Fall of Summer : jour 1
Le coup d'envoi du Fall of Summer est envoyé, permettant aux festivaliers d'apprécier cette première édition sur un site des plus originaux, avec notamment la Blackwaters Stage, située sur une plage en bord de lac, qui permet d'avoir une vue imprenable en plus d'assister aux prestations de groupes rares en France, comme Exumer et Vampire, qui donnent en ce jour leur tout premier concert dans l'héxagone.
Cruxifiction
Après seulement quelques minutes de retard sur l’horaire, ce sont les franciliens de Cruxifiction qui montent sur scène. Avant de rentrer sur le site on était déjà nombreux à entendre leur soundcheck pendant que la file d’attente des festivaliers commençait à s’allonger. Il y a eu même un petit stress au moment où les musiciens ont joué un morceau en entier et c’est l’air hagard qu’on s’est regardé en espérant qu’ils ne commençaient pas leur show.
Rapidement les barrières s’ouvrent, les vigiles fouillent, on entre et on a même le temps de prendre des jetons "boisson" et même, soyons fous, des jetons nourriture avant de se masser devant la scène Sanctuary.
Le trio de Provins (magnifique cité médiévale où un moustique tigre vient d’être repéré), maquillé fait du black metal bien lourd et puissant respectant la tradition old school. Le chanteur bassiste Sapian s’époumone dans le micro, pendant que son guitariste, caché lui aussi derrière un corpse paint sous un sweat capuche s’évertue à donner une ligne mélodique sur certain passage. Le groupe n’a pas l’air stressé d’ouvrir la première édition d’un festival français qui marquera cette année 2014 d’une pierre noire !
Lionel / Born 666
Mercyless
Il est temps de retrouver le premier groupe de death metal de la journée, qui n'est autre que Mercyless. Sans aucun artifice scénique ou bande enregistrée, le groupe sert son death metal pur et dur, avec une bonne grosse dose d'esprit old school, avec mise en avant des riffs avant tout.
Les festivaliers restent sage et attentifs face à la prestation carrée de Mercyless, qui enchaîne riffs destructeurs et solos bien tricotés. La setlist met surtout en avant le premier album des Alsaciens, Abject Offerings, et présente aussi quelque titres du dernier en date, Unholy Black Splendor.
Sur scène, les musiciens ne se montrent pas très mobiles et restent concentrés sur leur jeu. Les deux guitaristes Max Otero et Stéphane Viard enchaînent les riffs sans broncher pendant que Laurent Michalak et Matthieu Merklen assurent la rythmique, toujours aussi carrée et efficace. Tout en restant sobres, les musiciens montrent bien qu'ils vivent leurs chansons.
Setlist :
Substance of Purity
Infamy
A Message for all those who Died
God is Dreaming
Without Christ
Abject Offerings
Probably Impure
Vyuuse
Agressor
Il est temps d'ouvrir la Blackwaters Stage pour accueillir Agressor qui va jouer devant un public encore un peu clairsemé en profitant de la vue sur le lac et de la colline qui fait office d'amphithéâtre naturel.
Alex Colin-Tocquaine et sa bande déversent leur thrash/death massif pendant trois quarts d'heure, enchaînent leurs chansons plus démoniaques les unes des autres avec un jeu carré et efficace. On pourra regretter que la guitare du leader ne soit pas assez mise en avant, ce qui posera problème notamment dans les duels de solos. Heureusement, le son sera parfait à partir du titre "Sorcerer".
On retrouve les classiques que sont "Antedelluvian" ou "When Darkness Rise", toujours aussi indémodables et appréciés des spécialistes de metal extrême typiquement 90's, qui réunit l'urgence du thrash et les ténèbres du death metal. Le public apprécie la musique calmement, sans se bousculer ni pogotter, le sable ne favorisant pas ce genre de pratique.
Pour son retour en région parisienne, Agressor a su ouvrir la scène principale avec les honneurs en retransmettant parfaitement la puissance de ses compos.
Vyuuse
Bölzer
Le moins qu’on puisse dire, c’est que les duos ne sont pas monnaie courante dans le metal. Les performances dans cette configuration ont donc plus tendance à marquer les esprits qu’une formation classique. Et c’est clairement ce qui va se passer avec Bölzer, combo suisse qui délivre un black metal teinté de death débridé et brut. L’équation est simple : une batterie, une guitare, et de la voix, et elle fonctionne plutôt bien.
