Leigh Kakaty, chanteur du groupe Pop Evil

A l'occasion de leur tout premier concert à Paris, en première partie de Five Finger Death Punch, et de la sortie européenne de leur troisième album Onyx. Leigh Kakaty, chanteur et membre fondateur du groupe s'est entretenu avec La Grosse Radio afin de nous parler un peu de son groupe.

Pour ceux qui connaissent pas encore le groupe, parle nous un peu de Pop Evil ? Pourquoi ce nom de groupe ? Vos influences musicales ?

Leigh : On est un groupe de hard rock du Michigan. On a grandi ensemble et comme beaucoup de groupes, on a commencé à jouer sur scène en faisant des reprises, au début des années 2000.
On n'avait pas d'argent alors on était un peu obligé de commencer comme ça. Puis petit à petit on s'est fait remarquer.

Pour ce qui est du nom, Pop Evil a toujours été notre cri de guerre d'une certaine manière. On se disait : « Bon, si les radios Pop grands publics abandonnent le Rock alors la Pop est le mal incarné. »  C'était un peu comme un style de vie dans un sens.

Niveau influences, on est très orienté Rock, et bien sûr on a aussi nos influences métal. On vient du Michigan et Détroit est une ville plutôt Rock donc ça nous a influencé. De Bob Seger à Kid Rock en passant bien sûr par Motley Crue, les Guns'n'Roses et tous les classiques de la scène Rock des années 80.

 

Dans l'ordre : Nick Fuelling, Chachi Riot, Leigh Kakaty, Dave Grahs, Matt DiRito

Vous avez subi des changements de line up, était-ce difficile de restructurer le groupe ?

Tu sais, je pense que c'est toujours un défi quand on se retrouve avec un nouveau membre. Ce que les fans voient c'est 100% de musique, mais ce que nous on voit en le vivant à temps complet c'est 10% de musique et 90% de cohabitation, on doit apprendre à vivre ensemble.

Plus le groupe évoluera et sera connu, plus longtemps on sera loin de chez nous, de nos familles et amis. C'est un combat perpétuel, apprendre à vivre sur les routes.

Tout ce qu'on considérait normal ne l'est plus. Nos vies ne sont plus normales, maintenant. Aujourd'hui, on est à Paris et on pensait pendant des années qu'on aurait aucune chance de venir à Paris.

J'espère que ça va continuer comme ça, mais c'est vrai que c'est un combat, c'est toujours différent quand un nouveau membre s'ajoute au groupe mais, tu sais, je pense que c'est dans l'adversité qu'on trouve l'inspiration pour écrire nos meilleurs compos.

Votre dernier album, qui s'intitule Onyx, est sorti aux Etats-Unis l'an dernier et depuis peu en Europe. Qu'est-ce que tu peux nous dire sur l'album ? Le concept ?

Déjà, je pense jusque là, que c'est notre meilleur album parce que cette fois-ci, on pouvait le faire à notre manière, comme on voulait le faire. On a deux albums avant celui-là, et on a appris énormément de choses grâce à ces albums, on a acquis beaucoup d'expérience. C'est une chose d'être musicien et jouer sur scène mais c'est une autre chose que d'être un musicien en studio, ça prend un peu de temps pour y arriver. Quand on a enregistré notre premier album, on était entouré de personnes qui nous disaient quoi faire ; quand ils pensaient que le groupe devait prendre une pause et on avait pas d'autre choix, vu les circonstances, que d'écouter, d'accepter et leur faire confiance.

Cette fois, avec le succès qu'on a eu avec les deux albums précédents, on savait qu'on voulait faire des choses qu'on avait pas eu l'occasion de faire  et on sentait qu'il était temps de prendre des initiatives, prendre le taureau par les cornes et de ce fait, prendre le contrôle de notre propre destin et créer un album comme on le voulait.

Notre but était de faire un album pour les gens qui nous ont aidé à nous construire et donner à notre groupe sa réputation. On voulait faire un album pour les fans, et ça a bien fonctionné, et ça fonctionne toujours pour nous, on espère, parce qu'on essaie de se faire un nom en Europe.

Que ce soit par le biais d'Internet, des radios ou du bouche-à-oreilles, c'est sûr que l’intérêt qu'on nous porte est une victoire mais les fans deviennent fans quand ils voient ce que tu es capable de faire en concert. Ils doivent être convaincus qu'on croit en la musique qu'on écrit et je pense que c'est ce qu'on a fait pendant cette tournée, en Europe, en le prouvant tous les soirs. Beaucoup de gens ne nous connaissent pas encore, évidemment, mais je pense que lorsqu'ils nous voient ils se disent : « Wow ! Je m'attendais pas à ça ! Vous ne jouer pas du tout comme une première partie ! », et c'est vrai qu'on est pas vraiment un groupe qui fait des premières parties aux États-Unis, mais on est là et c'est génial !
 

Pourquoi avoir choisi Onyx comme nom d'album ?

Le nom vient des problèmes qu'on a eu avec nos maisons de disque, les problèmes avec les différents membres du groupe. Si tu regardes l'onyx, ce n'est peut-être pas un diamant ou un ruby ou une pierre des plus précieuses mais elle a toujours été une pierre solide que beaucoup aiment et qui a résisté à l'épreuve du temps. Et on veut être un groupe qui résiste à l'épreuve du temps et pour cela on doit écrire des chansons auxquelles tout le monde peut s'identifier et qui nous rapprochent.

Est-ce que tu peux nous expliquer le concept de l'Onyx Trilogy ? Et pourquoi avoir décidé de raconter cette histoire en commençant par la fin, avec le premier single « Trenches », et finir par le début avec « Behind Closed Doors » ?

