" Rien dans Opeth n'est constant à part le changement. "
Qui dit « nouvel album » dit « interviews de promotion », un groupe comme Opeth n'échappe pas à la règle. La Grosse Radio a donc eu la chance de s'entretenir avec Mikael Akerfeldt, capitaine du navire suédois depuis presque 25 ans ! Ensemble, nous sommes revenus en détails sur la conception du nouvel album Pale Communion, qui risque une fois de plus de faire parler de lui !
Mais ce moustachu souriant est un grand bavard, et de nombreux autres sujets ont été évoqués. Au hasard : Storm Corrosion, son rôle de curateur au festival Roadburn, son amour pour Manowar et moult autres détails croustillants que tout aficionado d'Opeth se fera un plaisir de découvrir !
Pour commencer, il semblerait que le nouvel album Pale Communion suive la même route que Heritage musicalement parlant. Est-ce que c’est une nouvelle direction musicale pour Opeth ?
Je suppose, oui, pour le moment. Rien n’est constant dans ce groupe, à part… Le changement. Et ça restera ainsi. Quand on prépare un nouvel album, je suis assez nerveux, et je ne veux pas regarder en arrière. Je ne veux pas non plus comprendre pourquoi nous sommes populaires et essayer de refaire la même recette pour garder ce succès. Je veux tout simplement suivre mon cœur, sans vouloir paraître prétentieux, ou que sais-je. C’est très important pour ce groupe de ne pas rester sur la même voie. Et ça ne veut pas dire non plus que nous essayons forcément d’aller à l’encontre de ce que les gens attendent de nous, nous suivons nos envies naturellement, et c’est impossible que cela plaise à l’ensemble de nos fans, tout simplement.
Si on se concentre sur le climat de Pale Communion, il semble plus intense que Heritage. Et tu l’avais présenté comme tel au moment de l’annonce de la sortie de l’album. Quel était ton humeur au moment de l’écriture de cet album, et penses-tu que c’est ce qui a rendu l’album ainsi ?
J’ai écrit l’album seul, comme pour Heritage. Et comme les autres albums en fait ! Tu sais, c’est notre onzième album, et je n’étais pas vraiment enthousiaste à l’idée de composer, pour être honnête. Je n’étais pas sûr d’avoir envie d’écrire pendant un moment. Et ensuite, par hasard, j’ai écrit une chanson, qui est « Faith In Others », la dernière de l’album, et je me suis dit « Merde, mais j’aime bien ça ! C’est plutôt sympa ! » C’était très mélodique, et ça m’a donné une idée d’orientation en quelque sorte. J’ai toujours aimé les mélodies, et je me suis dit que peut être, je devrais me concentrer sur les mélodies, et voir ce qui en sortirait. J’ai donc écrit deux, trois chansons assez rapidement, puis j’ai fait une longue pause à cause des tournées. Puis j’ai réécouté ce que j’avais fait, en me disant que ça me plaisait. J’ai continué à écrire, et d’un coup, je me suis retrouvé avec un album sous le bras, ce qui conduisait à l’idée, d’un point de vue professionnel, d’entrer en studio pour enregistrer. Comme je l’ai déjà dit, au début, je n’avais pas très envie d’écrire, mais quand je m’y suis remis et que les compositions avançaient, j’y ai pris beaucoup de plaisir. J’ai ressenti ça comme… Une vocation, en quelque sorte ! Je sais que ça peut paraître bizarre de le présenter ainsi, d’autant plus que je n’ai jamais pensé : « c’est mon don, mon devoir d’écrire des chansons ! ». Mais ça reste quelque chose que j’aime beaucoup faire, et c’est une sensation très libératrice quand tu fais ça depuis si longtemps, et que tu le fais pour aucune autre raison que le fait que tu adores la musique.
