Sigh, c'est fou, c'est déjanté, c'est une carrière longue de 20 ans et un 8ème album en Janvier 2010 sur The End Records. Rappel des faits : les japonais sont désormais 2 derrière le micro, Mirai Kawashima est désormais accompagné de la chanteuse Dr Mikannibal. « Scenes From Hell », nouveau brûlot de notre combo en provenance du pays du soleil levant saura-t-il convaincre, et fêter dignement le 20ème anniversaire de nos nippons barrés ?
Avec cette nouvelle offrande, le groupe reste fidèle à lui-même, en proposant un black metal avant-gardiste déjanté mais toujours maitrisé. Le saxophone, la trompette, les touches électroniques, le rire on ne peut plus sadique sur « Musica In Tempora Belli », pas de doute, c'est toujours un festival de bizarreries et autres étrangetés qui nous est proposé. On pourrait facilement résumer la musique de Sigh en ces termes : gros bordel black-jazz-metal-heavy un poil symphonique et bourré d'une multitude d'instruments tous utilisés de la manière la plus loufoque. Auditeur, il faudra t'accrocher pour suivre la cadence effrénée de ces japonais déments. Les pistes se suivent mais ne se ressemblent pas, entre le saxophone, la batterie effrénée, les growls qui se répondent et se livrent un duel vocal dans le tintamarre ambiant, l'univers de Sigh est bien difficile d'accès. Mais toujours fait avec brio et efficacité, l'univers de ce « Scenes From Hell » est prenant et certains morceaux resteront gravés dans votre tête pour bien longtemps, notamment l'excellent « L'art de mourir », sans aucun doute la perle de l'album, par les diversités de ses ambiances, ce saxophone loufoque, ce petit air au violon, le tout en contraste total avec les hurlements de Mikannibal et Mirai. D'ailleurs, difficile de trouver un titre en dessous des autres, car malgré cette diversité ils forment un ensemble que l'on prend plaisir à écouter, pour notre plus grande joie.
La production en revanche n'est pas des meilleures, car le chant est à de nombreux moments sous-mixé et difficile à entendre sous la masse des instruments, ce qui est dommage car nuit à la cohésion de l'ensemble, et les duos vocaux sont pourtant du plus bel effet, ce qui fait que la galette perd en efficacité, dommage.
Et vocalement, nos deux compères (le chanteur Mirai Kawashima/la chanteuse Dr Mikannibal) se livrent à une véritable bataille vocale, l'un répond à l'autre, ils se font échos, et force est de constater que les growls de la chanteuse sont encore plus sombres et brutaux que ceux du chanteur ! Le jeu sur les voix est bien maîtrisé et fait mouche. Malheureusement, ceux-ci sont parfois noyés dû à la production qui ne leur laisse pas vraiment le premier rôle. Mais toujours est-il que ce qu'ils entreprennent est réussi.
Bon, en gros, ce n’est pas une claque certes, mais c'est réussi. Encore un bon album à ajouter à la discographie déjà bien remplie des japonais, qui, une nouvelle fois, livrent une galette aux qualités indéniables, à l'originalité exemplaire, le rêve quoi. Mis à part une production qui ne met vraiment pas l'ensemble en valeur, il n'y a rien à redire. Alors un conseil, précipitez-vous sur cette petite merveille, et en particulier la piste « L'art de mourir », vous ne le regrettez pas !
Note finale : 8,5/10