Pour moi, Enemy of the sun c'est un album de Neurosis qui a presque 20 ans. Mais il semble que ça soit aussi un groupe allemand de trash progressif, fondé en 2006 par Waldemar Sorytcha (Grip Inc, etc). Le terme "progressif" me fit frissonner, car dès lors qu'un groupe se permet quelques écarts, on lui donne cette étiquette. Mais dès le premier morceau, introduction instrumentale qui varie les plaisirs, je me suis dit que j'allais passer un agréable moment.
Ce qui caractérise cette galette, c'est sa richesse, sa puissance, son inspiration. Chaque morceau possède une identité propre, et l'on passe sans accrocs d'une ambiance folk à une cavalcade trash ("Chasing the Dragon"), d'un chapitre indus à un rock énervé aux mélodies implacables ("Castaways int he NWO").
Le haut niveau technique des intervenants (le batteur est un tueur !) n'empêche pas le groove, ni l'émotion. Mais ce qui fait la valeur certaine du deuxième album de Enemy of the Sun, sorti chez Massacre Records, c'est la cohérence. Parce qu'il faut bien l'avouer, l'exercice du métissage metal est difficile et beaucoup se cassent la gueule à mélanger les styles.
Ici, à la manière d'un Faith no More en grande forme, ou d'un System of a Down moins pleurnicheur, on n'a peur de rien.
Il suffit d'écouter "The power of Mankind", avec son intro outrancièrement glam, ses passages démoniaques (le chanteur Jules Näveri assure à tous les niveaux, du clair à l'obscur), son pont à la mandoline, ses riffs heavy en veux-tu en voilà pour s'en convaincre !
Alors oui, flamenco - death - jazz - trash se marient à merveille dans ce grand album, la production est à la hauteur du projet, tout simplement parfaite, les solis font leur boulot, et les surprises sont pléthores.
Néanmoins, certains titres m'ont laissé de marbre ("Paradigm" est très conventionnel, "Aimless" n'a rien à faire sur cet album) et font un peu tâche.
Mais on ne va pas bouder cet album pour quelques fautes de goût. L'essentiel est que ça envoie sec, il y a des rythmiques "marteau-piqueur" qui déboitent mémé, et la qualité de composition est exemplaire.
Ma note : 8/10
Voilà mon avis.
