Pour son 4ème et dernier passage de la tournée en France, les américains d’Halestorm s’arrêtent en ce mercredi 30 avril au Trabendo de Paris pour un concert qui se jouera devant une audience de 750 personnes, la salle étant sold-out pour ce soir.
Le temps n’est pas trop mauvais en cette fin de mois d’Avril, sûrement un signe pour décider les gens à partir lors de ce week-end prolongé. Le Trabendo n’est pas le seul à accueillir un concert puisqu’une longue file s’étend le long de l’allée menant à la salle et surtout au Zenith où se produit ce soir-là le groupe BAP, un boys-band coréen. On l’aurait remarqué à la moyenne d’âge et au sexe du public qui attendait. La file d’attente se remplit au compte-goutte et votre serviteur aura eu vers 17h30,la chance d’interview Lzzy et Arejay, la fratrie Hale d’Halestorm bien sûr.
19h, les portes s’ouvrent et je découvre pour la première fois le Trabendo. La salle est construite bizarrement mais au final l’agencement est plutôt intéressant. 2 groupes sont à l’affiche avant la tête d’affiche de ce soir. Les premiers à monter sur scène sont les anglais de The Smoking Hearts qui viennent ici défendre leur dernier album intitulé Victory! La première chose que l’on remarque, c’est son très brouillon et qui ne rend absolument pas hommage à la musique du groupe. Malheureusement, cela sera une constante ce soir même si Halestorm aura la chance d’avoir un son un poil meilleur. Celui qui en pâtit le plus, c’est Ben (chant) dont la voix est quasiment inaudible, noyée au milieu des instruments de ses comparses. Les compos du groupe sont énergiques, Calvin (basse) est une bête de scène et on sent que le groupe prend un pied de malade à être devant le public du Trabendo surtout que c’est leur première fois (toujours émouvant ces choses-là) sur le sol français. Le public ne réagit pas énormément à la prestation du groupe mais cela n’empêche pas que certains brandissent les cornes et applaudissent le groupe à la fin de chaque chanson.
De ce que l’on discerne de la voix du chanteur, celle-ci semble être beaucoup plus agressive que la musique jouée par ses comparses. La base rythmique est le gros point fort de la musique de The Smoking Hearts, la basse est omniprésente sans inonder les autres instruments et le batteur propose un jeu intéressant bien qu’un peu simpliste mais c’est le style qui veut cela. Les solii de gratte sont simples et joués avec parcimonie le long des morceaux. Vers la fin du set, Ben viendra se mêler à la fosse pour chanter au beau milieu de celle-ci. Un geste sympa et qui apporte un petit plus à leurs prestation. Après 40mn de set, ils quittent la scène après une prestation qui ne restera pas dans les annales mais qui aura au moins chauffé un peu les esprits.
Les prochains à prendre la scène sont les américains de DayShell. Les protégés du label attitré de quasi tous les groupes de Metalcore, Sumerian Records, sont un peu les invités surprises de cette tournée. DayShell compte en son sein Shayley Bourget qui est connu pour avoir été chanteur au sein de la formation Of Mice & Men et ce soir, les américains sont là pour défendre le 1er album du combo. Le son n’est pas meilleur que pour The Smoking Hearts mais c’est moins dommageable puisque le chant est moins agressif et que cela semble mieux s’équilibrer avec la musique joué par les membres. Je n’en dirai pas autant de la prestation. Quel gâchis. On sent qu’il y a du potentiel quelque part avec ce Metalcore qui cherche à détonner un peu de ce que font les autres groupes du genre mais là, il n’y a vraiment rien. Les riffs sont mous, les breakdowns ridicules, les mecs (excepté le guitariste à l’opposé de ma position) se regardent jouer et ne communique pas avec le public et le chanteur passe son temps à tourner le dos à une partie de l’audience en regardant le plafond et/ou les lights. Il, lui plus que les autres, donne l’impression de s’ennuyer sur scène et dans le public, il faut le dire, on se fait chier comme des rats morts.
Il n’y quasiment rien à retenir de cette prestation et cela ne donne pas vraiment envie de se plonger dans la musique du groupe. Pour ma part, cela confirme ce que j’en avais pensé sur CD, DayShell n’innove en rien et rend ennuyeux tout ce qui fait le charme du Metalcore.