Sur cet album, l’influence de Deep Purple semble s’être renforcée…
Et Uriah Heep ! Oui, d’autant plus qu’il y a beaucoup d’orgue Hammond et de claviers, de manière générale. Et contrairement au passé, où nous avions tendance à utiliser le clavier comme une épice, sur cet album, les claviers ont tendance à devenir un instrument presque aussi important que les guitares et la batterie. Donc effectivement, ça me fait penser à Deep Purple et Uriah Heep, qui avaient chacun un guitariste et un organiste, et qui étaient d’importance égale dans le groupe. Bien sûr, je trouve ça sympa, c’est ce que j’écoute ! Si les gens me lancent ça comme référence en écoutant Opeth, si on me dit : « ça me rappelle Deep Purple », je vais leur faire un grand sourire. [il fait un clin d’œil avec un pouce vers le haut]
D’ailleurs, puisque tu évoques tes écoutes, on sait qu’elles ont en général concentrées sur les années 70. Qu’écoutes-tu en ce moment ?
J’écoute toujours du métal. Beaucoup de métal d’ailleurs ! Manowar, par exemple, est un de mes groupes préférés ! Peu de gens attendraient ça de moi, mais c’est la vérité, et je suis un défenseur de cette formation, d’ailleurs, parce que Manowar est très critiqué, soi-disant parce que ce n’est pas un bon groupe… Et je me demande sincèrement si les gens qui disent ça ont vraiment écouté Manowar, parce que franchement, c’est fantastique, en tout cas jusqu’à The Triumph of Steel ! J’aime moins ce qu’ils ont fait après. Louder Than Hell, par exemple, est un peu trop simplifié, je trouve, et les chansons se ressemblent. Ils étaient plus expérimentaux avant, et c’est ça que j’aime. Triumph of Steel justement, est très expérimental. Donc beaucoup de métal, mais aussi beaucoup de musique progressive, fatalement, puisque c’est ce que je collectionne, et je découvre des groupes complètement obscurs dont je n’avais jamais entendu parler auparavant. Je fais parfois de très belles découvertes de cette façon. J’écoute de tout en fait, il y a juste quelques genres que je n’aime pas, tout simplement, comme… La house moderne ? Ca s’appelle comme ça ? [rires] Typiquement, ce qu’écoutent mes enfants. Parfois je tends l’oreille, et je me dis : « Qu’est-ce que c’est que cette merde ??? » Par exemple, je sais que ma fille aînée aime AC/DC, donc je lui dis « mets du AC/DC à la place !», et elle me réponds que ce n’est pas sur Spotify… Donc voilà, j’écoute de tout. Tout ce qui est bon, pas de la merde ! [rires]
Si on repart sur l’importance du clavier dans cet album, est-ce que le jeu de Joachim t’a inspiré dans l’écriture ?
Pas vraiment. Enfin, ça m’influence dans le sens où je sais que c’est un claviériste exceptionnellement doué. Il a clairement la versatilité qui est nécessaire dans un groupe comme Opeth. Tu ne peux pas être bon qu’à une chose, il faut être polyvalent dans ta compréhension de la musique. Joachim a joué avec Malmsteen, il peut donc jouer très vite, mais il a aussi une vraie sensibilité, qui lui permet de tirer tout le potentiel d’instruments comme le piano à queue ou le piano droit. Tu ne peux pas jouer comme ça sur un piano à queue. [il mime quelqu’un qui appuie très fort sur des touches d’un piano, faisant trembler la table] Certains musiciens n’ont pas cette sensibilité, qui permet d’avoir un jeu délicat, quand c’est nécessaire et un jeu lourd quand on en a besoin. Donc ses capacités ne m’ont pas réellement influencées, mais je savais que j’étais libre de faire ce que je voulais, à savoir développer les claviers dans Opeth, et qu’il serait capable de le jouer derrière. Et j’avais raison, car quand je lui ai passé les démos de l’album, il est rentré chez lui les apprendre, il a appris parfaitement toutes les chansons, et a aussi appris à les jouer en concert ! Donc avant même qu’on enregistre l’album, il pouvait jouer les chansons avec les mains sur deux claviers différents ! On croirait presque qu’il pilote un vaisseau spatial ! [rires] Travailler avec lui est vraiment un plaisir, il est très sérieux, concentré, c’est un excellent musicien, avec beaucoup de goût !
Tu as produit l’album seul, encore une fois. Est-ce que tu peux nous parler de cette expérience ?
