Vendredi : 16h, Valley
Coup de foudre
Il est 16h quand la formation américaine Royal Thunder sous la Valley. Bénéficiant d'une notoriété grandissante grâce à un opus de très belle facture (CVI) et d'une première partie de Baroness sur le continent européen (paye ton affiche), c'est tout naturellement que les curieux se retrouvent de plus en plus nombreux devant la scène afin d'accueillir le combo.
Groupe qui, par ailleurs, a la bonne idée de démarrer son set sur l'excellente ouverture « Parsonz Curse », un titre lourd, massif, offrant tout le meilleur du stoner / rock, permettant de mettre tout le monde d'accord quant à l'envie dont les musiciens font preuve mais aussi et surtout, sur le talent vocal de Mlny Parsonz. Pour faire simple, la jeune femme se déchaîne, donne de la voix, n'hésitant pas à pousser son organe jusqu'à ses derniers retranchements pour nous faire profiter du meilleur d'elle-même. Cette musicienne talentueuse est définitivement le point central de Royal Thunder, et la chanteuse, en plus d'être sacrément douée dans ce domaine, tient aussi la basse. Oui, cette frontwoman possède réellement plus d'une corde à son arc et il n'est pas étonnant que le public n'ait d'yeux que pour cette femme vivant littéralement les morceaux présentés par le trio (remanié en quatuor pour les concerts semblerait-il). Les américains ne se reposeraient-ils uniquement que sur leur membre féminin? Non, bien sûr, et pourtant l'impression inverse pourrait se produire.
Le souci étant que le guitariste / fondateur Josh Weaver, le batteur Evan Diprima (et le quatrième membre) semblent presque effacés par rapport à la chanteuse. Celle-ci met tellement d'intensité dans son interprétation qu'elle en éclipse ses compagnons, beaucoup plus en retrait. Ce qui est dommage car le talent de chacun est ici mis à contribution pour délivrer une performance réussie de bout en bout, parvenant à nous tenir en haleine grâce à des morceaux envoûtants et finement composés. Alors certes, emboîter le pas à « Parsonz Curse » n'est pas chose aisée tant ce titre est excellent et ne cesse de monter en puissance, mais l'ensemble du set est suffisamment accrocheur pour garder l'attention jusqu'au moment de quitter la scène. Mention spéciale, par ailleurs, à la tubesque « Whispering World » qui prouve que, même au moment d'écrire des pistes plus courtes, Royal Thunder ne perd nullement son talent et sait se contenter d'aller à l'essentiel.
La formation repart finalement après quarante minutes d'un concert qui paraît bien court. Prenante, la prestation des Royal Thunder n'aura pas laissé indifférent et, sans nous avoir offert LE show du festival, le quatuor peut avoir la satisfaction d'avoir tenu le public avec talent et motivation, sans que l'ennui ne vienne troubler la fête. La prochaine visite sur le vieux continent de la part de ces quatre américains se fait déjà attendre.
Photos : © 2014 Sylvain Chéreau / Das Silverfoto
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