Cela fait une quinzaine d’année que le combo suédois Falconer nous enchante avec son power metal de ménestrel. Chaque album est une nouvelle surprise car en ce qui concerne la prise de risque et la remise en question, la bande à Stefan Weinerhall (guitare) est passée maîtresse en l’art. Il faut dire que dans un genre comme le power il faut absolument s’y résoudre si on veut rester en vie, d’autant plus lorsqu’on choisit un créneau comme celui de Falconer. Le dernier album en date, Armod, en avait dérouté plus d’un car il était entièrement interprété en suédois alors que les morceaux étaient de plutôt bonne facture. Ce nouveau brulôt, intitulé Black Moon Rising et sorti le 6 juin chez Metal Blades Records n’échappe pas à la régle puisqu’il offre un son complétement différent de son prédécesseur.
Avant d’entrer dans le vif du sujet, jetons d’abord un coup d’œil sur la superbe pochette orange et noire. Elle représente un faucon en flamme aux ailes déployées avec une lune noire en arrière-plan. Il s’agit certainement de l’une des plus belles pochettes sorties cette année.
Je disais donc que Falconer créait une nouvel fois la surprise avec ce nouvel album, et ceci dès les toutes premières notes du premier morceau "Locust Swarm". Gros riffs de guitare et batterie tonitruante nous assaillissent sans qu’on s’y attende et donnent le ton pour le reste de l’opus. Jamais un album de Falconer n’a sonné de la sorte et même si certains morceaux plus calmes comme "Scoundrel and the Squire" ou "In Ruins" viennent ponctuer cette œuvre, Black Moon RIsing est sans conteste la plus puissante que les Suédois nous ont livrée.
La section rythmique, assurée par le batteur Karsten Larsson et le bassiste Magnus Linhardt, est mixée très en avant, venant ainsi contraster avec la voix toujours très posée de Mathias Blad. Ce contraste, marque de fabrique de Falconer, se voit ici poussé à son paroxysme prouvant qu’il est possible de jouer plus vite et plus fort tout en conservant son âme. Au rang des réussites, nous retiendront surtout le morceau éponyme "Black Moon RIsing" où tout s’imbrique parfaitement ; "Halls and Chambers" et son refrain immédiatement mémorisable ; l’excellent "Wasteland" dont les blast-beats lorgnent carrément vers le black metal (!) ou encore l’énergique "There’s a Crow on the Barrow" et ses ponts de guitares à la Blind Guardian. Toutes ces chansons ont en commun de renouer avec les mélodies folks typiques de Falconer qui ont fait le succès du groupe sur les deux premiers albums.
L’album comporte aussi quelques morceaux, comme "At The Jester’s Ball" ou "Dawning of a Somber Age", plus classiques dans leur conception mais qui, sans être de franches déceptions, ne semblent pas vraiment trouver leur place sur cet album.
En conclusion, Falconer prouve avec Black Moon RIsing qu’il est toujours possible de se renouveler et de surprendre ses fans. Le combo effectue un retour aux sources avec un album rempli de mélodies folk accrocheuses et bourrées d’énergie. Il s’agit là d’un des meilleurs albums de power sorti cette année. Il n’y a plus qu’à espérer que Falconer, qui n’a plus tourné depuis 2007, reprenne enfin la route pour défendre ce bel opus taillé pour la scène.
Note : 8/10