Au pays du soleil levant, il existe un combo encore trop méconnu et pourtant d'une grande qualité. Ce groupe, c'est Galneryus, formation de power metal, véritable machine à produire des disques, car, en effet, les japonais ont réussi à pondre pas moins de 6 albums en seulement 9 ans, et ce sans compter les nombreuses demos, singles, EP ou DVD. Mais ce nouvel opus, « Resurrection », attendu le 23 Juin 2010 sur Vap, est le premier avec le nouveau chanteur du groupe, Masatoshi Ono, remplaçant de Yama-B. Si on regarde le titre de ce brûlot, peut-on y voir une signification cachée, une renaissance du génie des nippons après un extrêmement décevant « Reincarnation » ? Cet album est-il la véritable résurrection de Galneryus ?
Les compositions sont bien ficelées, énergiques et accrocheuses, et, fort heureusement, diversifiées. Des titres que ne renieraient pas Stratovarius ou Rhapsody of Fire, tels « Burn My Heart » ou « Carry On » auront vite fait de vous séduire par leur efficacité, des riffs et des refrains efficaces, accrocheurs et facilement mémorisables sans pour autant tomber dans le kitsch, le mainstream ou le superficiel. Même les titres taillés de façon à être des singles potentiels, notamment « Still Loving You » (qui n'est pas une reprise de Scorpions) sont de qualité. Maintenant, et comme vous vous en doutez sûrement, cet album est classique dans le genre, même s'il est d'une qualité supérieure à bon nombre de sorties dans ce registre musical. Cependant, quelques morceaux s'oublient plus vite que d'autres. En particulier « Emotions », instrumentale où certes, les musiciens montrent leur talent, en particulier le guitariste à la technique impressionnante. Mais bon, on en fait vite le tour et, comme de nombreuses instrumentales, on finit par zapper pour passer au morceau suivant. « Save You », bien que bonne, ne fait pas non plus parti des titres les plus inventifs et passionnants. C'est joli, bien joué, et quand même vite oublié, ne tenant pas la comparaison avec d'autres morceaux.
La production est, elle, très bien dosée et chaque instrument a sa place, parfaitement audible pour que l'auditeur puisse se délecter de chaque accord de la guitare, mise en avant comme il le faut, délivrant une prouesse technique remarquable. De plus, le chant n'écrase pas l'ensemble, et cette production en béton permet aux japonais de rivaliser avec bons nombres de ténors du genre.
La transition n'est pas trop brutale en ce qui concerne Masatoshi Ono, qui possède un timbre assez similaire au précédent vocaliste, même si le nouveau venu tire plus vers les aigus que son prédécesseur. Et il est à constater que le jeune homme est à la hauteur de nos attentes, se plaçant comme parfait remplaçant. Sa prestation est juste, ne cherchez en aucun cas une fausse note, vous n'en trouverez pas. Ses montées dans les aigus sont dignes des plus grands du genre, et, qui plus est, il possède l'émotion nécessaire à nous faire accrocher à la galette. Comble du bonheur, il sait varier sa voix, que demander de plus ? Ah, vous voulez savoir s'il est meilleur que le précédent ? Dur à dire en un album, la suite nous le révèlera, mais je n'ai de préférence ni pour l'un, ni pour l'autre, appréciant la contribution de chacun à embellir la musique de Galneryus.
« Resurrection » porte donc bien son nom. Après la sévère déception qu'a été le précédent album, c'est avec joie que l'on retrouve le combo nippon en pleine forme. Et, qui plus est, ces petits malins classent cet album parmi les meilleures sorties du power/speed de 2010, aux côtés de groupes tels Freedom Call, Rhapsody of Fire ou plus récemment la révélation Ancient Bards. A consommer sans modération, donc, car croyez-moi qu'après une écoute, vous l'écouterez à nouveau. Oui, une belle surprise, avouons-le, et une formation qui prouve qu'elle est capable de se relever après un échec. Pas l'album de l'année mais une belle place au classement pour Galneryus.
Note finale : 8,5/10