Thrash dans ton klub
C’est au cours d’une mini-tournée de trois dates que les thrashers espagnols d’Angelus Apatrida sont revenus à Paris après trois ans d’absence. Ils ont donc pu y interpréter des titres de The Call, leur dernier album en date, devant un public fou-furieux qui n’a pas manqué de mettre une ambiance électrique. Deux groupes français ont été choisis pour ouvrir le bal : Dead Tree Seeds et Thrashback.
Dead Tree Seeds
Bon nombre de thrashers sont déjà massés devant la scène du Klub quand Dead Tree Seeds entre en scène. Le set commence de manière brouillonne avec "At Night They Come", mais après un titre de mise en jambes, le groupe se place et le son se clarifie, laissant au groupe parisien le soin de s’éclater avec son set et de chauffer le public déjà motivé.
En effet, aidé par le frontman Alban qui descend dans la fosse pour pogotter, les metalleux moshent à tout va dans la joie et la bonne humeur, jusqu’à faire un wall of death sur "French Thrashers Drink Wine". Les titres de l’album Seeds of Thrash s’enchaînent bien et les deux reprises (de Slayer et Testament) sont intelligemment placées dans la setlist, de manière à ce qu’il n’y ait aucun temps mort pendant le temps imparti.
Forts d’un album solide et d’un set fort réjouissants, les jeunes thrashers de Dead Tree Seeds ont su démarrer la soirée sous les meilleures auspices, avec du thrash classique, mais diablement efficace.
Setlist :
At Night they Come
The Day the Earth Stood Still
Testament of a Slayer
Die by the Sword [reprise de Slayer]
Beast Shall Rise
French Thrashers Drink Wine
Torture & Rage
Set the Fire
The Preacher [reprise de Testament]
Hommage to Thrash
Thrashback
Arrive maintenant Thrashback, qui a concocté un set inhabituel pour cette soirée spéciale "vestes à patches". En effet, si la setlist commence de manière classique avec des titres extraits de l’album Possessed by Thrash et un, "Night of the Sacrifice", extrait de leur prochain album, la seconde partie est un hommage aux années 80. On y retrouve donc un enchaînement de reprises diverses, célèbres ("Seek and Destroy") ou plus méconnus ("Burning of Atlanta").
Ce changement est très bien reçu par le public, qui bouge un peu moins que pendant Dead Tree Seeds, mais qui s’éclate quand même à chanter les refrains des gros classiques, notamment de Metallica et Tankard, bien adaptés pour faire la fête. La première partie du set, dans le même esprit thrash old school, est aussi fort bien reçue, avec un beaumosh en prime sur Thrashback.
Il faut dire que les musiciens charismatiques, notamment Le Gorg à la basse et Speed à la batterie et au chant, arrivent à bien chauffer le public et à mettre une ambiance bon enfant des plus agréables. Sans jamais se prendre la tête ou chercher à compliquer le propos, tous sont carrés et montrent bien qu’ils s’éclatent à faire ce qu’ils font. Une belle mise en bouche en attendant leur prochain album.
Setlist :
Bombers of death
Thrashback
Leatherface
Unleashed the Beast
Wardance
Night of the Sacrifice
Pounding Metal [reprise d’Exciter]
Zombie Attack/Empty Tankard [reprise de Tankard]
Seek and Destroy [reprise de Metallica]
Burning of Atlanta [reprise de Whiplash]
Dead Cities [reprise de The Exploited]
United Forces [reprise de S.O.D.]
Angelus Apatrida
Les thrashers espagnols en tête d’affiche entrent maintenant en scène, dans un Klub plein comme un oeuf. On peut donc constater que leurs passages précédents en festival leur ont permis de se construire une belle réputation live. Il s’agit en plus de leur première date en tête d’affiche dans la capitale, de quoi donner la banane aux fans.
Ces derniers sont d’ailleurs surexcités et moshent comme si leur vie en dépendait, mettant à mal le reste du public présent, bien serré, mais toujours heureux d’être témoin d’une ambiance aussi intense, qui ne faiblira pas pendant toute la durée du set.
Il faut dire que les musiciens d’Angelus Apatrida ont de l’énergie à revendre. Guillermo Izquierdo assène ses riffs assassins avec maîtrise tout en déclamant ses paroles contestataires avec une voix pleine de conviction. A sa gauche, le soliste David G. Alvarez, forcé d’être assis suite à son opération à la jambe, arrive quand même à bien interpréter ses parties. Ce dernier arrive même à se lever pour "Domination", la reprise de Pantera qui clôture le set. La section rythmique, avec José J. Izquierdo à la basse et Victor Valera à la batterie, n’est pas en reste et donne tout ce qu’elle a pour interpréter les chansons le plus énergiquement possible.
Côté setlist, le groupe met surtout en avant son deuxième album, Give’em War, ainsi que son dernier en date, The Call, qui occupent à eux-deux les deux tiers du set. Le frontman se réjouit d’ailleurs de pouvoir dire pour la première fois "Paris, you are next !", étant donné que le titre en question n’était pas sorti lors de leur dernier passage en 2011, au Bonecrusher fest. Tous les albums sont représentés et sont tous aussi bien reçus, preuve que la discographie homogène du groupe fait mouche.
Avec un style plus moderne que les groupes précédents, Angelus Apatrida a pu taper du poing sur la table et montrer qu’il a sa place dans le haut du panier revival thrash. Aidés par un son équilibré, les Espagnols ont pu délivrer toute leur énergie au public parisien comblé.
Setlist :
Vomitive
Violent Dawn
Of Men and Tyrants
Versus The World
Killer Instinct
Never Forget
Corruption
Fresh Pleasure
Give'Em War
You Are Next
Blast Off
Thrash Attack
Legally Brainwashed
Domination [reprise de Pantera]
Photos : © 2014 Diana Maiz Caceres / Black Shadows Photography
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