Witchsorrow – Witchsorrow

     La pochette de cet album annonce la couleur... ou plutôt l'absence de couleur ! Bienvenue au pays des ambiances tristounettes et des gens pas pressés... Faites place aux Anglais(e)s de Witchsorrow qui officient dans un style résolument doom.

     L'ingrédient de base est là. La lenteur, omniprésente et frustrante. Car ceux qui ne sont pas habitués à ce qui se trouve très en dessous des tempi moyens risquent bien d'avoir très envie de secouer ce trio. Cette lenteur engendre beaucoup d'espace : il y a des gouffres entre chaque notes. A cela s'ajoute le fait que le son est particulièrement sec en ce qui concerne les peaux de la batterie (pour celle des musiciens je sais pas) et la guitare. Malgré la basse vrombissante, lancinante et des cuivres qui s'étalent et dont les vibrations mûrissent longuement, la musique de ce Witchsorrow est donc aérée et très épurée.

     L'exercice est difficile : il s'agit d'être au rendez-vous à chaque coup de médiator. Il faut aussi savoir être expressif et investir chaque geste car, par tant de clarté, la moindre erreur jurerait grossièrement. Bien sûr, Witchsorrow s'en sort bien car la mise en place est irréprochable. Il est tout de même quelques passages plus enlevés. Ceux-ci ne sont pas rapides pour autant, faut pas exagérer quand même, mais, au royaume de la lenteur, le mid-tempo est supersonique !

     Le groupe sait jouer sur la matière. La section rythmique est profonde, très grave. Les soli comportent peu de notes (à croire que le gars change de médiator entre chacune d'entre elles), mais celles-ci sont travaillées, habitées. La voix, quant à elle, est très orientée rock, mais elle se paie quelques raclements plus metal dans les basses et elle vient parfois titiller le timbre de Mônsieur Ozborne.

     Sobriété, qualité, expressivité, lourdeur et tristesse... malgré ça, Witchsorrow nous file le sourire car il nous propose un doom de qualité. Comme quoi...



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