Au début de l’année 2012, le célèbre combo américain de Metalcore As I Lay Dying avait sorti un excellent album avec Awakened, et pourtant, un an plus tard, en mai 2013 plus précisément, ce n’est pas grâce à sa musique que le quintet américain fit parler de lui, mais à cause de Tim Lambesis, illustre vocaliste bodybuildé de la formation, emmené dans une sombre affaire qui le mènera directement derrière les barreaux.
Pourtant, les quatre gaillards ne se sont pas laissés démonter, et à peine un an et demi après la mise à jour de cette affaire, les voici avec un nouveau chanteur en la personne de Shane Blay, officiant également dans Oh, Sleeper, et donc un nouvel album dans la boite. Wovenwar semble donc être un nouveau départ pour eux.
Et dès les premières annonces, teasers ou encore déclarations de presse, le but des américains était clair : proposer un Metal easy listening, catchy, et facile d’accès. Et c’est tout à fait là où ils en sont avec leur première galette éponyme, fraichement sorti via Metal Blade Records. Metal proche du Metalcore à la particularité de n’avoir que des vocaux clairs (il sera donc assez difficile de parler de Metalcore …), Wovenwar est prêt à en découdre sur les 15 titres (dont une intro, et une outro) que composent l’album.
Et le tout débute sur « Foreword », une belle introduction délivrant une ambiance aérienne fort sympathique, et dès lors, on remarque une production très claire mais un peu lisse, manquant un peu de rugosité signée Bill Stevenson, et un mixage par Colin Richardson. Le tout est très pro, et rien est laissé au hasard sur cette galette.
Et des titres qui font mouche d’entrée, il y en a un tas, à commencer par « All Rise » qui déboule juste après l’introduction citée plus haut, et qui met en place les ingrédients de la formule Wovenwar, guitare jamais trop violentes bien que très présente, rythmiques efficaces, voix chaude et entrainante un brin passe partout, mais qui fait tout de même son effet, et bien évidemment les refrains taillés pour les radios US sont de la partie.
Si Wovenwar maitrise son sujet à la perfection, et délivre sur la première moitié de l’album une collection de singles potentiels qui devraient faire mouche en live (« Tempest », « The Mason », « Sight Of Shore »), c’est à partir de la ballade aux faux airs de 30 Seconds To Mars « Father/Son » que l’album prend une tournure plus intéressante, et que les lascars semblent se lâcher un peu plus.
De l’excellent « Profane » où plane l’ombre d’un As I Lay Dying musicalement, à un « Identity » toutes griffes dehors sur laquelle figure un solo de guitare parfaitement exécuté, ou encore un excellent « Prophets » qui, dans sa construction, peut évoquer Trivium, montre que les gars ne sont pas juste bons à composer un tube à la construction basique.
En tous cas, Wovenwar prouve qu’il y a bel et bien une vie possible après un tel coup du sort, et, même si les gars sont pour le moment un peu enfermés dans cette optique de pondre du tube à n’importe quel prix, le potentiel, le savoir faire, et l’expérience sont au rendez vous, et ce Wovenwar séduira sans mal les amateurs de Metal facile d’accès à l’américaine.
Note réelle: 7.5/10