Kevin Foley, batteur de Benighted, au Hellfest 2014

Quelques heures à peine après le concert donné par Benighted le samedi 21 Juin au Hellfest, nous nous sommes entretenus avec Kevin Foley, batteur de la formation, afin de recueillir ses impressions sur cette nouvelle participation au festival. Nous étions alors très loin de nous douter que quelques jours après Adrien (guitare) et Alexis (basse) quitteraient la formation stéphanoise. Au cours de cet entretien, nous sommes revenus sur l’accueil reçu par Carnivore Sublime, ainsi que sur les différents projets du groupe. Nous avons également pu demander à Kevin quels étaient les moments marquants de cette édition 2014 du Hellfest. L’homme s’est avéré d’une simplicité impressionnante malgré son statut d'espoir prometteur au sein de la scène française. Entretien sans prise de tête !

Bonjour Kevin, merci de nous accorder cet entretien pour la Grosse Radio. Tout d’abord, nous allons revenir sur Carnivore Sublime et le succès recueilli par cet album. Il a été très bien accepté à la fois  par le public et la critique. Qu’est-ce que cela t’inspire ?

C’est énorme ! C’est d’autant plus énorme que le line up a été un peu chamboulé, ce qui a été un peu compliqué à gérer. Mais on a trouvé les remplaçants parfaits et puis il faut croire que la formule marche encore. On est vraiment content de cet album et de l’accueil !

Cet album fourmille d’idée, il y a des riffs et des cassures rythmiques à la pelle, des changements d’ambiance en permanence. Comment arrive- vous à gérer cela au moment de la composition ?

C’était voulu. Les paroles parlent de psychiatrie, de schizophrénie…Donc forcément, le fait d’avoir autant de riffs différents dans un même morceau peut se prêter à ce type d’interprétation. C’est vraiment quelque chose que l’on recherche à la base. On veut vraiment éviter le gimmick intro/couplet/Refrain…

Un peu comme ce que font vos potes d’Aborted ?

Carrément !

Sur cet album vous avez un invité de marque avec Niklas Kvarforth de Shining  qui est venu vous prêter main forte sur "Spit" (le clip comme le morceau). Comment s’est déroulée cette collaboration, comment avez-vous réussi à le contacter et à faire en sorte qu’il accepte ?

Nous sommes passés par un ami commun, Gunnar, qui bosse pour Season of Mist. On a eu son mail et on lui a envoyé le morceau en lui demandant si cela l’intéressait.  Et il a tout de suite accepté. Il nous a même demandé s’il pouvait venir au studio en Allemagne.

Donc il n’y a pas eu d’échange de fichiers, il y a eu une véritable collaboration…

Complètement ! Il est venu avec ses idées. On lui a dit qu’on lui laissait carte blanche pour que cela marche le mieux possible. Et en effet, vu le talent qu’il a, il a été parfait.

Au moment de la composition du morceau, vous aviez déjà pensé à lui ?

Non, ça ne s’est pas fait tout de suite mais légèrement après coup. On se demande souvent quel groupe, quelle collaboration pourrait choquer un petit peu. Et je pense qu’avec Niklas on a tapé dans le mille.

Concernant la pochette de l’album, vous avez récemment eu la mauvaise surprise de voir celle-ci censurée et votre page facebook supprimée. Qu’as-tu à répondre à cela ?

Merci pour la promo ! (rires). Ca a fait un énorme buzz au final, tout ça pour un bout de sein « clean ». Le comble en plus c’est que l’on a deux versions de la pochette : une gore et une clean. Et la gore n’a récolté aucune remarque ! Bizarre !

Aujourd’hui le line up de Benighted est plutôt solide, même s’il a changé récemment. Tout le monde semble bien intégré, notamment Adrien qui est très à l’aise. (Au moment d’aborder cette question, nous étions donc très loin d’imaginer le départ d’Adrien et d’Alexis NDLR).Est-ce que tu penses que votre tournée avec Loudblast vous a vraiment soudé ?

