In Flames – Siren Charms

In Fail we trust (?)

Après avoir passé la barre symbolique des dix albums, In Flames revient en cette fin d’été avec Siren Charms. Alors que beaucoup attendaient une confirmation, le groupe suédois débarque finalement avec une production plus rock que metal et plus alternatif que mélodique. Un disque qui a au moins le mérite de trancher net. En gros les nouveaux arrivants et les plus tolérants pourront l’apprécier, la majorité des fans ressentiront quant à eux une douleur égale à celle lorsque l’on se coince les cojones dans une porte.

Par où commencer et comment le dire? Si un seul sentiment devait ressortir après la première écoute cela serait surement l'étonnement. Pour mieux comprendre cette idée, il faut remonter à la naissance de Sounds of A Playgrounds Fading. Son arrivée était synonyme de biens des changements pour In Flames : départ de Jesper Strömblad membre fondateur et grosse tête pensante, nouveau label, nouveau producteur et surtout un réel (et urgent) besoin d’évoluer.

En dépit de tous ces handicapes, Sounds of A Playgrouds Fading avait remporté son paris haut la main : percutant, rafraichissant, groovy, bénéficiant d’une prod impeccable et vraiment inspiré, cet album avait aussi permis à In Flames de devenir un véritable monstre de scène. En témoigne le show du Wacken 2012, pour ne citer que lui. Avec Siren Charms, le combo n’avait qu’une chose à faire : répéter l’opération. Et ce n’est absolument pas le cas, d’où l'étonnement.

Il est inutile de tergiverser pendant cinq heures. Siren Charms est une déception, un faux pas et un très vilain petit canard. MAIS malgré ses nombreux défauts, il n’est pas un foutage de gueule destiné à remplir des caisses. Siren Charms est l’œuvre maladroite d’un  groupe qui a joué dans une cour qui n’est pas la sienne.

Pourtant ça commence plutôt bien puisque qu’après les samples, un brin électro que l’on connait à In Flames, le riff bien catchy de "In Plain View" vient provoquer quelques mouvements nuques et rappelle le bon vieux temps passer à écouter un Reroute To Remain ou encore un Soundtrack To Your Escape. En revanche le chant d’Anders Fridén peine à convaincre et peine tout court. Autant le chant clair, auquel les fans sont désormais habitués, reste agréable, autant les tentatives de growls le sont beaucoup moins et le resteront tout le long de l’écoute.


Affirmation confirmée dès la deuxième piste, "Everything’s gone". Et à part une espèce de melo-death peu inspiré, un solo bien faiblard qui côtoie un chant hurlé difficilement audible, il ne reste effectivement plus grand chose. Une grosse, grosse gamelle sans grand intérêt.

Les choses ne vont pas spécialement en s’arrangeant : entre les samples à l’eau de rose de "Through Oblivion" et le délire limite pop-metal de "With Eyes Wide Open", on se demande sincèrement où In Flames est allé. Toutefois, après plusieurs écoutes, il faut admettre que le travail fourni n’est pas si désagréable que ça. Singulier, mais pas désagréable pour celui qui rentrera dans le délire mélancolique et « soft » de ces morceaux.

"When The World Explodes" vient enfin proposer quelque chose de nouveau ET de réussit. Un titre en mid tempo, aux riffs bien lourds faisant honneur aux guitares de  Björn Gelotte et Niklas Engelin. Pour ce morceau, Anders Fridén partage le micro avec Emilia Feldt dont la très belle voix s’accorde parfaitement avec la mélodie. Un exercice qui peut rappeler un "Dead End", en beaucoup moins bourrin bien sûr. Parmi les pistes restantes, le single, "Rusted Nail" vient, à son tour, rappeler quelques bons souvenirs (en dépit d'un refrain assez lourdingue), tout comme "Dead Eyes". L’assez étrange "Filtered Truth", son riff brit-pop et ses soli basiques, mais accrocheurs, permettent de terminer Siren Charms avec un petit sourire.

Côté prod, pour terminer, si l’on tient compte du fait qu’In Flames a enregistré l’album dans un nouveau studio, le Hansa Studio, et que la bande a eu beaucoup moins de temps pour le produire, alors l’ensemble est correct. Mais très loin d’égaliser avec la qualité sonore de Sounds of A Playgrounds Fading.

Prendre son pied sur Siren Charms n’est donc pas une chose impossible si l’on s’arme d’un peu de patience et d’une certaine tolérance. Les nouveaux arrivants et amateurs de metal soft ou alternatif pourraient bien y trouver leur compte et considéreront cette production comme une tentative, maladroite, d’évolution.

Les fans purs et durs d’In Flames , quant à eux, ne verront  Siren Charms que comme la tache ultime sur la discographie du groupe, crieront, hurleront, pleureront puis oublieront... Et on les comprendra.
 

NOTE DE L'AUTEUR : 5 / 10



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