit avoir le Black Metal en 2014…
Per Valla : Je pense que c’est parce que je travaille dans la musique depuis maintenant 15 ans et je me suis créé mon propre et unique son que l’on pouvait déjà entendre avant avec Elite, mais maintenant on a décidé de travailler avec un producteur, celui de Allfader ,afin d’obtenir une très bonne qualité dans la retranscription du son. C’est une combinaison de deux choses : pas de démocratie, seulement un esprit pour faire la musique et une bonne production.
Lionel : Tu avais déjà une idée du chemin à prendre avant de rentrer en studio ?
Per Valla : Non pas vraiment, c’est seulement ce que je voulais faire au moins une fois dans ma vie. Un son un peu digital mais par la suite on ira plus vers un son organique. On voulait vraiment un son « Right in Your Face ! »
Lionel : On entend un vinyle qui crache bien au début du titre éponyme, c’est le disque de quel groupe ?
Per Valla : C’est seulement un effet… J’ai fait l’intro seulement avec le guitariste pour avoir ce feeling…
Lionel : Tu as une activité en dehors de Vredehammer ?
Per Valla : Non pas vraiment, je me focalise sur le groupe maintenant.
Lionel : Il y a 20 ans de nombreux albums de Black Metal sortaient en Norvège.
Per Valla : Ces groupes venaient d’Oslo, nous, nous vivons à plus de 100 Km au Nord. On a donc jamais été impliqué et au courant de cet environnement. On faisait donc notre propre Black Metal…
Lionel : Il n’y avait donc aucune relation entre Oslo et les gens du Nord ?
Per Valla : Non pas vraiment, je n’écoutais pas ces groupes. Peut-être un peu Mayhem. J’ai connu plus la deuxième vague de groupes de Black Metal comme Dimmu Borgir, Emperor plus technique bien que ces derniers faisaient aussi partie de la première vague… Donc je ne suis pas le super expert pour parler du Black Metal en Norvège.
Lionel : Donc pas encore impliqué sur cette scène norvégienne ?
Per Valla : Pas encore, on n’a pas encore rencontré ces anciens artistes.
Lionel : Avez-vous comme projet de jouer sur des festivals cet été ?
Per Valla : Pour le moment on n’a rien. Pas encore d’offre. Mais je pense que c’est parce que l’album vient de sortir et qu’il n’est pas encore connu par tout le monde…
Lionel : J’en suis sûr et ça va vite changer.
Per Valla : (rire) Oui, ça va changer et surement l’année prochaine, cette année on est encore un peu trop « nouveau »!
Lionel : Comment vois-tu Vredehammer dans 10 ans ?
Per Valla : On veut grossir ! On va travailler dur pour y arriver, efficacement et rapidement les gens sauront qui nous sommes. On espère sortir un nouvel album l’année prochaine, on commence à avoir des trucs de prêts…
Lionel : Tu aurais fait quoi si la guitare électrique n’existait pas ?
Per Valla : J’aurais été guitariste acoustique (rire)… pour être sérieux j’aurais surement été un peintre, quelque chose en relation avec l’art.
Photo : Lionel / Born 666 / © 2014
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