Il y a clairement quelque chose de sauvage dans la musique de Bölzer, à la fois dans les hurlements du chanteur KzR, qui font presque penser à un loup sur certains passages, jusqu’aux riffs agressifs et accompagnés de blast beats rageurs. Entre les morceaux, pas de bla bla, comme si le groupe voulait instaurer une ambiance oppressante et concentrée sur la musique.
Bölzer ayant un répertoire très réduit, à savoir deux EPs et une démo, le concert n’a pas le temps de s’éterniser et tourner en rond, ce qui aurait pu certes arriver avec un temps de jeu plus long. Toujours est-il que le duo est pleinement arrivé à convaincre avec sa musique directe venant droit des tripes. Un meilleur son aurait été un plus très appréciable
Setlist :
The Great Unifer
C.M.E.
Steppes
Entranced by the Wolfshook
Zeus - Seducer of Hearts
Exumer
Retour sur la Blackwaters Stage avec Exumer, groupe de thrash allemand qui est resté derrière les fagots malgré des albums solides. Le Fall of Summer est l'occasion pour eux de donner leur tout premier concert en France.
Sachant cela, les thrashers ont répondu présent à l'appel du mosh et viennent pogoter en masse malgré le sable qui ne facilite pas la tâche. Les circle pits exécutés au ralenti s'enchaînent et les rythmiques frénétiques des Allemands sont sans cesse accompagnées de gros moshs de la part du public, jusqu'à un wall of death initié par le frontman Mem Von Stein sur "I Dare You".
Le chanteur maîtrise son public d'une main de fer. Bien en voix, il ne lâche pas les festivaliers d'une semelle et les excite du début à la fin, invitant ceux du fond à se rapprocher, souhaitant "bonne nuit" à ceux qui roupillent et headbangant en beau diable. Toujours avec un rictus au lèvres, il interprète ses chansons avec rage et conviction.
Les musiciens ne sont pas en reste. Tous sont carrés et assurent les classiques frénétiques tels que "Fallen Saint", "Possessed by Fire" ou "Winds of death" avec brio, que ce soit le bassiste T. Schiavo et son masque à l'effigie de la mascotte du groupe ou le batteur Mathias Kassner et sa frappe brutale. On peut cependant regretter que la guitare de Ray Mensch ne soit pas assez mise en avant.
Le premier passage français d'Exumer est donc une belle réussite, grâce à un concert sans temps mort dans la grande tradition du thrash old school. Il ne leur reste plus qu'à revenir en France par la suite.
Setlist :
Winds of Death
Journey to Oblivion
The Weakest Limb
Fallen Saint
Vermin of the Sky
A Mortal in Black
A New Morality
I Dare You
Xiron Darkstar
Fire & Damnation
Possessed by Fire
Vyuuse
Rotting Christ
Les grecs débutent leur show aux dernières lueurs du jour.
L'ambiance est devient rapidement lourde et mystique alors que les musiciens entrent sur scène et se tournent dos au public pendant que la musique d'introduction résonne solennellement. La puissance de leur musique s'illustre rapidement avec le premier titre issu du dernier album, au nom évocateur de "666". Ce morceau résume parfaitement ce que représente Rotting Christ actuellement: un groupe à la musique sombre et aux riffs lourds et prenants.
Les titres s'enchaînent entre coupés par des nappes de synthétiseurs et de choeurs dignes d'une messe noire.
Rotting Christ maîtrise la lourdeur, avec des titres très récents comme "In Yumen - Xibalta" propice au headbang et à la transe, mais qui sait aussi proposer des accélérations vivaces. Les musiciens n'hésitent pas à plonger dans l'histoire, avec la reprise de "Thou art Lord" (autre vieux projet de Sakis Tolis) avec l'excellentissime "Societas Satanas" de l'époque Apollyon.
Globalement, ce sont surtout les deux derniers albums qui sont à l'honneur ce soir. Même si cette opinion peut se discuter, il me semble que, contrairement à de nombreux groupes "anciens", Rotting Christ s'améliore et se surpasse dans ses dernières oeuvres.
La présence de George Emmanuel, nouveau guitariste du groupe, est indéniable. On pourrait même parfois considérer qu'il en fait un peu trop, mais après tout, il doit bien rentrer dans l'esprit des fans.
Quoiqu'il en soit, alors que la nuit tombe sur le premier jour du Fall of Summer, Rotting Christ nous livre ici une prestation de qualité, qui prouve encore une fois le niveau du groupe, et qui aurait mérité sa place un peu plus tard dans la soirée (ah oui, mais il y avait Venom !)
