Dawohl est un jeune groupe de brutal death technique issu de Mulhouse, livrant ici son premier EP de cinq titres, inspiré de la littérature d’anticipation et de l’histoire romaine (et oui !). L’album s’ouvre ainsi sur une pièce orchestrale, « Canticum Belli ». Si le morceau est de qualité et sonne remarquablement bien pour une autoproduction, il est dommage de proposer une pièce orchestrale (passage malheureusement devenu obligé chez de nombreux groupes du genre) alors que seulement cinq titres sont présentés sur cet EP.
Mais les choses sérieuses commencent avec « Decimare ». Le son est puissant, la production est bonne, ce qui est un plus pour un premier EP. Les instruments sont bien mis en avant, en particulier les guitares et la batterie, d’ailleurs assurée par le talentueux Kevin Foley (Benighted) en guest sur cet EP.
Si la scène est aujourd’hui florissante en Brutal Death Technique, produisant pléthore de groupe, il faut reconnaître aux alsaciens un réelle qualité dans leur production qui leur permet de se démarquer. De plus ,même si le groupe propose une musique bien violente (« Deus Ex Machina »), certaines parties aèrent le propos telle la deuxième moitié de « Decimare ». Par moment, le groupe est très proche d’un Origin, et l’on pourrait reprocher un manque d’identité de la part de Dawohl, mais les compositions sont très accrocheuses.
Les trois fondateurs du groupe, P.M.G (chant) et les deux guitaristes J.D et J.R sont vraiment à l’honneur. Le chant est en effet très bien mixé, guttural à souhait. Kevin Foley, de son côté, est encore une fois impressionnant, les blasts de « Damnatio Memoriae » ne faisant que confirmer qu’il est désormais un batteur incontournable du genre. La basse, quant à elle, est peut être la moins bien mise en avant, ce qui est d’autant plus dommage qu’il s’agit d’un guest de choix en la présence de Matthieu Merklen de Mercyless. Le bassiste a d’ailleurs invité son compère Max Otero (Mercyless) qui chante sur « Damnatio Memoriae », ce qui permet d’alterner les voix et de donner plus de puissance à l’ensemble.
Au final, il faudra compter sur Dawohl sur la scène française. Même si le combo manque encore d’originalité et si sa patte n’est pas encore toute trouvée, la qualité des compositions, de la production et de l’exécution donnent immédiatement un côté professionnel à cet EP. Potestas Ratio Justitia est trop court, mais au moins il donnera envie aux auditeurs d’appuyer de nouveau rapidement sur le bouton play de leur lecteur. Alors, à quand un LP ?
Note : 4/5
Photo promotionnelle : DR Dawohl