Le jeune label Metalodic nous avait déjà présenté un premier combo, les français de Kerion. Mais il se trouve que le label a signé un deuxième groupe, un peu moins connu dans nos contrées. Il s'agit d'une jeune formation originaire du Brésil, un pays qui possède de grands groupes de metal (citons Angra et Sepultura, rien que ça). Et fort de cette signature, voici le deuxième brûlot des sud-américains, intitulé « Knowledge Machine », avec cette fois-ci un chant masculin, le premier étant avec une chanteuse. Nouvelle signature prometteuse ? Nous allons le savoir dans un instant.
Si vous vous attendez à du power metal classique, ce ne sera pas pour cette fois. Caravellus fait preuve d'innovation, et ose la recette de l'originalité, un choix au final qui réussit plutôt pas mal au groupe. Oscillant entre metal progressif, neo-classique, heavy metal et bien sûr power, les compositions sont dans l'ensemble plutôt longues mais bien remplies et les longueurs ne sont pas trop présentes. Un petit manque d'accroche se fait cependant ressentir sur certains titres et ces-derniers sont en dessous du lot. Ainsi, il est difficile d'apprécier à sa juste valeur une pièce telle « Beyond The Skies », bien composée certes mais trop hermétique. Fort heureusement, un bon nombre de pistes restent d'une qualité indéniable et le plaisir de l'écoute est toujours aussi grand. De cette manière, « Corsairs In Black » est une excellente entrée en la matière par son efficacité et son énergie qui ne vous laisseront pas de marbre. Les brésiliens se permettent même d'inviter la roumaine Ana Mladinovici (Magica) à pousser la chansonnette avec eux sur « The Divine Comedy » (une référence volontaire à l'oeuvre de Dante). Cependant, le timbre de voix peu agréable de la jeune femme couplé à une exploitation assez anecdotique ne jouent pas en la faveur des sud-américains (pourquoi ils n’ont pas invité Marcela Bovio ? Snif). Et puis, pour une fois qu'une formation arrive à réussir une ballade (« Wherever I Am »), grâce à une excellente prestation vocale, on tient quelque chose. Et écoutez-moi le travail qui a été fait sur le titre éponyme, une pièce longue de 15 minutes. Des passages narrés, des changements de structures au sein du morceau, passant du doux à l'énervé, du power au prog, le tout en restant cohérent et l'auditeur peut toujours se raccrocher à ce fil d'Ariane toujours présent dans le morceau. Un beau boulot, je vous dis.
Et le tout se retrouve garni d'une production décente, pas toujours parfaite car à certains endroits un peu lisse mais potable et permettant de rendre le tout audible. La voix est cependant légèrement noyée sur quelques titres, dommage.
Les lignes de chant ne jouent pas toujours en la faveur de Caravellus. Si techniquement, Raphael Dantas s'en tire honorablement, il semble parfois en décalage avec la musique ce qui, parfois, peut faire décrocher. Son timbre de voix est par moment un peu trop poussif et joue sur la force tout le temps, sans réelle subtilité. Mais ses montées maîtrisées et son énergie communicative jouent en sa faveur, ce qui rehausse de ce fait sa prestation qui ,au final, s'avère plutôt appréciable. Sa voix sait également se fait touchante et chaleureuse, comme en témoigne la jolie ballade « Wherever I Am » où sa voix se fait plus posée et émouvante, une bonne surprise (moi qui n'aime généralement pas les ballades).
Il est sûr que ce « Knowledge Machine » ne plaira pas à tout le monde, mais Caravellus livre ici une bien jolie œuvre. Certes, il existe encore des imperfections que nous mettrons en grande partie sur la jeunesse de notre combo mais il est fort à parier que la marge de progression des brésiliens est importante et que nous pourrons entendre reparler d'eux bien vite. Il restera de ce brûlot une écoute plaisante et qui ravira non seulement les fans de prog mais aussi ceux de power ou de heavy. A écouter.
Note finale : 7/10