27 Septembre 2013 : Hour of Penance est en tournée en première partie de Psycroptic et profite de son passage au Glaz’art pour montrer toute l’étendue de son talent. Quelques mois plus tard, les italiens reviennent avec un nouvel album au titre évocateur : Regicide.
Ce nouvel opus sort donc deux ans après un Sedition de qualité, quoiqu’un peu linéaire. Fondamentalement, il n’y a pas de grand changements à l’horizon, le groupe applique la recette qui a fait son succès jusqu’alors et l’a imposé comme une figure majeure du death metal dans son pays. Le changement le plus notable se trouve finalement du côté de son line up puisque le groupe accueille désormais deux nouveaux, le bassiste Marco Mastrobuono et James Payne derrière le kit de batterie, qui s’illustre par ses blasts tout au long de cet album, nous y reviendrons.
Le leader du groupe Paolo Pieri est toujours aussi remonté et cela s’entend passé la courte introduction (désormais incontournable chez les groupes de brutal death) "Through the Triumphal Arch". Le premier vrai titre « Reforging the Crowns » démarre à 100 à l’heure sur un riff plutôt classique, mais fort bien exécuté. Le chant du leader est toujours aussi profond et puissant, rehaussé par endroits de légers chœurs (« Reforging the Crowns », « Resurgence of the Empire ») qui donnent à l’ensemble un côté symphonique. Attention le groupe ne s’assagit pas pour autant et ne tombe pas dans la démesure orchestrale comme leurs compatriotes de Fleshgod Apocalypse. Ici ces touches d’orchestration discrètes ajoutent de la profondeur à l’ensemble.
La majorité des titres de cette galette est plutôt en up tempo avec des blasts d’une rapidité inouïe. Malheureusement, la batterie sonne trop triggée par moments (« Redeemer of Atrocity ») et sans retirer les qualités techniques de James Payne, donne l’impression d’un album trop travaillé en studio. La production est en effet à l’image de celle de nombreux groupes actuels officiant dans le brutal death, d’une lourdeur impressionnante, mais finalement un peu trop propre et linéaire. Certes il est plaisant d’entendre distinctement les riffs de guitare, très bons au demeurant, mais un peu plus d’authenticité dans le son n’aurait certainement pas fait de mal.
Ayant évoqué les riffs de guitare, il est indéniable qu’Hour of Penance ait fait le bon choix en axant leurs compositions autour de riffs accrocheurs (« Reforging the Crowns », « Resurgence of the Empire », « The Sun Worship »). Paolo Pieri et Giulio Moschini abattent un travail monstrueux, tant en rythmique qu’en solo et ne tombent pas dans l’excès de technique, malgré des passages rappelant Spawn of Possession, le temps d’un «Spears of Sacred Doom ». Les italiens se permettent même de réaliser quelques refrains mélodiques facilement assimilables (« Regicide ») sans pour autant que la virulence du propos ne soit remise en cause.
Regardez le clip vidéo de Reforging the Crowns
Les titres de ce Regicide n’ont pas à souffrir de la comparaison avec les morceaux de Paradogma ou Sedition, puisque le groupe confirme son style musical moderne et brutal, amorcé depuis The Vile Conception. L’ensemble de l’album est plutôt homogène mais quelques titres sortent vraiment du lot comme « Resurgence of the Empire » et le morceau éponyme « Regicide ». On regrette néanmoins que la majorité des morceaux soit construit autour des mêmes tempi. Les quarante minutes que dure l’album passent plutôt rapidement, Hour of Penance semble avoir ici trouvé la durée parfaite pour exprimer son brutal death massif.
Cet album est donc fidèle à l’esprit développé par les italiens au cours de leurs précédentes sorties, ainsi les fans du groupe ne seront pas déboussolés. L’album n’est pas décevant, bien au contraire, mais une petite prise de risque supplémentaire aurait pu être appréciable. Qu’importe, les fans se délecteront des performances live du combo, assurément leur terrain de prédilection. Et l’on parie que c’est sur scène que le groupe gagnera encore plus d’aficionados.
Avec ce Regicide, Hour of Penance annonce la couleur : des têtes, couronnées ou non, vont tomber et ça risque de faire mal, très mal.
Note : 7,5/10