Royal Jester est un combo totalement inconnu jusqu'ici. Alors présentons-le rapidement :
Petit groupe formé à Umeå en Suède, en l'an 2008, nos jeunes scandinaves réussissent à sortir leur premier album en Avril 2010 sur Scarlet Records. Intitulé « Night Is Young », le premier essai de la formation est un album de ... power metal ! Avec ce premier essai, nos suédois vont-ils pouvoir montrer leur potentiel ? Réponse dans la chronique.
En tout cas, en ce qui concerne le chant, on a bien à faire à un chanteur de power. Mattias Lindberg possède une voix alternant entre un registre assez aigu, mais tendant à évoluer dans des tons plus graves et chauds par moment. Son timbre est extrêmement agréable et rempli d'émotions. Sur le refrain de « The New Order », il se révèle réellement convaincant à ce niveau. Son problème vient de ses montées dans les aigus qui elles ne sont toujours pas très maîtrisées et quelques fausses notes viennent se glisser par endroits (sur « Wings of Tomorrow » par exemple). Même si dans l'ensemble Mattias semble très à l'aise, ce défaut sera quand même à corriger. À ce moment, nous pourrions avoir à faire à un chanteur excellent.
Au niveau des compositions, elles sont énergiques et inspirées. On ne s'ennuie pas et les pistes sont suffisamment variées et diversifiées pour réussir à éviter un trop grand sentiment de linéarité, l'un des pièges du style. De plus, aucune ballade n'est présente de tout l'album, et ce n'est pas plus mal, car la dynamique amorcée dès le début du brûlot n'est ainsi freinée d'aucune manière. Les refrains sont mémorisables facilement tant ils sont accrocheurs et entraînants. Néanmoins, certaines pistes restent en dessous car moins efficaces. Ainsi, la fin de l'album est bien moins réussie que les 6 premières pistes qui, elles, sont excellentes. En ce qui concerne les instruments, les musiciens nous gâtent de très beaux solos à la guitare et la batterie diversifie ses lignes musicales.
En ce qui concerne la production, elle est loin d'être parfaite. Un peu légère par moment, ce qui freine un peu les moments où le combo semble vouloir lâcher la sauce et montrer ce qu'ils ont dans le ventre. Si les instruments sont audibles dans l'ensemble, une meilleure production serait un avantage certain pour ces jeunes suédois.
En conclusion, nous voilà devant un groupe à potentiel, qui a les armes pour percer. Cependant, une meilleure production, des améliorations au niveau du chant et quelques prises de risques seraient nécessaires à Royal Jester pour pouvoir se démarquer d'une concurrence power metal rude. D'autant plus que cette année, d'autres ont fait mieux (Derdian, Ancient Bards) et de sérieux efforts sont à réaliser pour pouvoir espérer arriver sur le devant de la scène. Mais ils sont jeunes et talentueux, alors on peut y croire. Un bon album en somme qui vous offrira un moment de plaisir non négligeable, mais je reste sceptique quant à la durée de vie de ce « Night Is Young ».
Note finale : 7/10