Je trouve que l'Onyx Trilogy est génial. C'est de plus en plus dur de tourner un clip maintenant à cause des maisons de disque qui n'investissent plus dans les clips de Rock comme avant, alors on doit être très créatif sur notre façon de dépenser notre argent et notre temps. On voulait faire quelque chose, à l'époque, qui attirerait notre public américain et qu'il ne verrait pas forcément chez d'autres groupes.

On a tourné les trois clips en Suède et on voulait montrer des choses un peu différentes visuellement  que le clip soit tourné dans un château comme dans « Trenches » ou dans un autre environnement.

On voulait raconter une histoire d'un certain point de vue. En fait, on a beaucoup de fans appartenant à la gente féminine et, tu sais, beaucoup d'entre elles ont vécu des histoires vraiment graves, certaines ont été maltraités, d'autres ont eu des problèmes de drogue et ça nous touche vraiment. On prend nos fans vraiment au sérieux donc on voulait leur montrer un genre de petit film qui en fin de compte, j'espère, les aidera, leur donnera de l'espoir.

 

Et c'est vraiment réussi je trouve, j'ai regardé les clips il y a quelques jours et j'ai eu un vrai coup de foudre, j'ai adoré comment était filmé « Deal With The Devil » par exemple, et l'album est énorme au passage...

Merci beaucoup !!! Tu sais, on est très content d'être là. C'est génial de pouvoir enfin venir ici. C'était un long périple et les fans ne savent pas et ne voient pas à quel point c'est difficile, pour des nouveaux groupes, d'aller en Europe.

C'est plus difficile que jamais financièrement. C'est tellement dur financièrement que ça dissuade beaucoup de groupe à venir en Europe. Ils décident souvent de ne tourner qu'aux États-Unis et gagner de l'argent comme ça, tu sais.

Je pense qu'on a vraiment de la chance d'être entouré de personnes qui nous disaient : « Les gars, vous devez aller en Europe tant que votre carrière ne fait que fait que commencer ! ».

Les européens sont comme les américains, ils veulent soutenir les groupes qui sont présents pour eux, pas seulement écouter leur musique de loin et ne jamais les voir sur scène. Ils adorent les groupes qui viennent pour eux et les soutiennent alors je pense que les groupes américains devraient vraiment faire l'effort de prendre du temps pour se déplacer et passer du temps avec leur fans en Europe.

C'est votre première tournée en Europe ?

Oui, notre toute première. On avait joué en concert, une fois, sur la mer Baltique, c'était lors d'une croisière donc techniquement on était pas sur le territoire européen, donc oui c'est notre première fois en Europe et c'était incroyable.

Et comment se passe votre tournée avec Five Finger Death Punch et Upon A Burning Body?

C'est génial ! Ils sont géniaux, c'est comme des frères. On a beaucoup tourné avec eux aux États-Unis et on fait partie du même label en Europe donc on savait que ce serait une super opportunité pour les fans de métal et de rock de nous voir jouer.

C'est cool d'avoir une affiche un peu différente parce que beaucoup de fans de rock ont des influences métal et inversement, beaucoup de fans de métal ont des influences rock. Et plus les groupes feront équipe et partageront des affiches, mieux ce sera.

Comment est-ce que le public européen vous a accueilli jusque là ?

Ils étaient vraiment superbes et ont très bien répondu à nos concerts, ils ne nous connaissent pas, ni nos chansons, je crois que le premier single est sorti y'a deux semaines et l'album sort en mai donc c'est encore tout nouveau donc les réactions qu'on a pu avoir étaient vraiment basées sur le concert et le merch qui a bien marché. On est on ne peut plus heureux, l'accueil a été tellement positif qu'on parle déjà de revenir en automne, alors espérons qu'on puisse être là deux fois cette année.

Est-ce que tu as ou l'un des membres du groupe a un projet solo à côté de Pop Evil ?

Non, on en a aucun et même si on voulait ce serait impossible parce qu'on n'a pas le temps. On consacre tout notre temps à Pop Evil, on fait 250 concerts par an aux États-Unis et ce depuis 2007 donc maintenant on espère plutôt sortir un peu du pays et tourner au Canada et en Europe. On veut faire le maximum pour faire vraiment connaître le groupe, tu sais, du coup on a déjà très peu de temps à consacrer à nos familles alors non pas de side project.

Y a t-il des groupes que vous écoutez en ce moment ? Lesquels ?

Quand on a du temps à nous, je pense pas qu'on écoute vraiment de la musique, on joue au golf mais on fait tout sauf de la musique.

Mais on écoute beaucoup de amis en ce moment. On tourne avec Five Finger Death Punch donc on en écoute beaucoup et on écoute aussi beaucoup Stone Sour parce qu'on sort d'une tournée avec eux aux États-Unis.

Des projets après la tournée européenne ?

Quand on rentrera, on fera tous les festivals du pays cet été suivi d'une grosse tournée. En automne, on reviendra en Europe, j'espère. Ce serait intéressant de voir  après cette tournée, dans quelles villes ont reviendra jouer.

Ensuite en fin d'année, début d'année prochaine, on commencera peut-être à préparer notre quatrième album. Et cette fois, la sortie du prochain album sera synchrone entre les States et l'Europe.

 

Leigh Kakaty et Nick Fuelling avant leur concert à Paris.

 



Partagez cet article sur vos réseaux sociaux :

Ces articles en relation peuvent aussi vous intéresser...

Ces artistes en relation peuvent aussi vous intéresser...