Vendredi -Temple - 11h40-12h10
La première matinée du Hellfest touche déjà à sa fin, et le public est désormais bien présent.
Les festivaliers continuent d'affluer sur le site et outre les fans, bon nombre d'entre eux s'arrêtent devant la scène du Temple.
La musique des anglais de The Order of Apollyon n'est pas facile à définir. S'il s'agit clairement de black metal, on sent des influences diverses allant essentiellement du death à des passages, plus rares, mais mélodiques.
Quoiqu'il en soit, il est clair que des titres comme Never ou Ich bin das Licht démontrent que le groupe en a sous les bottes. Que ce soit les passages mêlant équitablement le black et le death metal, à l'introduction d'Ich bin das Licht, à la limite d'un doom, qui rejoindra bien vite un black metal plus rapide.
De nombreux morceaux présentent des rythmes atypique et des dissonances qui jouent à la frontière de plusieurs style musicaux mais aussi de chants, alternant le râle, le growl et la quasi-plainte.
Soulignons que le frenchie de la bande, à savoir le chanteur et guitariste B.S.T. alias Sébastien Tuvi, a un timbre assez particulier que je qualifierais de "growl semi-parlé grave" (écoutez un de leur morceau pour comprendre cette phrase !), qui colle très bien à la musique.
J'avoue que le set ne m'a pas réellement convaincu, non pas que le show ne soit pas intéressant, mais plutôt parce que l'œuvre présentée semble trop complexe pour être abordée directement à la première écoute (ce qui était mon cas, sauf pour Ich bin das Licht que j'avais déjà entendu).
Le jeu de scène et l'ambiance lumineuse, relativement sobres, alternent les atmosphères colorées chaudes au début, puis plus froides par la suite. Les membres du groupe gardent une certaine froideur, avec néanmoins quelques accélérations et headbangs tournoyant à l'occasion. L'ensemble donne donc une étrange impression de mélange entre le côté solennel, ritualiste et un aspect plus dynamique.
L'ouverture musicale du groupe s'illustre d'ailleurs à travers une reprise de Creeping Death de Metallica, assez surprenante vu le style pratiqué par The Order of Apollyon. Entre nous, tous les groupes qui reprennent ne serait-ce que ponctuellement des vieux Metallica remportent toujours un vif succès, à croire que le public metal regrette unanimement cette belle époque (et je tairais pudiquement ce que je pense de Metallica à l'heure actuelle...). C'est donc le moment idéal pour animer davantage un public relativement calme jusqu'alors (mais nous sommes encore en matinée après tout !).
The Order of Apollyon mérite certainement d'être vu à nouveau, disons dans une salle sombre en soirée, pour en tirer la substantifique moelle !
Thomas Orlanth
Photos :
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