Thomas Orlanth
Aura Noir
Aura Noir sait faire plaisir au festivaliers en jouant bien sûr un Black Metal traditionnel, donc pour les fans de cette musique venue du Nord de l’Europe, mais agrémentée d’une puissance Thrash qu’on peut retrouver de l’autre côté du Rhin sans oublier un esprit rock n’ roll. Pour résumer ce black & thrash ravit le public venu poser ses pieds dans le sable. C’est vrai que la Blackwaters stage placée devant le lac, ça a de la gueule ! Cela donnera des circle pits plus lent à cause du sable mais toujours aussi enthousiastes pour donner et montrer l’engagement des metalleux qui on le sait sont avant tout des grands sportifs !
Aggressor est toujours sur son tabouret roulant (dû à son accident de 2005…), mais cela n’enlève rien à la puissance des riffs qu’il nous envoi comme sur "Shadows of Death" ou encore la dextérité sur le très rapide "Abbadon" sans oublier l’énergie dégagée par sa voix sur "The Stalker" encore tiré de Hades Rise.
Quand au bassiste, position voutée de rigueur, Apollyon n’en perd pas une miette, scrute le public devant la scène qui doit avoir une sacré allure allant de la plage jusqu’à la petite colline. On espère que Maiden viendra un jour au Fall of Summer nous faire un "Run to the Hills" !
Aura Noir, c’est du carré, du précis et possède cette classe de proposer des titres accrocheurs, où le petit riff mélodique donne ce petit quelque chose en plus au titre comme sur "Iron Night/Torment Storm". Apollyon me dira plus tard qu’il ne jouera pas avec Abbath pendant le set de Bömbers en guest star. Dommage, mais un autre musicien prestigieux montera sur scène avec les norvégiens pour clôturer le festival dans un délire à la "No Sleep ‘till…" jouissif…
Setlist :
Upon the Dark Throne
Hell's Fire
Fighting for Hell
Deep Tracts of Hell
Shadows of Death
Snake
Abbadon
Hades Rise
South American Death
The Stalker
Condor
Black Metal Jaw
Iron Night/Torment Storm
Conqueror
Lionel / Born 666
Borknagar
Seize ans… Cela faisait seize p*tains d’années que Borknagar n’avait pas joué en France, une absence qui avait généré son lot de frustrations, prêtes à être purgées ce soir lors d’une performance épique, à l’image de la musique du groupe. Pourtant, en dépit de l’évènement, ils sont relativement peu nombreux à attendre la formation norvégienne devant la Sanctuary stage. Est-ce à cause de la relative confidentialité de Borknagar, ou parce que Venom joue juste après sur la Blackwaters stage ? La réponse importe peu, le concert sera donc intimiste, réservé aux connaisseurs et aux curieux venus voir de quoi il en retournait.
Il y a pourtant du beau monde sur scène : I.C.S Vortex himself, frontman adulé d’Arcturus, mais également connu pour de belles performances avec Dimmu Borgir. On trouve aussi Lazare de Solefald aux claviers, qui, mine de rien, est à cette place depuis quinze ans ! Pour terminer la minute des stars, le jeune Baard Kolstad est à la batterie, qu’on a vu s’illustrer avec la fine fleur de la scène norvégienne. (Leprous, Solefald, In Vain…) Le concert commence cependant sur une impression mitigée, qui est principalement un problème de son en fait. Ce dernier est plutôt brouillon, ce qui est dommageable pour un groupe à la musique fouillée et élaborée comme Borknagar.
Même si on a du mal à l’entendre, ce cher Vortex arrive pourtant à sauver la mise, à grands coups de charisme et de lignes de basse groovy et claquantes. Car il faut bien admettre qu’Athera, remplaçant de Vintersorg en concert, en impose nettement moins, même s’il s’en sort très bien en growl. Il a par contre beaucoup plus de mal à assurer en chant clair, et est d’ailleurs grandement aidé par un delay pour les longues notes. Si on tend l’oreille, malgré le son manquant de précision, on peut entendre malgré tout que le groupe est très bien en place, ça ne fait pas un pli ! De la paire de guitaristes au très bon groove de Baard, en passant par les sons kitsch mais ô combien essentiels au style de Lazare, chaque détail est soigné.
