'Null' n'est prophète en son pays...
Comme 'La Grosse Radio' ne rechigne jamais à laisser s'exprimer tous les talents, ce qui suit est la chronique d'un collaborateur extérieur à notre équipe mais fidèle lecteur de nos pages ! Et ça tombe bien, car comme notre 'team' (aussi fournie et assidue soit-elle !) ne peut jamais, l'a-t-il noté bien à propos, rendre compte de toutes les sorties du moment, ce passionné s'est proposé (à peine poussé par Ju de Melon et SanguineSky !) de nous relater un de ses coups de coeur de l'année, j'ai nommé les 'doomeux' de Shores of Null...
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Qu'est-ce que Shores of Null ?
Si j'avais a répondre à cette question je dirais : Shores of Null est un groupe de Doom Metal mélodique, originaire de Rome, formé en 2013 et comptant en son sein des musiciens venant de diverses formations 'underground' italiennes (Death, Black, Doom, punk-rock et Stoner) ; d'ailleurs, ces différentes influences donnent au groupe un son unique : une identité propre et riche ou chaque style ressort de façon naturelle.
Dés l'intro ("0x0000"), une instrumentale, on sait que l'on va avoir affaire à des musiciens chevronnés et à une production soignée et pro. "Kings of Null", premier titre, nous plonge directement dans l'univers des Transalpins : atmosphère sombre, teintée de passages aériens, planants et mélodiques aux riffs efficaces et gras. "Souls of The Abyss" troue brusquement cette atmosphère pesante et donne un coup d'air frais grâce au chant, et c'est bien là où Shores of Null se démarque des autres. En effet, Davide Straccione (retenez bien ce nom !) est un véritable caméléon : aussi à l'aise dans les 'growls' que dans les passages en clair, il délivre ici une prestation énorme à en faire pâlir plus d'un ! Davide est une sorte d'hybride entre Mike Åkerfeldt (d'avant Heritage...) et Jerry Cantrell (Alice in Chains).
Les titres s'enchaînent ensuite sans jamais lasser l'auditeur : "Night Will Come", puis le monstrueux "Ruins Alive", épique et dynamique, on retombe dans le pesant "Quiescent" dont le chant planant et aérien est en rivalité avec la loudeur de la musique, ça nous donne l'impression d'être un ange portant des 'New Rock' de 10 kilos chacune !! "The Heap of Meaning" est quant à lui axé sur des riffs efficaces et un chant Death. "Time is a waste land" est très typé 'doom', alors que "Pain Masquerade" nous plonge dans une mélancolie lente mais syncopée au refrain puissant digne des meilleurs Katatonia !! "Eudoemonia" clôture cet opus avec maestria : d'abord très lourde et pesante, cette chanson monte progressivement en intensité, la performance vocale de Straccione se faisant de plus en plus agressive pour finir écorchée, puis un refrain planant et aérien nous embaume et nous promène jusqu'à la fin. On en redemande !
L'artwork de la pochette est également très réussi et résume bien les deux fondamentales de l'album : la lourdeur et la lumière. Jetez également un œil à leur magnifique vidéo "Quiescent", où tout leur univers est résumé.
En résumé : formé en 2013, ce groupe est jeune (même s'ils ont d'ores et déjà fait les premières parties de Primordial et Negura Bunget !), Quiescence n'est certes que leur premier effort, mais ne vous fiez pas aux apparences : ce combo a énormément de talent et de savoir-faire ! Bien sûr, les références aux autres groupes sont évidentes, et je penses assumées par chacun des membres : Katatonia, Opeth, Swallow the Sun, Amorphis, Enslaved et Alice in Chains sont les plus marquantes.
Personnellement, je me suis régalé avec cet album, qui restera à coup sûr parmi mes formations préférées pour les années a venir, et sans « null » doute ma plus belle découverte 2014. Etant donné que je l'ai trouvé rafraîchissant, inspiré, maitrisé, jamais lassant, sans chansons "bouche-trou"... il n'était donc pas possible qu'il n'y ait pas une chronique qui en soit faite ici !
Amis lecteurs, ce fut un plaisir et un défi pour moi que de rédiger cette chronique, et j'espère que celle-ci vous aura donné envie de découvrir ce superbe album...
Veverrevox
Note: 8,5/10
