Power metal on the dance floor !
Il n'est jamais trop tard pour parler d'un très bon album, vous ne croyez pas ? Bon d'accord, niveau nouveauté imméditate on fait mieux qu'un opus sorti le 28 mars, mais comme peu de gens en ont parlé malgré une sortie sur le célèbre label finlandais Spinefarm Records, il fallait rectifier cela car ce Renatus des suédois de Dynazty est une petite bombe... à retardement donc. Produit par Jonas Kjellgren (ex-Scar Symmetry depuis peu), cet album nous offre tout ce qui peut se faire de meilleur actuellement dans le power metal dit moderne, une musique qui ne renie pas ses racines tout en s'inscrivant dans son époque. Et ils sont rares les groupes à fonctionner dans ce genre...
On pourrait faire le parallèle avec les Orden Ogan (l'intro de "Incantation" par exemple avec son refrain très... Shakiresque !) ou autres Instanzia qui ont su débroussailler le genre, ou encore avec les récents albums de Dragonland pour ce côté à la fois épique et dansant sur certaines de ses structures, mais Dynazty ose encore plus. Exemple, le tube qu'est "Starlight" en début d'album pourrait être mis en parallèle avec Amaranthe, dans une version certes plus digeste et moins kéké. Est-ce un hasard si le refrain de ce morceau ressemble d'ailleurs à celui du "Call Out My Name" extrait du premier opus de la bande à Elize ? Bon plus loin on a "Unholy Deterrent" et ses couplets limite techno too much... M'enfin, l'accroche est ainsi immédiate et retient notre attention, avec un Nils Molin au top de sa forme même si sa voix manque peut-être parfois d'un peu de charisme dans des registres très classiques (Rick Altzi de Masterplan en tête, mais on ne peut s'empêcher de penser à toute la scène de grands chanteurs scandinaves entre Daniel Heiman ou Jorn Lande). Niveau refrain "party time", nous sommes quand même gâtés sur cet opus, ceux de "Run Amok" (avec ses arrangements claviers bien digérés mais très électro) ou "Incantation" ("Whenever, Wherever" donc) pour ne citer que ceux-ci ne vous laisseront certainement pas de marbre.
On pourrait parfois aussi se demander si Dynazty n'est pas un groupe dont les paroles ont un thème plus ou moins chrétien sur certains de ses morceaux, peut-être pas un hasard si certains plans nous rappellent feu DivineFire. Peu importe, le jeune groupe suédois se démarque bien avec des compos qui font mouche, certes souvent dans le cliché mais pas seulement comme le prouvent un "Sunrise in Hell" plus sombre aux choeurs qui rappelleront forcément Hammerfall, un "Salvation" plus alambiqué qui nous remémorent les grandes heures de Highland Glory ou Lost Horizon (groupes oubliés mais tellement sous-estimés) ou ce "The Northern End" très Pain-Sabaton (sauf le refrain décidément très pop, une marque de fabrique chez eux), après tout faut bien rendre hommage à ses aînés ! Au final aucune déception majeure lorsqu'on se repasse la galette, quelques titres un peu plus en retrait comme "Dawn of Your Creation" qui met trop en avant un côté néo-classique qui semble moins convenir au groupe ou un "A Divine Comedy" qui ne réveillerait pas spécialement Dante des enfers.
Vous l'avez compris, Dynazty a tout du groupe pour relever la tête d'un power metal souvent considéré comme moribond et en déclin (à tort, la preuve). Ce Renatus est une petite friandise sans grande prétention mais qui révèle un grand plaisir d'écoute, bercé de petits hymnes bien pensés et de morceaux de bravoure comme on en trouve rarement dans ces groupes dits "underground". On espère que nos amis suédois sauront percer avec cet opus, avec quelques concerts sympatoches en première partie de groupes plus renommés. Car on a hâte de voir ce que cela peut donner sur scène, leur musique se prêtant bien à une soirée de bonne humeur.
La Folle Fougère
Ma note : 8.5/10