Sarah Jezebel Deva est un nom connu dans le monde du metal. Il faut dire que son CV est impressionnant, après avoir fait un tour chez Therion, chez Mortiis et membre de Cradle of Filth durant 13 ans. L'expérience acquise, elle se lance dans son propre groupe, Angtoria, avec qui elle publia un album mais qui ne remporta pas un franc succès. Et voici qu'en Février 2010, sur Rising Records, notre britannique livre son premier opus solo : « A Sign of Sublime ». Autant dire que la dame est attendue au tournant.
Et n'ayons pas peur des mots, cet album est clairement une semi-déception. Bancal, voilà le mot. Si on excepte une intro franchement inutile, les quatre premiers morceaux augurent le meilleur. De « A Sign of Sublime » jusqu'à « They Called Her Lady Tyranny », les titres s'enchainent et parviennent à capter l'attention par leur efficacité. Mention spéciale au magnifique « The Devils Opera » et ses chœurs qui semblent tout droit sortis d'un film de Tim Burton. En revanche, plus on avance dans l'album, et plus on découvre ses faiblesses. Les 4 derniers titres n'ont malheureusement rien de réjouissant, et font perdre en qualité au brûlot. « The Road to Nowhere » et « Your Woeful Chair », titres anecdotiques, tirent en longueur et s'écoutent d'une oreille distraite (si vous ne les zappez pas). Épargnons l'interlude faisant office de remplissage, avant d'achever notre écoute sur une ballade (quelle surprise) gnangnan à souhait et trop classique. Et les influences de ses groupes passés se font également ressentir tout au long. « They Called Her Lady Tyranny » pourrait très bien figurer sur un album de Cradle of Filth, tandis que les deux premiers morceaux auraient pu, eux, avoir leur place sur « God Has A Plan For Us All » d'Angtoria. Et puis, au niveau originalité, on repassera, c'est du metal gothique parfois symphonique comme on peut en trouver bien souvent.
La production, elle, met en valeur parfaitement instruments et orchestrations, les guitares ne sont pas (trop) en retrait et la voix ne vient pas empiéter sur l'espace d'expression des musiciens, un bon point.
Avec toute cette expérience, on pourrait s'attendre de la part de Sarah à un chant sublime, régalant nos oreilles d'un son mélodieux et d'une beauté rare. Que nenni, rien de tout ça. Il est étonnant de constater que l'anglaise sonne souvent faux. Mauvaise maîtrise de sa voix, certaines titres sont douloureux (« The Road to Nowhere » en particulier). De plus, les variations ne font pas non plus parti de son répertoire. Les seuls moments où sa voix change provient d'effets qui sont ajoutés, mais Sarah reste sur la même ligne de chant constamment et finit par lasser. Ne parlons pas non plus de ses montées dans les aigus à la limite du catastrophique (« Your Woeful Chair », une torture). Fort heureusement, son timbre de voix est agréable et non dénué d'émotions, c'est toujours ça de pris.
Bon, je crois que vous l'aurez compris, cet album ne m'a pas emballé. S'il subsiste de bonnes choses (les premiers morceaux très convaincants), les défauts trop nombreux desservent cet opus qui aurait pu être très bon. Mais non, le sort en a décidé autrement. Entre des titres trop inutiles pour être convaincants, des lignes de chant non maîtrisées et un manque de prise de risque évident, ce « A Sign of Sublime » peine à convaincre et nous laissera un goût bien amer dans la bouche, faute impardonnable de la part d'une chanteuse avec autant d'expérience que Sarah Jezebel Deva. Rabattez-vous plutôt sur « God Has A Plan For Us All » d'Angtoria, plus intéressant et montrant les capacités de notre britannique. On est loin de l'album de 2010, c'est certain.
Note finale : 5,5/10