Ce concert de Borknagar est donc l’exemple typique du groupe maudit : un retour dans un pays dans lequel il n’avait pas joué depuis des lustres, un musique racée et authentique, des musiciens très talentueux, pour au final être gâché par de banals "détails" techniques. On peut saluer l’effort du festival d’avoir ramené Borknagar dans nos contrées, mais espérons que le prochain passage se passera mieux… Et qu’il ne faudra pas l’attendre quinze ans !
Setlist :
The Genuine Pulse
Oceans Rise
Epochalypse
Ruins of the Future
Ad Noctum
The Eye of Oden
Frostrite
Universal
The Dawn of the End
Colossus
Venom
On les attendait de pied ferme les anglais après leur prestation ratée de l’édition 2008 du Hellfest sur notre territoire. Pas de ligne d’amplis Marshall mais là dans la douceur de cette première nuit un empilement d’amplis Orange. On attend, gros son de basse suivi d’une bande son qui commence et puis…et puis… les premières notes de "Black Metal" apparaisse. Nom des Dious ils commencent direct par ce monument musical qui aura tant fait couler d’encre lors de sa sortie et donner à beaucoup de musiciens l’envie de faire de la musique.
Cronos est épaulé par Rage à la guitare possédant une belle moustache qui nous fait tout de suite penser au regretté Freddie Mercury. Guitariste à l’aise, poseur comme il faut aimant jouer avec le public et Dante caché derrière un kit de batterie assez impressionnant avec ses deux micros latéraux et deux cymbales dressées en haut pratiquement inaccessibles dans la grande tradition Venom.
Quand à Cronos, il n’a pas vraiment changé, toujours la même tête, petits yeux entrouverts et sa demi-calvitie garnie de long cheveux sur l’arrière. Toujours le même look fait de cuir et de clous, des avant-bras en passant par les bracelets et le pantalon jusqu’aux bottes à talons hauts en cuir rouge.
Sa voix est toujours criarde et nous donne le ton. Il est visiblement heureux de jouer à nouveau en France d’autant plus que le public a répondu présent et s’est massé dans les premiers rangs pour venir voir la légende. De nombreux titres des derniers albums sont joués comme "Hail Satanas" et son riff rêche et accrocheur, "Fallen Angels" doté d’une belle intro, "Pedal to the Metal" ou encore "Antechrist" de Metal Black.
Mais on sait que le public veut du old school , du Roots from Newcastle comme un "Welcome to Hell" bien crade joué à l’ancienne ou encore un "In League With Satan". Le son est bon et on est loin du côté trop kitch du Venom de Clisson. "Leave Me in Hell" a cette faculté de nous renvoyer rapidement 32 ans en arrière "Midnight - Six sixty six- Torment - Bestial sex - Mother - Screaming in pain - Father - Rules hell's domain".
Pour l’intro de "Buried Alive" comme sur Black Metal la bande son de la pelle qui envoi des pelletées est mis à fond et ça a franchement de la gueule, ici, dans le sable devant la plage d’entendre ce titre mythique joué devant nous. On a l’impression que Cronos veut ressentir nos sentiments en nous regardant droit dans les yeux. Souriant, il veut voir l’effet que procurent les morceaux que Venom joue ce soir.
Mais comme on est critique, je ne peux m’empêcher de dire qu’il manque un gros titre à l’appel. Et oui, "Countess Bathory" ne sera pas jouée et on en entendra parler longtemps après... Mais c’est un Venom agréable qu’on a eu le droit de voir ce soir qui clôture son set par un "Witching Hour" qui date tout de même de 1981.
Setlist :
Black Metal
Hammerhead
Bloodlust
Buried Alive
Antechrist
Hail Satanas
Pedal to the Metal
Resurrection
The Evil One
Welcome to Hell
Leave Me in Hell
Warhead
Fallen Angels
In League With Satan
Witching Hour
Lionel / Born 666
Impaled Nazarene
La bande à Mika Luttinen est là pour défendre le nouvel album Vigourous and Liberating Death et montrer au public qu’ils sont toujours vivants après 4 ans de silence. Enfin pour le silence ils savent rattraper le temps perdu en nous envoyant du décibel des plus bruyants au travers de la tête. C’est du velu, du rapide, du punk "kick-ass" et Mika n’est pas là pour nous parler d’anecdotes entre deux titres et ne veut pas perdre son temps pour nous envoyer ses titres qui avoisinent les 3 minutes.
