Quarante-cinq minutes avant l'ouverture des portes, une masse considérable a déjà pris place devant le Trabendo.
Cult Of Luna en tête d'affiche d'accord, mais God Seed en première partie aussi !
En effet, si bon nombre d'entre eux étaient venus pour les Suédois, d'autres ont répondu à l'appel du Saint Gaahl.
God Seed
Une formation black métal et pas des moindres, God Seed avec Gaahl et King (ex Gorgoroth ), Geir Bratland (Dimmu Borgir), Sir (Trelldom, Djerv), Kenneth Kapstad (Motorpsycho) et Lust Kilman (The Batallion, Grimfist).
19h45 : Avec toute la chaleur nordique qu'ils ont à nous offrir, God Seed apparaît enfin, le ton est grave et sévère.
Gaahl, un frontman charismatique qui entretient une relation particulière avec son peuple, lançant de longs regards froids sur une personne au hasard.
Une autorité hypnotique qui absorbe toute notre attention.
La fougue du batteur n'entrave pas sa dextérité, sous l'emprise de je ne sais quelle entité, les musiciens délivrent un black métal cru et envahissent l'espace scénique.
La foule se fond encore un peu plus dans la démence sur les titres de I begin, et se déshumanise quand God Seed se met à jouer du Gorgoroth.
"Exit" un des petits plaisirs démoniaques de la soirée, qui amène le public à acclamer, vénérer le combo.
Environ une heure s'est écoulée, le choix de cette première partie semblait à mille lieux d'être cohérente avec l'approche de Cult Of Luna, l'éclectisme au service du chaos.
N'imaginez même pas prendre un rafraîchissement entre deux, la fosse se resserre en masse et se concentre vivement au devant de la scène...
Cult Of Luna
… En effet, il y a maintenant quelques albums que le septet s'est imposé en pillier de toute une scène sludge, post-hardcore.
Cult Of Luna ne se sont jamais reposés sur ce qu'ils savaient faire, chaque album sonne différent du précédent, n'en déplaisent aux conservateurs, l'évolution la plus surprenante aura été le passage de Somewhere Along The Highway orienté post-rock à Eternal Kingdom, définitivement plus brut et frontal, qui même au-delà de la recherche musical, ira titiller le Q.I des auditeurs, et même plus précisément celui du journalisme musical, puisque la vérité de cet album repose sur un mensonge.
La fabuleuse histoire de Holger Nilsson, n'est qu'invention.
21h30 : Changement total d'univers, fondu dans une lumière sombre et fumée blanche, les trois premiers morceaux « The Sweep », « Light Chaser » et « I.The Weapon » introduisent l'univers rétro-futuriste de Vertikal.
Inspiré de l’expressionnisme allemand, dont fait parti Metropolis de Fritz Lang, Cult Of Luna a re-modelé ce courant artistique, qui consistait à dépeindre la réalité de la manière la plus angoissante qu'elle soit afin de provoquer une émotion plus intense.
Pari réussi, entrée en transe des deux côtés de la scène, la lourdeur et l'expérimentation de Vertikal a rapidement raison de notre lucidité.
L'ambiance monte encore d'un cran lors des apparitions de Klas Rydberg, ancien membre de Cult Of Luna, sur des titres d'Eternal Kingdom et Salvation.
Stagediving pour Persson sur fond de deux batteries oscillant entre fracassement rythmique et maracas.
Cult Of Luna nous maintient fermement: on intériorise la douce "Passing Through" pour s'avouer vaincu sur "In Awe Of", morceau le plus brut de Vertikal.
Les Suédois achèvent leur public avec la déchirante "Leave Me Here ", après deux heures de prestation, ils abandonnent une masse épuisée, suppliant le rappel.
Photos : Arnaud Dioniso
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