Alors première question, ça fait 4 ans depuis UNSU (2006), qu’est-ce que vous avez fait pendant tout ce temps ?
(rires) C’est une question que tout le monde nous pose ! On était en prison, voilà… En fait c’est une suite d’opportunités, déjà on a tourné pendant 2 ans, partout où on pouvait en France, à l’étranger, en Belgique, et ensuite en 2008 on en a profité pour concrétiser un projet qui s’appelle ONE WAY MIRROR, avec Dirk et un des chanteurs de SCARVE (Guillaume Bideau, maintenant dans MNEMIC), on a enregistré l’album et on a tourné, donc 4 ans ça fait long mais on s’est pas ennuyés.
En 2008 vous annonciez avoir 14 titres, donc finalement c’est vraiment l’aventure ONE WAY qui vous est tombée dessus –dans le bon sens du terme - .
Ben en fait c’est ça, ONE WAY MIRROR c’est parti d’une espèce de blague entre potes, finalement on a enregistré l’album, ensuite quand il a fallu voir ce qu’on voulait faire, on l’a proposé à 3 labels, ils ont dit ouais, y a un label qui nous a proposé un contrat qu’on pouvait pas refuser, ensuite on est parti en tournée, donc c’est vrai que ONE WAY est devenu une priorité parce qu’on sentait qu’il y avait la possibilité de faire un bon délire entre potes.
Et vous êtes satisfaits des retombées de ce premier album ?
Ah ouais carrément, c’était super fun, après les retombées des ventes c’est cool, mais on en garde surtout une super expérience amicale, c’est ce qu’il y a de plus important pour nous.
Avant de parler du nouveau on va revenir un peu sur UNSU, on dit souvent que le 3e album est un cap pour les groupes, satisfait de l’accueil qui lui a été réservé et de ce qui s’en est suivi ?
Ouais, comment dire… Avec le recul cet album a peut-être une forme de rage qui s’entend tout le long, même si c’était pas vraiment contrôlé. Après nous on est assez contents, on l’a entièrement produit en Suède avec Nordström, on a pris vachement de plaisir à le faire et à jouer ces titres sur scène. Mais je pense que le nouvel album est assez différent, même si on retrouve toujours la patte propre au groupe.
Et comment s’est déroulée la phase de composition, vous avez pioché dans les titres sur lesquels vous travailliez, ou vous êtes reparti sur du neuf ?
Ouais, on avait 14 titres en phase de composition, qu’on avait écrits à 4, avant qu’on parte en tournée avec ONE WAY. Quand on est revenus, 2 jours plus tard on entrait en studio pour enregistrer la batterie, on s’est concertés sur les morceaux qu’on allait faire, on en a viré un donc 13, ensuite on a mis ceux qu’on préférait sur l’album. Ca s’est fait assez simplement, on a gardé les mêmes titres, on a juste fait des réarrangements.
Pour LOCUST vous avez enregistré en France et en Suisse, raisons pratiques ou pour vous éloigner du son suédois qui est très utilisé ?
Les parties de batterie ont été enregistré par l’ingé-son live de ONE WAY MIRROR, il a un studio, nous on voulait bosser avec lui c’est un super pote, et ça nous permettait de partir quelques jours à l’étranger, enfin à l’étranger, en Suisse en tous cas, et d’être vraiment à l’aise. Donc on est allé chez lui, pour faire la batterie ça tombait très bien, ensuite on a notre Studio, le DOME STUDIO basé sur Angers, et on voulait vraiment produire le nouveau LYZANXIA et on est plus à l’aise chez nous plutôt que de partir à l’étranger. Je pense qu’on a produit assez de groupes maintenant pour avoir du recul pour nous enregistrer nous-mêmes, sans perdre de temps, tergiverser sans cesse sur des parties dont tu n’es pas sûr, donc on pouvait le faire, on en avait vraiment envie, raison pratique mais aussi pour trouver la couleur de son qu’on recherchait.
Le son de cet album est clairement plus personnel. Outre le son je trouve qu’il y a plus de maturité, une impression de force tranquille. Le line-up étant resté stable ça a peut-être joué ?
