Le voici enfin, le 9ème album des finlandais de Soulgrind. Et pour fêter cela, un changement de label pour nos amis du froid. Au diable Holy Records, les voici maintenant sur Femme Metal Records où ils dévoilent en Mars 2010 « The Tuoni Pathway », Tuoni étant le dieu des morts dans la mythologie finlandaise (thème déjà utilisé par leurs compatriotes d'Amberian Dawn). Cette nouvelle livraison va-t-elle permettre à Soulgrind de se faire une place au soleil sur la scène du black gothique/symphonique, où la concurrence est rude avec d'autres groupes à chant féminin tel Darzamat ou Arcane Grail ?
En ce qui concerne les compositions, c'est assez classique et pas franchement d'innovations sont apportées par rapport au style. Si les deux premiers titres présagent des débuts franchement encourageants (« The Call of the Dancing Waters » et « Rain Before the Dawn »), on arrive rapidement à un ventre mou, des compositions inférieures en qualité et qui font perdre l'album en intérêt, par un manque d'accroche et d'énergie évident. L'enchaînement « March Butterfly », « Song of Tomorrow » et « My Sweet Thought of Death » fait rapidement décrocher l'auditeur du brûlot. Heureusement que la fin nous captive finalement, évitant ainsi un désastre à notre combo. Donc les compositions, en gros ? Classique et inégales, oscillants entre l'excellent (« The Call of the Dancing Waters », « Among the Graves ») et le vide absolu (en particulier « Song of Tomorrow », long moment d'ennui). Fort heureusement, soulignons l'excellente utilisation du clavier, non omniprésent et distillant quelques petites touches pour créer une atmosphère ici et là, somme toute un pari réussi et apportant de la qualité aux morceaux. Autre point positif, la diversité des compositions qui sans être totalement différentes les unes des autres sont assez diversifiées pour éviter que l'on ait l'impression d'entendre du début à la fin la même piste.
La production, elle, est satisfaisante, même si les guitares sont parfois légèrement en retrait par rapports aux vocaux des deux acolytes. Mais le tout sonne clairement et on voit que Soulgrind est un groupe professionnel et doté d'une longue expérience.
Et les deux fanfarons que sont Tanya Kemppainen (ou Whisper Lilith) et Azhemin se partagent ici le chant. Et, grande surprise, ce sont les vocaux féminins qui sont majoritaires dans ce nouveau brûlot, chose inhabituelle chez Soulgrind. Et malheureusement ici, les nordiques ne sont pas au niveau de bon nombre d'autres formations. Point de lyrique ici, Tanya use d'une voix au timbre grave, ce qui facilite la comparaison avec la polonaise Nera de Darzamat. Et on constate bien vite que la finlandaise ne possède ni la subtilité ni l'émotion de sa concurrente. Usant toujours du même registre de voix sans jamais varier, ce qui devient usant au fil de l'écoute, avec qui plus est quelques fausses notes pour accompagner l'ensemble, Whisper Lilith se révèle plus agaçante qu'autre chose. Azhemin, lui, possède des vocaux qui sont dans la moyenne, classique mais sans bouleverser le genre. Et puisqu'il faut comparer encore, il ne possède ni la maîtrise ni la conviction de Flauros (des mêmes polonais de Darzamat, tiens tiens).
Des compositions bancales, avec de bons moments certes mais trop peu pour se révéler pleinement satisfaisant, des vocaux linéaires et peu convaincants qui cependant contrastent avec des titres variés et une production de très bonne qualité, cet album laisse mi-figue mi-raisin. Ni bon ni mauvais, il n'est qu'un autre album du genre, qui viendra remplir la masse. Aussitôt écouté, aussitôt oublié, c'est un peu la formule qui s'applique à ce « The Tuoni Pathway ». Peu intéressant, au final, on ne reviendra pas dessus. Triste de constater qu'après 9 albums, les finlandais ne sont pas capables de se démarquer et d'évoluer. Tant pis.
Note finale : 4,5/10