Noble Beast – Noble Beast

Bénie soit la bête !

On va vraiment finir par croire que je deviens la spécialiste des "nouveaux groupes de heavy power émergents"... Après Evertale, Marchen Station, Astral Domine, Dynazty ou Twilight Force, pourquoi pas Noble Beast. Kézako ? Un combo américain existant depuis 2007 mais qui a sorti son premier LP il y a quelques mois. Alors vieux motard que jamais comme on dit (surtout dans le monde du heavy), parlons-en de ce premier opus éponyme paru fin mars chez Tridroid Records. Parce qu'il vaut le coup, foi de Fougère !

Après un morceau d'ouverture sympathique ("Iron Clad Angels") bien qu'un peu longuet, on entre très vif dans le sujet. Le tube "Behold the Face of Your Enemy" ne devrait absolument pas laisser de marbre les grands fans de heavy power à l'ancienne, Blind Guardian en tête. Il est d'ailleurs aisé de faire le rapprochement entre Noble Beast et ce combo allemand légendaire, notamment sur la voix de Rob Jalonen qui singe parfois Hansi Kürsch sur les aigus et les poussées back vocals, tellement sidérant que j'avais cru à un guest au départ mais il n'est visiblement rien. Cela rappellera donc aussi Persuader et Savage Circus (surtout ler titre "Master of Depravity" et sa tonalité plus sombre) où le dénommé Jens Carlsson avait été à l'époque érigé comme meilleur imitateur de Hansi ! Cependant, Rob ne fait pas que du Küsrch, sa voix grave étant assez rare dans le genre, même si Piet Sielck (Iron Savior) ne la renierait pas non plus. En gros, Noble Beast est certainement le plus allemand des groupes US de heavy power.

Tout ceci est donc fort intéressant et par moments bien excellent, mais après il faut savoir s'enfiler les 1h03 de l'album avec des titres dépassant souvent les six minutes. Vous l'aurez compris, ce n'est pas du power pour enfant à la Twilight Force, on est d'ailleurs plus proche d'un heavy classique prenant ses bases dans un Maiden des familles que d'un néo-classico-symphonique des années 90, c'est une bien autre approche. Mais dans le genre, il est difficile de ne pas avoir quelques baisses de tension sur plus d'une heure de musique, ainsi certains titres comme "The Dragon Reborn" ou "We Burn" (malgré son refrain épique) sont moins efficaces et plus basiques. Là où j'avais fait le même reproche pour Evertale sur une galette un peu trop longue et difficile à digérer, il semble parfois évident qu'un album de power metal au-delà de 50 minutes peine à garder son intérêt intact du début à la fin. A débattre, chers lecteurs...

Noble Beast

Cependant n'enlevant en rien le talent des musiciens et l'intérêt que consiste la voix du frontman, aucune fausse note à ce niveau et des soli toujours bien exécutés pour des structures maîtrisées bien que parfois s'étirant un poil trop. Les Noble Beast excellent aussi dans cette capacité à speeder leurs mélodies (ou mélodiser leur speed) avec grande efficacité, comme sur le quasi éponyme "The Noble Beast" rappelant les plus belles heures du style entre un refrain chorisé sans chichi et un superbe solo à tiroirs. Mention spéciale aussi au plus mid-tempo "Peeling Back the Veil" qui restera longtemps en tête et bénéficie d'une certaine classe de composition et qui contraste bien avec la suite en mode adrénaline ("Disintegrating Force" et ses échos plus thrashisant extrêmes à la... Persuader, tiens donc !).

Noble Beast semble donc poursuive là où Savage Circus s'est (semble-t-il) arrêté, en rendant hommage à Blind Guardian en y mettant son énergie bien personnelle. Bien porté par des musiciens visiblement très motivés et un chanteur qui a la pêche contagieuse, il y a fort à parier que ce groupe fasse parler de lui à l'avenir. Si cette première livrée est perfectible, elle pose les bases d'un heavy power puissant et sans concession (0 ballade sur l'opus) qui ravira les nostalgiques du genre.

La Folle Fougère

Ma note : 7.5/10
 

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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