C’est intense et comme on dit "sans concession". Au Fall of Summer Mika est toujours aussi statique, droit comme un piquet souvent placé devant la batterie, tenant son micro à deux mains pour gueuler dedans comme sur les nouveaux titres, "King Reborn", "Dystropia A.S.", "Pathological Hunger for Violence", mais n’oublie pas les rouleaux compresseurs que sont "The Horny and the Horned", "Sadhu Satana" ou un "Total War - Winter War" qui a cette année 20 ans.
A cette heure avancée de la nuit, il faut reconnaître que ça pulse bien avec ces relents punk au goût de vomi et de haine.
Les musiciens resteront sur ce rythme jusqu’au bout sous un feu de lumières qui arrivent à suivre la cadence infernale des finlandais. Après le show le responsable des lumières doit avoir des ampoules au bout des doigts…
Setlist :
1999 : Karmageddon Warriors
Flaming Sword of Satan
Armageddon Death Squad
Steelvagina
King Reborn
Satan's Generation
Cogito Ergo Sum
Dystopia A.S.
Apolokia [sur bande]
Condemned to Hell
The Crucified
Goat Perversion
Enlightenment Process
Pathological Hunger for Violence
Ghettoblaster
Vigorous and Liberating Death
The Horny and the Horned
Sadhu Satana
Total War – Winter War
Lionel / Born 666
Carcass
Retrouvons l'autre tête d'affiche de la journée, Carcass, qui n'en finit pas de tourner en Europe cet été. On pourrait croire que les pionniers du death metal british commencent à fatiguer, mais il n'en est rien, les quatre anglais continuent de s'éclater sur scène et de jouer leurs titres à la perfection, notamment Bill Steer, qui garde une interprétation soignée.
Le show est rodé. La setlist ne diffère que très peu de celle du Hellfest et on retrouve les mêmes medleys et le même ordre de passage des différents titres. Cela n'empêche pas au public de se déchaîner sur la plage, en moshant tant bien que mal dès que l'intro d'"Incarnated Solvent Abuse" retentit et en slammant jusqu'à la fin du concert.
Le bassiste et frontman Jeff Walker se montre toujours aussi proche de son public. Assez farceur, il arrête "The Granulating Dark Satanic Mills" pour chauffer la foule et réveiller les dormeurs. Il réitère pendant "Captive Bolt Pistol" et en profite pour envoyer une pique à Dave Mustaine, qui avait fait annuler Venom et Rotting Christ pour paroles satanistes. Toujours aussi bavard, il ne manque pas de féliciter le public, ainsi que l'organisation du Fall of Summer, en déclarant avoir été mieux traité qu'au Hellfest.
Avec un concert rodé, mais efficace, et aidé par un son bien équilibré, Carcass a su provoquer la joie du public du Fall of Summer, qui a répondu présent en se déchaînant comme il le fallait. Un concert parfait pour fermer la grande scène en cette première journée de festival.
Setlist :
1985 [sur bande]
Buried Dreams
Incarnated Solvent Abuse
Cadaver Pouch Conveyor System
Noncompliance to ASTM F 899-12 Standard / This Mortal Coil
Reek of Putrefaction
The Granulating Dark Satanic Mills
Genital Grinder / Pyosisified (Rotten to the Gore) / Exhume to Consume
Captive Bolt Pistol
Corporal Jigsore Quandary
Ruptured in Purulence / Heartwork / A Congealed Clot of Blood
1985 [sur bande]
Vyuuse
Vampire
Place maintenant au groupe qui conclut cette première journée sur la Sanctuary Stage : Vampire. Jeune groupe suédois de death metal à tendance old school qui a sorti son premier album en 2014, il fait tout pour faire bouger le public du Fall of Summer, malgré la fatigue qui pointe le bout de son nez à deux heures du matin.
De fait le public n'est pas très mobile et de plus en plus clairsemé, ce qui n'empêche pas au groupe de mettre du coeur à l'ouvrage lors de son tout premier concert en France. Le chanteur Hand of Doom se montre particulièrement mobile et excité sur scène, ce qui ne l'empêche pas de sortir des growls propres et crédibles, pendant que les musiciens soignent leurs parties pour mieux rendre l'ambiance de souffre qui regne sur leur album.
Si le groupe ne communique pas avec la foule et n'est pas avantagé au niveau de l'horaire de passage, il a au moins pu jouer son set dans une ambiance sombre et macabre et réussir avec brio son premuer passage en France grâce à une bonne interprétation de ses différents titres.
Vyuuse
Photos :
© 2014 Thomas Orlanth
© 2014 Lionel / Born 666
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.