Y a ça aussi, tu vois là la composition s’est fait à 4, on était 4 potes et on savait exactement où on voulait aller. On a écrit un titre et on a tous suivi la direction qui s’en est suivie. Pour l’enregistrement, ça s’est fait pareil, tranquillement, et le résultat, on a complètement, enfin presque complètement trouvé ce qu’on recherchait pendant la composition de LOCUST. Ce qu’on trouve cool c’est que l’album reçoit un accueil différent selon les critiques avec qui on parle, y a des gens qui le trouvent plus violent, d’autres vachement plus calme, en tous cas énormément d’avis différents les uns des autres. Ca nous rassure aussi, parce que c’est exactement comme ça qu’on voyait le truc, donc c’est assez marrant.
Le truc qui m’a le plus marqué c’est le gros boulot réalisé sur les voix et les refrains, qui sont plus variés. Tu penses que l’expérience ONE WAY a joué, ou ça vient d’une autre envie ?
Je pense que ça a joué, je sais pas… Là tout de suite maintenant je peux pas encore te le dire, mais ce qui est sûr c’est qu’on a toujours su que les voix c’était important, mais on s’est peut-être concentrés sur les grosses rythmiques, et trouver des riffs vraiment bons, et les voix venaient toujours un peu après. Sur cet album, on avait vraiment envie de travailler sur les voix et les mettre en avant, c’est là où a passé le plus de temps, pas sur la composition mais sur l’enregistrement et les arrangements. Donc si tu trouves que les voix sont mieux, ça me rassure.
C’est ce qui m’a toujours manqué, EDEN premier album, MINDCRIMES marquait une grosse évolution, mais sur UNSU ce truc des voix c’est ce qui me manquait
Ouais ben tu vois on a dû ressentir à peu près la même chose, quand j’ai réécouté UNSU, j’ai trouvé que c’était un peu une course. Alors que là, on a vraiment essayé de se poser, de faire les choses bien, surtout de faire des refrains mélodiques qui parlent à tout le monde.
C’est marrant je regardais vos influences sur votre site, vous citez chacun les vôtres, mais vous citez pas de groupe de Thrash alors que je trouve qu’il y a une grosse influence Thrash dans vos riffs…
Ouais… En Thrash à la limite on aime bien TESTAMENT, surtout l’album "The Gathering" qui est vraiment bien, mais tu sais on a grandi en écoutant du rock, LED ZEPPELIN, les BEATLES les ROLLING STONES, et le Thrash c’est un dérivé naturel du rock, après c’est le son qui fait la différence. Mais non, je suis pas vraiment amateur de Thrash US ou scandinave, bon on a un peu écouté MEGADETH quand on était plus jeunes, mais sinon on n’en écoute pas trop alors qu’il y a des gens qui nous classent complètement dans ce style de musique.
Niveau label vous êtes passés de LISTENABLE à XIII bis, ça doit être intéressant pour vous, pourtant LISTENABLE a un catalogue qui vous correspond plus à première vue. C’était quoi l’idée ?
Tu sais on a changé de label à chaque album, c’est pas qu’on se fasse virer ou qu’on veuille se barrer, mais à chaque fois on a eu des propositions intéressantes, pas forcément financièrement, mais aussi au niveau du ressenti des gens avec qui tu parles. Laurent de LISTENABLE c’est un mec génial et son catalogue est vraiment bien, il est même parfait. Par contre on s’est pas vraiment entendus sur la sortie d’album, enfin on n’était pas vraiment d’accord sur la vision du groupe, je pense qu’il voulait bien le sortir, mais il avait une vision complètement différente de la nôtre, du coup on s’est mis dans une phase de réflexion avec lui, et on a eu une proposition assez intéressante de la part de XIII bis, qui voulait relancer son catalogue Metal, d’ailleurs ils viennent de signer DAGOBA et un autre groupe. Donc y a une vraie volonté de refaire du metal et du vrai metal, ça peut être intéressant. Ils vont développer l’album à l’étranger autant qu’en France, ça nous intéresse aussi, et surtout ils ont l’air super motivés, ils travaillent avec une nouvelle équipe, donc on va voir ce que ça va donner.
Pour un groupe comme le vôtre, s’exporter c’est super important, vu que c’est un style de musique qui est pas super populaire en France ?
Ouais enfin pas super populaire… C’est pas populaire au niveau des mass médias, mais y a du public. C’est vrai que ç’a toujours été important pour nous de s’exporter, ne serait-ce que pour voir ce qui se passe à l’étranger, et qu’on est influencé par des groupes étrangers, et qu’on les voit tourner chez nous, donc on a toujours voulu aller voir ce qu’il se passe ailleurs, même si on sait que la France est sans doute un des meilleurs pays pour faire des concerts parce que le public est vraiment cool, on a eu l’occasion de tourner aux Etats-Unis et en Europe et c’était vraiment intéressant. On a aussi remarqué que le marché était vraiment intéressant là-bas, nous on veut faire que de la musique, on n’a pas vraiment de boulot à côté, même pas du tout, on a notre studio et les groupes, et si on veut continuer comme ça il faut aller se vendre à l’étranger. Après c’est pas vraiment mon boulot, je suis là pour faire de la musique et la jouer, ça c’est le boulot des labels.
