Ça fait un petit moment qu'on les suit, nos franciliens de 9 Fake Reasons ! Arborant fièrement les couleurs d'un rock / hard rock alternatif lorgnant outre-Atlantique, vers des affinités résolument plus US qu'Européennes, ils sortent aujourd'hui leur premier album sous la houlette de Dooweet Records. Et autant dire qu'ils n'y sont pas allés à moitié, en en confiant la production à ni plus ni moins que Stéphane Buriez (Loudblast).
Si l'artwork (crée par Rock Your Image) met en scène deux silhouettes impersonnelles jouant au jeu de la " séance canapé " (non, pas celle que vous croyez !), le contexte de Days Of Downfall est en réalité autrement plus personnel et introspectif qu'il n'y paraît : narrant les pérégrinations d'une âme en perdition, c'est sa descente aux abîmes que l'album développe au fil de neufs chansons (+ une outcome).
Dans un style somme toute assez proche de Metallica, Nickelback, ou encore 6 A.M. (l'excellent side-project de Nikki Sixx, de chez qui vous savez), nos 9 Fake Reasons proposent ici une musique aux refrains mega-accrocheurs et aux progressions harmoniques redoutables : "I'm Not A Hero", "Poison", "Hate After Confusion" s'avèrent des titres aux allures tubesques, par ailleurs rôdés maintes fois en live jusque-là. "Are You Ready" et "Insane", petites nouveautés dans la setlist du groupe, se révèlent particulièrement efficaces avec leurs riffs béton & leur capacité à être entonnées en choeur pour les lives à venir.
Gros coup de coeur pour la chanson "Breathe", torturée à souhait, et mettant en avant la dimension écorchée et authentique de Charles Mulder (chant, guitare). Car ce dernier ne se cache pas derrière son petit doigt, et c'est une bonne qualité empruntée aux ricains que de savoir mettre en musique & en vers ses peines, ses douleurs, ses vicissitudes, afin de les transcender. Soudé, le groupe oeuvre à l'unisson pour porter la vision de ce dernier, et l'on ne peut que sentir cette cohésion et cette camaraderie à travers la trame de Days Of Downfall.
La production, léchée, sait mettre parfaitement en valeur le propos du groupe. On aime le traitement de la voix, mais aussi des guitares (costauds, et assez roots à la fois pour conserver le côté "dirty" inhérent à ce style spécifique de musique), et enfin toutes les nuances au niveau de la batterie, au son bien "live" et chaleureux, mais également à la basse (petit plus pour son jeu funky, ses escapades aux doigts et en slap par moments). Notons également l'excellent travail au niveau des arrangements et autres subtilités de studio, qui savent sublimer le propos du groupe.
Chapeau pour cette première production discographique donc, qui met le pavé dans la mare et scelle un bien bel acte de naissance. On attend avec impatience de voir porté en live Days Of Downfall, et de voir l'évolution du groupe, qui table sur un créneau peut-être bien trop pauvre en notre douce France, à savoir : un hard rock / metal à vraies mélodies, à soli de guitare construits, porté par un leader charismatique, torturé, et sincère.
Note : 8.5 / 10
Liens utiles :
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