Oui et non, c’est particulier. Adrien est mon meilleur ami depuis que j’ai trois ans, donc forcément ça aide. Alexis, je le connais depuis le collège aussi. Et puis on a un groupe tous les trois, qui s’appelle F Stands for Fuck You. Donc forcément on s’entend très bien, puis ce sont des personnes relativement faciles à vivre en tournée. Ils sont en plus très talentueux. Musicalement ils sont vraiment très très forts donc c’est parfait.

Que retiens-tu de cette tournée avec Loudblast justement ?

C’était le grand n’importe quoi ! Elle restera dans les mémoires celle là.

Une petite anecdote ?

Il y en a tellement en fait ! Vous avez trois quart d’heures devant vous ? (rires). Une anecdote comme ça, non je ne pourrais même pas en raconter une, c’était juste du grand n’importe quoi !

Aujourd’hui vous faites partie de la relève de la scène death française aux côtés notamment de Kronos ou encore Gorod. Vu votre statut qui aujourd’hui est bien reconnu à l’échelle nationale, n’est-ce pas trop frustrant de ne jouer qu’une demi heure au Hellfest ?

Ce n’est pas à nous qu’il faut demander cela ! On voulait jouer cinq heures à la base, ça a été refusé (rires).

Tu aurais tenu cinq heures ?

Non ! Non pas physiquement, mais parce qu’au bout d’un moment, il faut reconnaître que nous faisons du bruit ! (rires). Ne jouer qu’une demi heure n’est pas frustrant en soi, je suis déjà content de jouer ici.

Vous venez de jouer ce matin même. Quelles sont tes impressions par rapport à l’ambiance, le public ?

Enorme ! Comme à chaque fois que l’on vient ici. C’est notre troisième Hellfest. Le quatrième, si l’on compte le fait que le groupe était venu au FuryFest. Ce concert était incroyable, avec un public ultra réceptif, présent en masse. Beaucoup de poussière !

Au cours de cette édition 2014 du Hellfest, quels sont les groupes que tu as été ou que tu comptes  voir ?

Hier c’était la journée « potes » : Kronos, Loudblast, Blockheads, Sepultura à titre personnel. Slayer et Kvelertak étaient énormes ! Aujourd’hui j’ai hâte de voir Shining dans peu de temps. Et Aerosmith. Par contre Maiden pas du tout, ça n’est pas du tout mon truc.  Et puis il faudra quand même que je jette un vrai coup d’œil à cette affiche, à chaque fois je regarde puis j’oublie tellement il y a de groupes !

Quels sont vos plans désormais ? Allez-vous continuer à tourner avec Benighted ? Et toi, à titre personnel, puisque tu as été batteur de session pour Decapitated ou Sepultura, as-tu des projets ?

Pour Benighted, nous allons en effet continuer à tourner. Il y a quatre festivals de prévus en France : le Sylak, le Motocultor, l’Extrème Fest et les Arts Bourrins.  On a le Metal Days en Slovénie, on va peut être faire une tournée au Mexique puis au Japon. D’ici là on verra où nous en sommes niveau compos. On fera peut être les festivals d’été à l’étranger l’année prochaine.  Et à titre personnel, oui, il y a des choses qui se concrétisent, dont je ne peux pas parler.  Mais normalement en septembre, il y a du lourd !

Merci à toi pour cet entretien. Nous te souhaitons le meilleur pour toi et Benighted. Avant de se quitter, as-tu un dernier mot pour nos lecteurs ?

Merci à vous, merci à tous ceux qui se sont bougé le cul au Hellfest, c’était incroyable encore une fois !

Entretien réalisé par Watchmaker au Hellfest 2014 le samedi 21 Juin.
Photographies : Ju de Melon

Merci à Gunnar de Season of Mist pour avoir permis cette interview. 



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