A l'occasion de la sortie de We Rule the Night, 4ème album studio des suédois de Sonic Syndicate (le 30 juillet prochain chez Nuclear Blast), la ravissante bassiste du groupe Karin Axelsson s'est entretenue avec La Grosse Radio Metal. En voici les détails !
Ju de Melon : Bonjour Karin et merci de répondre à nos questions. Tout d'abord comment vas-tu et comment te sens-tu à un peu plus d'un mois de la sortie de l'album ?
Karin Axelsson : Nous sommes en Allemagne en ce moment, dans les bureaux de Nuclear Blast à l'instant où je te parle. Tout va bien ici, nous avons du beau temps et la nourriture est excellente... Beaucoup de promotion en ce moment, pas mal de voyages dans différents pays pour ça, et nous sommes évidemment tres impatients quant à la sortie de l'album. Nous avons hâte que les fans l'écoutent.
Ju de Melon : Petite question line-up pour commencer avant d'embrayer sur les détails de l'album... Pourquoi Roland Johansson, l'un de vos chanteurs, a-t-il quitté le groupe après seulement deux albums enregistrés ?
Karin Axelsson : Roland nous a dit en janvier dernier qu'il n'était plus trop movité à l'idée de partir sur de longues tournées, il ne voulait plus vivre dans un Tour Bus. Puis il a ajouté qu'il avait réalisé ses rêves et que désormais il voulait passer à autre chose dans sa vie. Là il est devenu papa, il a repris son ancien travail et il est très heureux avec sa petite amie... enfin j'espère (rires) !
Ju de Melon : Comment avez-vous trouvé et choisi Nathan James Biggs au poste de nouveau chanteur ?
Karin Axelsson : En fait c'est lui qui nous a trouvé (rires) ! Nous avons lancé un grande annonce avec l'aide de Nuclear Blast et de stations radios suédoises disant qu'on cherchait un nouveau chanteur, l'info est passée un peu partout à travers l'Europe... Nous avons reçu pas mal d'e-mails avec des sons, et à la fin nous avons choisi 20 personnes que nous avons invitées en Suède pour des essais avec le groupe. Nathan était l'un d'entre eux et nous l'avons choisi.
Ju de Melon : C'est donc votre premier album avec Nathan. En quoi differe-t-il de Roland et qu'a-t-il apporté en plus à Sonic Syndicate ?
Karin Axelsson : Il a amené beaucoup d'énergie dans le groupe, vraiment ! Il avait les crocs et voulait vraiment se donner à fond sur cet album, il a même aménagé en Suède une fois que nous lui avons annoncé que c'était lui qu'on choisissait. Il s'est intégré à notre petite famille et il s'entend bien avec tout le monde. Comparé à Roland, il chante dans un style assez différent selon moi... et c'est important, car nous n'avons pas voulu trouver un clone pour le remplacer, nous voulions justement quelque chose d'autre pour évoluer un peu. Il y a également une différence d'âge entre les deux, ce qui change un peu la donne. On a l'impression d'un nouveau départ avec Nathan dans le groupe !
Ju de Melon : A-t-il participé au travail de composition ou à l'écriture des paroles ?
Karin Axelsson : Oui bien sûr, il a pas mal contribué aux paroles en compagnie de Richard Sjunnesson, c'était du 50-50 entre eux et ils ont bien travaillé en équipe. Nous avons commencé à écrire de nouvelles chansons une fois que Nathan s'est installé en Suède, il a donc pleinement participé au processus d'écriture du début à la fin. Un processus qui s'est déroulé sans encombre et plutôt rapidement, on a pas mal joué ensemble en répétition et les chansons sont venues vite. Même notre façon d'écrire fut renouvelée sur cet album, c'est vraiment une impression de nouvelle ère pour Sonic Syndicate !
Ju de Melon : Tout ceci m'amène à une question plus générale à ce sujet... Comment s'est passé le processus de création de We Rule the Night ? Au niveau de la musique notamment...
Karin Axelsson : C'était plus simple qu'avant je pense mais nous avons aussi passé plus d'heures par jour de travail comparé à avant, c'est ce qui a peut-être fait la différence. Cette fois-ci nous avons eu un producteur sur place qui a travaillé avec nous en Suède, avant même l'enregistrement, il nous a donc pas mal aidé en donnant quelques conseils sur les premières démos. Beaucoup de dur labeur tout de même, on rentrait parfois crevés chez nous le soir venu mais ça en valait la peine, c'est la première fois qu'on se sent aussi fiers d'un album !