Eh bien, c’est plus un travail de pré-production, pour être honnête. Parce qu’en studio, j’étais bourré tout le temps, à boire du vin ! Les démos que j’avais faites étaient déjà finalisées, pour ainsi dire. J’ai écrit les parties de chaque instrument, et elles étaient bonnes. J’ai beaucoup travaillé là-dessus, parce que j’avais vraiment envie que ça sonne du tonnerre, pour intimider les gars, et les forcer à se surpasser quand il s’agirait d’enregistrer ces parties. Et ils ont tout appris de leur côté, il faut savoir qu’on n’apprend jamais les chansons en groupe, à part Martin Mendez (basse) et Axe (batterie) qui ont appris leurs parties ensemble pour poser les fondations de l’album en jouant, avant que l’album soit enregistré. Donc je n’ai pas eu beaucoup de travail en tant que producteur, puisque l’album était déjà produit, si tu vois ce que je veux dire… En studio, nous avons par contre besoin des compétences d’un bon ingénieur du son, et c’est Tom Dalgety qui s’en est chargé pour cet album. Une fois la bonne personne trouvée, je n’avais plus qu’à m’asseoir en studio et apprécier, tout en buvant du vin !
Sur Pale Communion, il y a deux morceaux dans lesquels l’utilisation d’une section de cordes est centrale. Est-ce que vous envisagez de tourner avec des musiciens de session pour reproduire cela ?
On ne l’a pas encore envisagé. Je pense que ça pourrait facilement devenir un énorme bordel, pour être honnête. Certains groupes l’ont déjà fait, je ne sais pas trop quoi en penser. Evidemment, nous avons ces deux chansons avec une section de cordes, il est donc possible que, dans un futur proche, nous nous essayons à cela ! Ce n’est pas ma priorité, sachant qu’il faut d’abord que nous apprenions ces chansons, car nous ne les avons encore jamais jouées ensemble !
A l’écoute de l’album, on dirait que le travail vocal est plus élaboré que sur Heritage. Peux-tu nous dire comment cela s’est fait ?
Encore une fois, je suppose que ça résulte directement de mes goûts. Les growls n’avaient pas leur place sur cet album, encore une fois. Je ne suis plus trop branché growl ces derniers temps, c’est peut être temporaire, je n’en sais rien. J’ai donc voulu développer ma voix, autant que possible, et la rendre intéressante. Parce que c’est vrai qu’avec les growls, tu donnes un certain dynamisme à la chanson, et en les enlevant, la musique perd un peu de cela. J’ai donc voulu explorer ce que je pouvais faire avec ma voix, et essayer de regagner du dynamisme, sans les growls. J’ai beaucoup travaillé pour essayer de rendre mon chant plus agressif. J’ai aussi travaillé mon chant un peu plus doux, ma voix intermédiaire et les harmonies vocales ! Pour les harmonies, c’est directement influencé par les chanteurs de la côte Ouest des USA, je pense notamment à David Crosby, qui est pour moi un maître des harmonies vocales. Si vous écoutez la chanson « Because » des Beatles sur Abbey Road, c’est presque uniquement basé sur des harmonies vocales, et ça m’a toujours fasciné de voir les textures qu’on pouvait créer avec juste de la voix. Et c’est une grosse influence pour moi. Il y a aussi les Birds, je voulais prendre l’influence de ce genre de groupes, l’injecter dans Opeth et entendre comment cela sonnerait. Et de mon point de vue, je trouve que ça sonne plutôt bien ! [rires] Ca a été une autre manière d’étendre le spectre des parties vocales.
Il me semble que tu avais déclaré dans la presse que « Goblin » était née grâce à un riff pompé sur le groupe de prog’ italien du même nom. Où penses-tu que se situe la limite entre plagiat et inspiration ?
Soyons clair, je n’ai pompé aucun riff, ils n’ont pas de riff équivalent. C’est plus le style de la chanson qui me rappelait vraiment le groupe Goblin. Mais ce n’est pas tiré d’une chanson à eux. Quand je vole quelque chose ou que je l’assimile, je suis le premier à le reconnaître et je n’ai aucun problème à l’évoquer. Je ne mens pas du genre : « Non, je n’ai jamais entendu parler de ce groupe auparavant ! » Pour ce cas précis, j’ai voulu être aussi clair que possible en appelant la chanson « Goblin ». C’est en fait un hommage à ce groupe, dont nous sommes de grands fans ! Et je trouve que ce morceau ajoute une dimension intéressante à l’album, parce que le ton un peu plus enjouée que le reste de l’album, ça permet d’obtenir une sorte d’effet ombre et lumière que j’apprécie. « Goblin » a aussi un côté funky, et j’aime bien que notre groupe s’essaye à faire quelque chose d’inconventionnel. Opeth n’est pas un groupe de funk, mais on peut essayer de sonner comme tel, en se fixant pour objectif d’être aussi crédibles que possible.
