Les vétérans anglais du Metal progressif Threshold étaient revenus de loin il y a deux ans de cela, avec un March Of Progress réjouissant, marquant le retour de Damian Wilson, chanteur originel du combo après le décès tragique de Andrew « Mac » Mcdermott des suites d’insuffisances rénales. Décidant de battre le fer tant qu’il est chaud, le sextet britannique est de retour avec son dixième album en 25 ans de carrière, intitulé For The Journey et tout ça via le label allemand Nuclear Blast.
Threshold nous livre avec cette nouvelle galette un Metal prog toujours aussi classieux qu’à son accoutumée, même si bon nombre d’entre nous trouveront ce For The Journey en deçà de son prédécesseur. En effet, les compositions ci-présentes se veulent plus directes, accessibles, et donc moins surprenantes et aventureuses, ou tout simplement un poil moins inspirées.
Les ingrédients de la recette ne changent donc pas, nous avons toujours droit à ces riffs efficaces et solos inspirés servis par Pete Morten et Karl Groom, ces ambiances aériennes envoutantes délivrées par Richard West et ses claviers, aux rythmiques variées de Johanne James derrière les fûts et Steve Anderson à la basse, et aux mélodies vocales si singulières, portées par le timbre particulier de Wilson.
Seule la mise en forme diffère donc, en proposant des compositions plus concises, telles l’opener « Watchtower Of The Moon », efficace comme il se doit, à la groovy « Turned To Dust », de la sombre « Unforgiven » et son ambiance presque Doom ou encore de « Autumn Red » avec ses claviers presque FM surprenants.
Je parlais plus haut du manque d’inspiration, et pourtant, les britanniques délivrent sur cet album une de leurs meilleures pièces à ce jour avec « The Box », qui, durant ses 12 minutes nous fera naviguer entre mélancolie, lumière, puissance, et que dire de son refrain épique ... Il vous hantera à coup sûr. A n’en pas douter, Threshold livre là un titre majeur de l’année tous genres confondus. Le groupe se paie même le luxe de livrer une ballade prenante portée par une superbe mélodie sur « Lost In Your Memory ».
Un dernier mot sur la production, une fois de plus excellente, qui donne la puissance et la clarté nécessaire à la musique de Threshold, qui n’est autre que l’œuvre de Karl Groom et Richard West, et dont le mastering a été confié au célèbre Mika Jussila. Rien à redire de ce côté-là.
Bien qu’un léger ton en dessous de son prédécesseur, cette dixième livraison de Threshold ne déçoit pas, et montre un groupe en forme, à l’aise avec sa musique. For The Journey est donc un album à ne pas louper, qui ravira à coup sûr les fans de cet illustre combo anglais.
Note réelle : 7.5/10