Phil Rudd, le batteur des légendaires australiens, sort son album solo en compagnie de deux musiciens : Allan Badger et Geoffrey Martin, qu’il a rencontré au hasard sur la scène locale qu’il fréquente. Rudd s’occupe de la production, les musiciens se partagent les voix et c’est un album qui a été enregistré à différents endroits dont le studio de Phil, juste à côté de son restaurant le Phil’s Place à Tauranga en Nouvelle-Zélande, Aotearoa, le pays du « long nuage blanc » comme le surnomment les Maoris. C’est vrai que le batteur a de nombreuses passions : l’agriculture, les voitures de course comme son complice Brian Johnson ainsi que les hélicoptères.
Le titre « Head Job » est un peu une blague qui n’a pas de connotation sexuelle et fait plutôt référence au fait de se retrouver dans un pub et de parler de quelqu’un qui fait la tête. Morceau basique au refrain assez simple mais qui donne la couleur à l’album.
Head Job parle de lui, de la vie de tous les jours plutôt que de celle des tournées à rallonge qu’il a effectuées avec AC/DC au cours de sa vie musicale et ce sur 40 ans... et ce n’est pas un titre comme « 40’s Days… » qui contredira nos propos. Il se dit influencé par Ringo Starr, de Free et de Bad Company’s, donc de Simon Kirk jusqu’au Montain de Leslie West et bien sûr de ses potes Angus et Malcom Young. Il a pris le temps de le sortir et c’est d’ailleurs la première fois qu’un des musiciens en activité dans le groupe sort un album solo.
La couleur est très Rock, agréable et ce dès les premières écoutes comme « Sun Goes Down » où la voix enrobe le tout dans une saveur australienne toute droit sortie du bush.
La voix, bien enrouée, ressemble à celle de Billy Gibbons ou parfois même à celle d’un Lemmy… jeune. « Lost In America » est d’ailleurs assez proche d’un titre à la ZZ Top tout comme l’esprit que ressort d’un « Bad Move ».
Il faut tout de même remarquer qu’à part le single « Repo Man » qui nous donne le « la » en ne se cachant pas des références à AC/DC (d’ailleurs placé assez loin sur le disque montrant peut-être que le batteur ne se repose pas sur ses acquis) le reste n’a rien à voir avec les australiens. Mais ce titre possède ce petit quelque chose de sympa, hybride entre un Motörhead mid-tempo et un AC/DC des premières heures. Titre accrocheur qui aurait mérité d’avoir des petits frères ou des petites sœurs sur ce disque.
Malheureusement il y a aussi des titres dispensables comme « No Right » avec une voix peu persuasive doté d’un rythme trop pop/reggae suivi des « Lonely Child » assez basique et un « Crazy » qui ne donne pas du grain à moudre.
Pourtant il y a parfois des titres un peu plus pêchus aux riffs ressassés depuis des lustres comme « The Other Side » ou encore ceux de « When I Get My Hands On You » qui redonnent un peu de crédibilité à l’album.
Bref si vous voulez une belle pochette avec un batteur de talent qui sort son petit album : Allez-y !!… Heu la pochette ne ressemble-t-elle pas à la celle d'un autre Phil, le livre de Phil Lageat sur AC/DC, Tour de France qui sort dans quelques jours ?
Lionel / Born 666