21h20, il est maintenant l’heure d’accueillir comme il se doit les héros tant attendus de la soirée : Halestorm. 2ème concert français en tête d’affiche après le Nouveau Casino en 2012 et cette fois encore, la salle fera comble. Il faut dire que le combo jouit d’une réputation qui va en grandissant après avoir été repris par la série Glee, être présent sur le tribute album de DIO …
Comme toujours, les plus en vus dans cette soirée seront les frangins Hale. Lzzy (chant/guitare) est une frontwoman de dingue avec un charisme incroyable tandis qu’Arejay (batterie) martèle ses futs en faisant le pitre comme il nous le montrera un peu plus tard de son solo. Joe (guitare) reste assez en vue notamment grâce à son jeu de scène avec sa dulcinée (une vraie famille dans ce groupe). Seul Josh (basse) est plus effacé. Le concert commence sur les chapeaux de roues avec la doublette "I Miss The Misery" – "Love Bites (So Do I)" qui font partis des singles extraits de The Strange Case Of… le dernier album en date du quartet. Les premières notes à peine jouées que c’est déjà le bordel dans la fosse. Je me retrouve aglutiné contre mon voisin de devant avec les piques du bracelet de la personne dernière moi dans le dos. Selon les dires de mes amis (et du groupe après le concert), c’est la première fois qu’il y a autant de mouvement de foule à un concert du groupe. Preuve que le public français est chaud bouillant pour recevoir la tornade Halestorm ? (Oui, je sais, elle est un peu facile cette blague mais je l’aime bien)
C’est ainsi qu’au bout de ces deux premiers morceaux, je décide de me reculer pour profiter mieux du spectacle et me retrouver en plein milieu, face à Lzzy. "It’s Not You" et "Freak Like Me" sont encore des chansons très énergique et la température continue de monter dans le Trabendo. Arejay continue de faire le pitre et de jouer avec une énergie remarquable ce qui donne une autre dimension à la performance du groupe. C’est peut-être trop parfois mais c’est sa marque de fabrique, sa façon d’être sur scène et quand on a son talent, pourquoi priver le public de ce spectacle ? Au nombre de 4 dans la setlist, les covers ont une place importante dans le groupe. La première pour ce soir est celle de DIO que le groupe vient d’enregistrer pour l’album en hommage à celui-ci. Impossible de la comparer à l’original parce que personne ne peut atteindre le niveau vocal de Ronnie James Dio, néanmoins, cette reprise est réussie parce qu’on y retrouve de l’émotion et que le tout est juste en tout point. Et ce sera le cas pour les 2 autres dans le même registre, "Gold Dust Woman" de Fleetwood Mac et "Dissident Aggressor" de Judas Priest. Le point commun de ses chansons est assez évident. Elles sont à la base chantées par des hommes qui sont reconnus dans l’univers musical comme faisant partis des meilleurs. Chez Halestorm, c’est une femme qui chante et le résultat bien que différent est à la hauteur des espérances. Ils n’hésitent pas à prendre des risques, à jouer des chansons dont la plupart des fans de base ne sont pas forcément familiers avec et au final, ça marche.
Pour le dernier cover, l’histoire est différente puisque c’est un titre dont la FM nous a gavée l’été dernier, dans un style à l’opposé de celui d’Halestorm et pourtant, la transformation de la musique est fulgurante et le public chante, danse au son de ce titre qui nous a tous pourtant tant saoulé. "Get Lucky" des Daft Punk est en fait une chanson rock.
A la demande de quelques fans présentes au 1er rang et qui ont fait plusieurs concerts de la tournée (dont une amie qui les as vu 7-8 fois et une autre juste un peu moins), ils ont décidés de jouer "Dirty Work" ce soir en lieu et place d’Innocence. Et tant mieux parce que "Dirty Work" est ma chanson préférée de la discographie des américains. Encore une chanson avec un thème sexuel, j’attends toujours un duo avec Steel Panther pour une chanson qui resterait dans l’histoire. "Don’t Know How To Stop" puis "Rock Show", un véritable hymne au concert et à la musique live qui sied parfaitement au moment que le public et le groupe partagent ensemble lors de cette soirée. Joe et Joshua échangent assez souvent leurs places, s’avançant face au public avec des sourires jusque aux oreilles prouvant une nouvelle fois le bonheur d’être sur scène. A cet instant du concert, j’ai l’impression que le son s’était amélioré et surtout que le micro de Lzzy était plus mis en avant. Et le moment est opportun puisqu’elle va interpréter seul "Break In", la seule véritable ballade jouée ce soir, elle sera rejoint par le groupe pour "Familiar Taste Of Poison", le tout premier single à l’époque de l’album éponyme.
Tout le monde quitte la scène sauf Arejay, il est temps pour lui de nous offrir un solo de batterie. J’ai toujours trouvé les solos chiants à mourir dans un concert, cassant l’ambiance et étant plus un gonfleur d’égo qu’autre chose mais là, c’est pas la même mayonnaise. En fait comme tout ce que fait Halestorm, c’est fun. Arejay joue normalement, joue en sautant, finit par jouer avec ses mains et ses poings, c’est formidable. Le groupe le rejoint pour la cover de Judas Priest puis 3 nouvelles chansons, "Mz. Hyde", "Daughters of Darkness" et enfin "I Get Off" (encore une chanson sur un thème sexuel, ils ne s’arrêteront pas). Le quartet quitte la scène pour mieux nous revenir et offrir au public parisien un avant-goût de ce que sera le 3ème alubm à venir bientôt. "Mayhem" est une chanson très agressive avec un riff que je rapprocherai de Judas Priest, à voir en studio mais c’est une réussite pour le moment. "Here’s To Us" clotûre les 90 minutes qui viennent de passer à une vitesse folle. Cette chanson, c’est un peu la déclaration d’amour entre le public et le groupe. Pas la meilleure de l’album mais définitivement un incontournable au vu de la renommée de la chanson pour certain fan (rappelons qu’elle a été reprise par la série Glee).
Si vous n’avez jamais vu Halestorm et que ce que vous entendez sur CD vous plait sans plus, n’hésitez pas la prochaine fois. COURREZ les voir, ils le méritent. Lzzy Hale est une rockstar, son frère est un batteur incroyable avec un vrai talent, Joe et Joshua sont concentrés et appliqués pour faire de la musique d’Halestorm une fête à partager ensemble. Et le public français aura su être plus qu’à la hauteur ce soir.
Setlist :
I Miss the Misery
Love Bites (So Do I)
It's Not You
Freak Like Me
Straight Through the Heart (Dio cover)
You Call Me a Bitch Like It's a Bad Thing
Dirty Work
Don't Know How to Stop
Rock Show
Gold Dust Woman (Fleetwood Mac cover)
Break In
Familiar Taste of Poison
Drum Solo
Dissident Aggressor (Judas Priest cover)
Mz. Hyde
Daughters of Darkness
I Get Off
Encore:
Mayhem
Get Lucky (Daft Punk cover)
Here's to Us
Photos : © 2014 Arnaud Dionisio / Anantaphoto
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