Si on prend la chanson « River », et particulièrement la première partie de celle-ci, on sent des influences assez diverses, notamment Alice in Chains ou Lynyrd Skynyrd. Est-ce que tu confirmerais cela ?
Il y a un grand écart entre Alice in Chains et Lynyrd Skynyrd. Mais ces deux groupes font partie de mes préférés donc je suppose que je peux confirmer ça, ouais. Cette chanson a été écrite avec un plan préétabli : je voulais commencer en douceur, avec une sonorité qui évoque la tonalité majeure, puis graduellement l’altérer en quelque chose de moins beau et plus sale. Concernant le début de la chanson, je pense surtout à l’influence des chanteurs de la côte Ouest des Etats Unis et le rock des sixties, encore une fois !
Pourquoi le titre « Pale Communion » ?
Parce que ça sonne bien ! [rires] Non, en réalité, ça a tout de même un sens très fort, mais je cherchais avant tout un bon titre, qui résumerait bien l’esprit des chansons et tout particulièrement les paroles. Pale Communion ne signifie rien de particulier en soi, parce que ce n’est pas quelque chose qui existe ou de connu. C’était en quelque sorte un jeu de mots avec l’expression « pale companion », qui fait référence quelqu’un qui est décédé. Mais en définitive, je trouve que c’est une bonne image pour illustrer le contenu parolier. J’aurais presque pu choisir « Confession » à la place.
Au grand dam des fans, la date de sortie de l’album a été repoussée. Tu veux bien nous en parler ?
La raison est tout simplement que la couverture de l’album n’a pas été finie à temps ! On y travaille toujours actuellement. [l’entretien datant de mai 2014] En fait, j’ai eu une sorte de folie des grandeurs pour cette couverture, et Travis Smith m’a répondu « Ok, mais comment veux-tu que je fasse ca ?!? » Cette fois, il va y avoir trois peintures distinctes, un triptyque en fait. Si tu prends chacune des peintures, elles ne sont pas aussi élaborées que la pochette d’Heritage, mais presque ! Et ensuite, ces trois peintures assemblées vont en former une quatrième, qui sera la couverture de Pale Communion. Et concevoir tout ça prend énormément de temps ! Je voulais aussi que ça ait l’air vieux, avec presque un côté peinture d’église ou peinture religieuse. Un peu à la Léonard de Vinci quoi ! [rires] Et à ça, Travis me répondait : « moi je n’ai qu’un ordinateur ! ». Ce n’est pas un peintre, ce que j’ai d’ailleurs tendance à oublier, parce que c’est vraiment un magicien, de mon point de vue ! Il arrive à faire beaucoup de choses. D’ailleurs, ça avance bien en ce moment, et ça devrait être bientôt terminé !
Tu as été curateur d’une des journées du festival Roadburn cette année. Que retires-tu de cette expérience ?
Oh c’était génial ! Ca m’a mis un peu la pression, et au moment de gérer le planning de cette journée, je me disais que j’aurais du refuser, parce qu’il y avait tellement de choses à gérer... Tu sais, négocier avec les groupes, c’est un cauchemar ! Je devais m’occuper de cela, et tout d’un coup, ils avaient tout un tas de d’exigences, ils veulent ça, tant d’argent, le manager, les petites amies et les femmes vont venir, tu dois payer pour ça et ça… [il soupire] Quelle bande d’idiots ! [avec un rire malicieux] Mais si on fait le bilan, je trouve qu’on a réussi à avoir un programme excellent et tous les groupes étaient vraiment satisfaits ! J’ai un peu joué le rôle d’hôte, en les accueillant quand ils arrivaient, je regardais les concerts, puis j’allais les voir après pour leur dire qu’ils avaient tout déchiré, ce qui était vraiment le cas.