Ju de Melon : En ce qui concerne l'enregistrement, tout s'est déroulé sans accroc ?
Karin Axelsson : Tout était planifié d'avance, on devait passer 30 jours en studio au total. Mais on a eu quelques instants de stress et au final nous y avons passé 52 jours et donc on a changé de locaux lors de la dernière semaine car ce studio était booké pour un autre groupe. Nous avons aussi changé nos habitudes pour l'enregistrement, cette fois-ci nous avons fait un maximum de prises live au lieu d'enregistrer partie par partie ! Une décision de notre producteur qui voulait au maximum éviter les copier-coller, il avait envie de capter un maximum de notre énergie... Du coup on a enregistré en live, plusieurs fois, et on a choisi les meilleurs moments. Ainsi l'album sonne plus spontané et plus dynamique qu'avant !
Ju de Melon : Vous vous êtes donc entouré de Toby Wright pour la production. Au-delà de l'enregistrement, a-t-il influencé l'écriture ou le son du groupe et si oui dans quelle mesure ?
Karin Axelsson : Je ne pense pas que le son soit différent au final, mais il nous a fait travailler au maximum et nous avons pu dépasser nos limites grâce à lui. Il ne nous a pas lâché, s'il fallait finir de nuit un morceau et bien on le faisait ! Il n'était pas satisfait tant que ce n'était pas parfait, mais normal d'être aussi exigeant pour un producteur aussi renommé. Cependant il a beaucoup aimé nos chansons donc il est aussi devenu en quelque sorte un fan du groupe (rires), il n'a pas pour autant interféré dans l'écriture de nos morceaux mais nous a souvent interrogé sur certains choix tout en nous laissant maîtres de nos compos. En tout cas nous avons donné notre meilleur grâce à lui !
Ju de Melon : Avant l'album, vous aviez choisi de sortir un EP 2 titres Rebellion. Etait-ce dans l'optique de mieux intégrer Nathan ou afin de combler un peu l'attente des fans ?
Karin Axelsson : A la base, il n'était pas prévu que nous sortions un EP. Mais lorsque Nathan est arrivé, nous avons de suité écrit pas mal de chansons avec lui dont certaines que nous sentions déjà prêtes et qu'il fallait sortir au plus vite. Avec toute l'énergie accumulée, nous ne pouvions pas attendre jusqu'à l'album et donc il fallait que cet EP voie le jour ! De plus, comme tu l'as dit, il a pu un peu rassasier les fans avant l'album et ils ont ainsi pu découvrir notre nouveau chanteur.
Ju de Melon : Il y a eu un petit retard sur la date de sortie de cet album il me semble, il était prévu en mai je crois...
Karin Axelsson : En fait l'album a tout simplement pris un peu de retard et nous n'étions pas encore totalement satisfait une fois la date limite passée. Nous avons décidé de modifier certains détails, notamment au niveau des samples de clavier que nous avons un peu réarrangés au dernier moment. Il fallait vraiment que ça soit parfait ! En plus, on s'est mis à tourner plein de video clips, il y en a déjà 3 de prêts ici...
Ju de Melon : Justement, vous avez déjà tourné le clip de la chanson "Burn This City" pour l'EP ainsi qu'une autre vidéo pour le single "Revolution, Baby". Et une troisième donc ! De bonnes expériences j'imagine, quelques anecdotes à ce sujet ?
Karin Axelsson : On voulait tourner des clips sur des chansons directes et bien "terre à terre", avec de l'énergie. Le choix était donc évident, le 3ème titre choisi pour être mis en vidéo fut "My Own Life". Nous avons gardé le même réalisateur pour les trois, afin de conserver une cohérence. On espère que la 3ème video sera disponible bientôt, elle sera avec les deux autres sur le bonus DVD qui sortira avec l'album.
Ju de Melon : Selon toi, comment décrirais-tu We Rule the Night"? Et comment le comparerais-tu avec les précédents albums du groupe ? Histoire de donner encore plus envie aux fans...