Est-ce que vous sentez les effets de la crise du disque ou finalement ça vous change pas vraiment la vie ?
On la sent un petit peu, dans le sens où les labels veulent plus se mouiller autant qu’avant. Ça c’est sûr et certain. Même si sur ONE WAY on a eu un deal super intéressant, METAL BLADE a vraiment joué le jeu. Mais à chaque fois que tu parles avec un label, pendant les négociations ils diront toujours à un moment « ouais mais là tu vois, nanani », c’est pas forcément pour le metal ou pour nous, même pour les autres groupes, y a plus de production comme avant, avec un suivi d’artiste tout le long d’une carrière, ça c’est fini quoi. Et ce qu’il faudrait que les gens comprennent, enfin les gens, les distributeurs et les labels, c’est que si le CD était pas à 20 euros ou plus, mais à un prix normal c’est à dire moins de 10 euros, le marché n’aurait pas autant chuté, voilà il faut comprendre aussi que les gens en ont marre de claquer autant de thunes dans la musique, forcément la crise du disque on la comprend complètement, même si on n’est pas vraiment touché parce qu’on n’est pas un gros groupe, mais tu sens la différence au niveau des labels.
Et pour ce qui est de trouver des dates, je sais pas si c’est toi qui t’en occupes, mais tu dois être au courant, c’est plus difficile ou ça change pas trop ?
Je pense pas que ça change beaucoup, c’est notre manager qui s’en occupe, il est basé en Suisse, là je sais qu’il travaille très dur dessus, j’ai pas encore trop de retours même si je sais qu’il y a des dates de confirmées, ce que j’aime bien c’est les tournées non-stop, tu donnes rendez-vous à un autre groupe et tu pars avec eux un mois, un mois et demi, deux mois, partir sur une bonne lancée, je préf ère ça que de trouver des dates à l’arrache, une date le vendredi une le samedi et perdre du temps, traverser toute la France en un week-end, pour l’instant ça a pas l’air trop compliqué de trouver des dates, donc on va essayer de tourner un maximum et de s’amuser.
Parce que même si pour l’instant y a pas encore de dates annoncées, je suppose que vous allez partir sur les routes pour défendre cet album ?
Ah ouais ouais, nous le but c’est de tourner un maximum et particulièrement en France, pour l’instant on va dire que 70% des dates de LYZANXIA ont été faites à l’étranger, on a fait quelques dates en France, on a toujours voulu tourner en France mais soit on avait pas le temps soit c’était compliqué, donc là c’est clair qu’on veut tourner en France, dans l’est où on a rarement été, dans le sud dans le centre, on veut vraiment aller partout où c’est possible, donc là c’est clair qu’on met la pression pour pouvoir s’exprimer un peu plus en France.
Et pour finir quelques mots sur vos autres projets, ONE WAY MIRROR mais aussi PHAZE 1 ?
Alors PHAZE 1 je peux te dire que Dirk (Verbeuren, SOILWORK, ex SCARVE) arrive bientôt pour enregistrer les pistes de batterie, PHAZE 1 y a pas de concerts donc on va prendre une semaine pour enregistrer l’album et on le sortira quand on sera dispos pour assurer la promo, et Guillaume (Bideau, MNEMIC, ex SCARVE) vient la semaine prochaine pour composer le nouveau ONE WAY MIRROR, là on est assez libres au niveau du temps, donc on est en pleine promo pour LYZANXIA, ça nous empêche pas de composer, donc il vient la semaine prochaine et si tout va bien on enregistre cet été.
Les prochains mois vont être bien chargés
Ouais c’est le but (rires)
Eh ben écoute merci, et bonne chance pour l’album, parce que je pense vraiment que c’est votre meilleur, plus maîtrisé, plus personnel, vous prenez le temps de poser votre truc tout en restant bien puissant, chapeau.
Ben merci, c’est cool. Et quand on passe en concert, hésite pas à demander des invites !
Avec plaisir, allez bon courage pour la suite !
Merci, salut !