Celtibeerian – Keltorevolution

Celtibeerian est un projet Folk Metal, né vers 2010 à Ciudad Real en Espagne, initié par deux amis : Juliàn, guitariste et principal compositeur et Gus, bassiste chanteur, qui ont déjà un groupe Heavy/Southern Rock en commun : Mala Fortuna. En 2011 les Celtibeerian sortent un 1er EP Tirikantam qui a plutôt l'allure d'un album avec sa dizaine de titres et une production plus qu'honorable. En 2012 Dagda, multi instrumentiste et backing vocal rejoint la formation et lui donne une nouvelle énergie.

C'est en janvier 2014 que Keltorevolution sort chez Pagan Sound Production. Ce second opus enregistré à Dezege Studios (Espagne), mastérisé à Finnvox Studios (Finlande) est beaucoup plus mature dans la mesure où il a bénéficié de plus de temps en production et aussi en composition. Près d'une trentaine de titres ont été composés en amont, pour au final garder une sélection de 14 morceaux qui nous content l'histoire du peuple Celtiberique descendants des Celtes et des Ibères, et leur lutte contre l'envahisseur Romain.

Celtibeerian

D'entrée de jeu, l'Art Work, réalisé par les studios Darkgrove plante le décor : un champ de bataille, des montagnes à feux et à sang et au premier plan un Falcata (un genre de sabre celtibère) planté au sol devant les étendards Romains brisés et déchirés.

''Singing to our Land'', sorte de Haka Celtique qui introduit l'album, donne le ton et nous invite au combat.

On enchaîne avec deux morceaux très guerriers, où l'on sent vraiment l'influence d'Eluveitie. La chanson éponyme ''Keltorevolution'' est un soulèvement énergique qui incite le peuple à s'unir pour lutter contre l'envahisseur, pour l'honneur et pour la terre. ''Unbury the Horn'' reste dans une même continuité musicale et thématique: défendre sa terre, tout en étant très envoûtant avec son duo de Violon et pipe.

Puis avec ''The Booze song'' on respire un peu. En effet après le combat, le réconfort ! On ressent sur ce morceau l'influence Korpiklaani, Alestorm et Dropkick Murphys. Ce soleil ivre fait danser les pintes de bières et oublier la rudesse des combat.

On repart doucement avec un ''Fields of Celtiberia'' assez celtique et mélodique sur l'amour d'une lande libre. Poursuivi sur les chapeaux de roue par ''Under Lug's Sight'', une instrumentale dédiée au dieu LUG, chevauchée enflammée qui vient redonner du rythme. J'apprécie le très beau break de guimbarde.

Et ça continue crescendo avec ''Win another battle'' les hommes se motivent : buvons et chantons avant de partir gagner une autre bataille. J’apprécie là encore les quelques touches de guimbarde bien placées.

Explosion ensuite sur ''Kladimoï'' un morceau dédié aux Falcatas, ces sortes de sabres Celtibères que les guerriers brandissaient face à l'ennemi. Un appelle au Pogo qui provoque une irrésistible envie de fighter !

Le rythme est alors magistralement cassé par ''Uer Keltum Brigubis'' instrumentale mélodique avec en intro l'envol d'un rapace, une ligne chargée en émotions. Ce morceau évoque un voyage au dessus des montagnes Celtibériques. Un des meilleurs moments de cet album qui m'a renvoyé à ''Tuli Kokko'' de Korpiklaani.

De la même façon ''Blood of a Guiltless Town'' reprend l'envol d'un corbeau en intro mais s'avère beaucoup plus énergique. Et là on revient dans le thème initial : Romains versus Celtibères.
Puis ''This Simple Life'' vient à nouveau casser le rythme de belle façon avec deux invités de Korpiklaani :  Jonne Jarvelä et Tuomas Rounakari. J'ai été frappée par la ressemblance entre les empruntes vocales de Jonne et de Gustavo ! Un double chant alterné avec des yoïks chamaniques de Jonne et additionnés au violon de Tuomas très dansant mais aussi très mélancolique. C'est un hymne à la vie dans sa simplicité, travail et partage fraternel le soir dans les tavernes... J'adhère à 1000%

Puis on repart en campagne avec le surprenant ''Eimos to Katum'' chant entièrement en langue Celtiberique à plusieurs voix, très mystique et guerrier, une prière aux dieux avant de partir au combat.

Ce morceau est directement enchaîné avec mon favori ''Lutiakoi'', titre plus brutal mais qui conserve son caractère très folk. Il est chanté presque entièrement par Dagda, avec un chœur féminin dans les refrains et surtout un break parlé à l'issu duquel on ressent un véritable appel au Wall of Death !! Ce morceau raconte une trahison et relate comment les Romains coupaient la main droite de tous ceux qui venaient en aide à leurs ennemis. On ressent une certaine souffrance dans le texte et à travers le chant de Dagda.

Enfin, une outro ''Eternal Knot'' vient brillamment conclure cet album. Une voix parlée décrit comment le passé le présent et le futur se rejoignent en une sorte de cycle sans fin où les Celtibères sont contraint de se battre perpétuellement : après les Romain d'autres ennemis viendrons s'enchainer dans une lutte infinie. Et la musique repart légèrement ce qui annonce un autre combat imminent... To be continued...

En conclusion, ce qui fait a force de cet album c'est une certaine unité dans l'ensemble tout en ayant des morceaux assez différents les uns des autres, ce qui fait qu'on ne s'ennuie jamais. Et si l'on est un peu sensible au Folk, les refrains restent même gravés dans la tête... Bref une réussite.

   

Line Up :

Julián Yagüe "Vasco": Guitars, back vocals, arrangements
Gustavo Infantes "Gus": Bass, lead vocals, arrangements
David Sánchez "Dagda": Viola, whistles, bagpipes, bouzouki and backing vocals.
Victor Fernández "Vity": Drums, back vocals, percussive arrangements
Patricia San Martín "Patri": Violin

Liens :
facebook Celtibeerian
reverbnation Celtibeerian
youtube Celtibeerian

NOTE DE L'AUTEUR : 8 / 10



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