Passant de noms en noms depuis 2002, le groupe a fini par trouver ses marques et compte aujourd'hui en ses rangs des membres de Ultra Vomit.
Allons y donc pour un heavy metal du genre soft qui ne manque cependant pas d'énergie. Après une intro classique de chez classique dont l'intérêt me questionne, les choses sérieuses commencent. Comme on pouvait s'y attendre, ça joue très bien et les premières mesures sont engageantes. Il en va de même pour le travail du Drudenhaus Studio : puissance et clarté, tout y est.
Chaque section a sa particularité. La voix de Andréas est un peu maniérée mais elle reste efficace. Le chanteur s'en sort d'autant mieux qu'il prouve quelques fois qu'il peut se taper de bonnes intrusions dans les aigus sans en abuser. Il multiple donc les plaisirs et participe à la variété des compo. Les passages qui se veulent agressifs sont, par contre, nettement moins crédibles et on devine qu'il n'est pas à son aise dans ce registre.
Les grattes sont propres et pêchues. Leurs harmonisés sont vraiment bons, mais les soli, même s'ils contiennent quelques bons plans, n'ont rien de fantastique. Dommage. Elles sont contrebalancées par un clavier très présent sans être envahissant. Il apporte de bonnes ambiances sans bouffer tout l'espace et c'est très appréciable !
La basse tient très bien son rôle en assurant la cohérence des cordes avec la batterie. Et parlons en, de la batterie. Emmanuel Colombier sait faire parler les baguettes quand il est derrière les fûts. De ce côté là y'a pas de problèmes. En revanche, il lui manque la sobriété. En effet, on peut dire qu'il en fout de partout et, franchement, si c’est assez mortel dans la musique extrême, ça déborde dans le heavy.
Alors, évidemment, ça pêche méchamment sur l’éponyme qui s'en trouve surchargée. Ajoutons à cela une légère dose de niaiserie et la question se pose carrément : la ballade c'était obligé ?! Certains albums ont des passages à vide. En voilà un.
Pour le reste, les bons ingrédients sont au rendez vous : bonnes mélodies et refrains très fédérateurs, une musique plutôt orientée soft qui n'exclue pas des riffs musclés ou rapides qui feront effet en live. L’équipe se paie même un clin d’œil avec l’intro de Celestial Valley qui fleure bon le 22 de l’avenue des acacias…
Bref, sans être renversant, Children of Alcyone est un album de qualité qui en impose. En plus, il laisse penser que Era Nova a une bonne grosse marge d'évolution. Ca promet.