Karin Axelsson : Je pense qu'il est clairement différent de ce que nous avons pu faire avant. Je ne sais pas quoi dire d'autre... Mais il a toujours ce clavier et ces éléments qui font le "son Sonic" comme j'aime bien l'appeler. Je pense qu'il est plus frais et plus énergique que les précédents, et il n'y a pas une seule chanson qui peut vraiment représenter le disque dans son ensemble selon moi. Il est très complet et avec pas mal de titres différents, du heavy metal, des ballades, des chansons fun comme "Turn It Up"... Il faut l'écouter dans son ensemble pour comprendre je pense.
Ju de Melon : Une question pas évidente maintenant... Comment décrirais-tu le style de Sonic Syndicate ? Je sais que le groupe a démarré en tant que formation plutôt typée heavy power, depuis pas mal d'autres éléments sont venus se rajoutés...
Karin Axelsson : Je suis d'accord avec toi, on a pas mal évolué. Du heavy au death mélodique de Göteborg, les choses ont changé. Pas mal de membres ont quitté le groupe, d'autres sont venus, chacun avec sa touche personnelle... Aujourd'hui je décrirais notre style comme étant du "fresh metal", maintenant je ne sais comment l'expliquer ! On joue la musique qu'on veut, qu'on aime, du rock à un côté plus électro, le tout enrobé de metal. C'est aux fans de répondre à cette question je pense !
Ju de Melon : Parlons des projets de tournée désormais. Plusieurs dates partout dans le monde j'imagine ?
Karin Axelsson : Nous reviendrons en France, c'est sûr. En ce moment nous sommes en pleine programmation, elle débutera après cet été. Là nous allons faire quelques festivals, nous allons aussi jouer en Norvège avec Sabaton, et nous tournerons en Suède aussi avant de lancer la tournée européenne. Mais nous n'avons rien décidé pour l'instant.
Ju de Melon : Question plus personnelle... Quel effet ça fait d'être la seule fille dans un groupe de metal ? J'avoue que c'est un peu cliché mais bon...
Karin Axelsson : En effet c'est cliché (rires) ! En fait, c'est plus simple, car les mecs sont globalement plus honnêtes que les filles. Sur scène ou ailleurs ils n'hésitent pas à être cash avec moi et ne me considèrent pas différemment. Chacun d'entre eux est un peu comme un frère, c'est une grande famille pour moi. Je me sens en sécurité avec eux, par exemple si on va dans des bars et que je tombe sur un connard : j'ai 5 mecs rien que pour moi qui viennent me défendre !
Ju de Melon : As-tu d'autres projets musicaux ou extra-musicaux en plus du groupe ?
Karin Axelsson : Je commence à jouer de la guitare, j'apprends. Il y a 10 ans j'ai commencé à écrire mes propres chansons mais je n'ai plus trop le temps pour ça aujourd'hui. Pour l'instant je ne veux pas faire autre chose en dehors de Sonic Syndicate, pour le reste on verra plus tard. Mais aujourd'hui j'ai tout ce dont j'ai besoin avec le groupe !
Ju de Melon : En dehors de Sonic Syndicate, quelle musique ou quels groupes/artistes écoutes-tu le plus ?
Karin Axelsson : J'ai toujours Nightwish dans mon coeur, un de mes groupes préférés. J'écoute pas mal de Muse et de Pink aussi, j'ai des goûts musicaux assez larges... Je peux à la fois écouter de la pop et du black metal si je veux, par exemple Dimmu Borgir fait partie de mes groupes préférés.
Ju de Melon : En dehors de la musique, as-tu d'autres grandes passions ?
Karin Axelsson : Je suis une fanatique de séries télé (rires), quand je suis à la maison j'en dévore plein. Par exemple True Blood, j'adores les vampires... mais aussi Dr. House, Californication, Friends et j'en passe ! Mais bon, je n'ai pas assez de temps, Sonic Syndicate c'est du 6 jours sur 7 tu sais...
Ju de Melon : Merci de nous avoir accordé cette entrevue. Quelques derniers mots pour les fans français de Sonic Syndicate ?
Karin Axelsson : J'espère qu'ils aimeront l'album et qu'ils viendront nous voir en concert. Nous adorons venir en France, on garde un excellent souvenir de nos shows là-bas. J'ai vraiment envie de revenir et très hâte !
Ju de Melon : A bientôt et bonne chance pour l'album !
Karin Axelsson : Merci à toi, à bientôt...