Je pense notamment à Magma, qui ont fait facilement l’un des trois meilleurs concerts que j’ai jamais vu de ma vie ! C’était… Brillant ! Après, même si le Roadburn est surtout connu pour sa programmation stoner/sludge etc…, que je trouve assez ennuyeux d’ailleurs, la plupart des personnes qui viennent à ce festival aiment les groupes qu’on a programmés. Est-ce que tu visualises le festivalier typique du Roadburn ? Il a un tatouage au niveau du cou, une barbe bien longue, une casquette et un t-shirt de Yob ! [rires] Et je regardais ces gens en me disant « Comment vont-ils réagir à Magma ? ». Ils jouaient dans la salle principale. J’entre là-dedans, je commence à regarder le concert, et très vite, les bras m’en tombent : c’était si sombre, si intense… Vraiment une très grosse claque ! Puis j’ai regardé autour de moi, et j’ai vu que tout le monde hochait de la tête, ils prenaient leur pied quoi ! J’ai toujours su que Magma pourrait marcher auprès de la communauté métal, et je ne me trompais pas. D’ailleurs, le groupe était assez anxieux à l’idée de la réaction du public. Stella Vander m’a dit qu’ils se sentaient vraiment hors de leur élément. Mais je leur ai tout de suite dit que j’étais convaincu que ça fonctionnerait.
Et ça l’a fait, comme pour tous les autres groupes ! Je pense à Obliteration, par exemple, ce très lourd et excellent groupe de death métal norvégien. Pour Candlemass, c’était presque gagné d’avance. Goblin et Comus s’en sont très bien sorti aussi… Nous avions aussi un trio de femmes qui jouent de la musique acoustique avec des harmonies vocales. Ca s’appelle Promise and The Monster, et ce qu’elles font est vraiment beau ! Les gens ont adoré. Ca a dont été un succès sur toute la ligne, tellement que je n’ai même pas pensé à notre propre concert ! En fait, je m’en foutais presque, ce que je voulais, c’était voir les autres groupes et qu’ils prennent du bon temps ce soir-là !
Qu’en est-il de Storm Corrosion ? Penses-tu qu’il va y avoir d’autres albums, ou peut être des concerts ?
Des concerts, je ne pense pas, mais un album, c’est fort probable. Je ne sais pas vraiment quand, parce que nous voulons faire ça dans les mêmes circonstances que le premier, c'est-à-dire quand personne ne s’y attendait ou ne savait qu’on allait le faire. Nous ne voulons pas transformer ça en un projet vraiment actif, pour ainsi dire. En tout cas, on ne veut surtout pas que cela génère de la pression, on a déjà assez de pression dans nos vies respectives pour avoir envie d’en ajouter ! D’autant plus que Storm Corrosion est censé être « pur » de ce point de vue là, complètement libre de toute pression extérieure !
Tes blagues sur scène ont une réputation légendaire dans la scène métal. Est-ce que tu penses qu’un jour, si tu en as marre du prog’, tu pourrais monter un spectacle d’humoriste ?
[il répond avant que la question soit terminée]
Non ! [rires] Ceci dit, je vais tout de même faire une apparition avec Bill Bailey, un humoriste qui n’est pas très connu en Suède, mais beaucoup plus au Royaume-Uni. On va faire une interview ensemble quand je serai de retour en Suède. Comme il est fan d’Opeth, et de métal en général, ça semble bien se goupiller. Les gens me posent cette question parfois, parce que je dis des choses sur scène, et ça les fait rire. Mais je ne pense pas que c’est parce que je suis drôle, je pense que c’est parce que c’est fait dans un environnement inhabituel. Les gens dans le métal ont souvent une attitude très macho’, très sérieuse. Et ils n’aiment pas vraiment se faire le dindon de la farce et se moquer un peu d’eux-mêmes. Manowar est un excellent exemple pour illustrer cela ! Mais ce n’est pas mon cas, et comme c’est inattendu, c’est drôle ! Mais je ne suis pas vraiment un fanatique de blagues, je n’ai pas un petit carnet dans lequel je consigne des blagues. C’est juste pour se poser tranquillement, et je crois que les gens apprécient ça.
On te laisse conclure l’interview ?
Je suis nul à ça, donc je vais juste dire « merci » !