Vendredi 12h50 Valley
Caspian, un groupe casse-pieds?
La présence de Caspian à l’affiche de cette édition 2014 du Hellfest fait figure d’ovni ; en effet, le groupe officie dans un style peu mis en avant ces dernières années au Festival de l’Enfer, à savoir le post-rock. Si l’affiliation de ce style au métal est controversée, l’ouverture d’esprit des festivaliers permet tout de même à la Valley d’être remplie au moment où débute le set de Caspian.
Le groupe rappelle des formations telles que Sigur Ros et présente une musique éthérée. Malheureusement, le son exécrable viendra gâcher la fête, puisque les basses sont très fortes voire trop fortes et font vibrer les tympans des festivaliers. Nombreux d’ailleurs sont ceux qui quitteront la Valley en raison de ce problème de son.
Hormis cela, le groupe joue totalement replié sur lui-même, sans aucune communication, dans une forme d’autisme qui ne plait visiblement pas au public. Le fait que la musique du groupe soit uniquement instrumentale ne facilite pas les échanges. Le leader/guitariste Phillip Jamieson n’adresse pas un mot aux spectateurs, enchaînant les compositions et se payant le luxe de s’assoir pour jouer de la guitare et bidouiller ses pédales d’effets. Il alternera également son instrument avec un clavier pour renforcer les ambiances éthérées.
Certains titres sont très hypnotiques et sans réelle violence comparée à d’autres formations qui foulent le sol clissonnais durant ces trois jours. Mais si la musique du combo est certainement très intéressante sur album, force est de constater que l’ennui pointe rapidement le bout de son nez lors de la performance live.
Le groupe enchaine les expérimentations, trafiquant le son en se servant de boucles d’effets. Ainsi, la demi heure allouée à la formation semble durer une éternité alors que Caspian avait toutes les cartes en main pour séduire un public différent du sien. Si l’audience n’est pas réfractaire au post-rock, il faut cependant que celui-ci suscite une étincelle en live, ce que certaines personnes assistant au show tenteront d’obtenir en consommant des produits visiblement illicites à en croire l’odeur qui se dégage sous la Valley.
La fin du set se manifeste avec "Sycamore" en guise de dernier morceau au cours duquel tous les membres finiront par jouer des percussions tandis qu’une boucle électro tournera sans fin. Ce passage un peu plus musclé est peut être le plus plaisant du concert, dommage cependant qu’il n’arrive qu’à la fin. Sans un mot vers l’assistance, les membres de Caspian s’éclipsent une fois leur temps de jeu achevé, dommage pour un groupe qui avait tout à gagner avec ce concert. Les curieux s’y retrouveront peut être plus sur albums, les autres oublieront ce groupe très vite.
Setlist :
The Raven
Malacoda
Gone
In Bloom
Halls of the Summer
Sycamore
Photographies : Watchmaker
