Caravellus est en passe de devenir la révélation metal prog de l'année. Après la sortie de l'album "Knowledge Machine" chez Metalodic Records, son compositeur et guitariste Glauber Oliveira s'est entretenu quelques instants avec La Grosse Radio Metal.
Ju de Melon : Bonjour Glauber, merci de répondre à nos questions. Cela fait maintenant un peu plus d'un mois que l'album "Knowledge Machine" est sorti. Comment te sens-tu par rapport à la réaction des fans ?
Glauber Oliveira : Tout d'abord merci à toi et à La Grosse Radio pour l'invitation. Les réactions sont pour l'instant magnifiques, et ce partout dans le monde ! Nous sommes donc très heureux de toutes ces remarques positives sur le nouvel album, c'est génial !
Ju de Melon : Vous avez signé un contrat avec le nouveau label Metalodic Records pour ce CD, comment l'avez vous trouvé et choisi ?
Glauber Oliveira : Metalodic Records s'est avéré être le choix parfait. On croit beaucoup en eux comme eux croient beaucoup en nous. Un beau travail mutuel qui nous fera grandir ensemble !
Ju de Melon : Parlons rapidement du passé... Vous aviez une chanteuse, Paula Araújo, sur le précédent album "Lighthouse and Shed". Pourquoi a-t-elle quitté le groupe ?
Glauber Oliveira : Paula a tout simplement quitté le groupe pour travailler dans d'autres styles de musique. Nous respectons son choix !
Ju de Melon : Il s'agit donc du premier disque avec le chanteur Raphael Dantas. Comment l'avez-vous repéré et comment s'est-il intégré au groupe ? Pourquoi un homme et pas à nouveau une femme ?
Glauber Oliveira : Raphael a été sélectionné suite à une grosse batterie de tests effectués avec d'autres chanteurs. Nous voulions un chanteur pour cet album et Raphael s'est révélé de lui même être l'homme de la situation. Nous voulions une voix à la fois agressive et variée ! Il a beaucoup d'expérience, il apparait par exemple dans l'opera metal brésilien Soulspell aux côtés de quelques figures du heavy metal telles que Edu Falaschi (Angra), Jon Oliva (Savatage), Zak Stevens (Savatage), Roland Grapow (Helloween), Blaze Bayley (ex-Iron Maiden), Tim Ripper Owens (ex-Judas Priest) ou Germán Pascual (Narnia).
Ju de Melon : Revenons à l'album, peux-tu nous expliquer la signification de son titre "Knowledge Machine" ? S'agit-il d'un opus conceptuel ?
Glauber Oliveira : Bien sûr, "Knowledge Machine" est tout un concept. Il est basé autour de l'évolution de l'esprit humain, de ses doutes construits au fil du temps, du pouvoir de décision afin de trouver les réponses aux mystères du monde et d'empêcher la destruction de la planète... Puis, "Knowledge Machine" parle du cycle d'évolution de la race humaine, jusqu'au moment où il faut redémarrer le système. Un monde parfait issu du chaos... et ainsi de suite ! Deus Ex Machina.
Ju de Melon : Combien de temps ça vous a pris à écrire la musique et les paroles ? Qui dans le groupe s'en est chargé ?
Glauber Oliveira : En fait, toutes les chansons ont été produites, composées, arrangées et mixées par mes soins. En ce qui concerne les paroles, Raphael Dantas m'a beaucoup aidé et nous avons écrit à deux certaines chansons. Au total, la production a duré un an !
Ju de Melon : Et en ce qui concerne les enregistrements ?
Glauber Oliveira : Tout s'est super bien passé à ce niveau là. "Knowledge Machine" a été enregistré au Lighthouse Studio. Nous avons vraiment fait attention au moindre détail, nous avons utilisé du matériel de haute gamme pour obtenir un excellent son.
Ju de Melon : Sur cet album, on peut définir la musique comme étant technique et complexe, jonglant entre le power et le metal progressif. Quelles ont été tes inspirations à ce niveau ?
Glauber Oliveira : En grande partie la musique progressive je dois l'avouer, des groupes comme Dream Theater, Symphony X, Gentle Giant, Toto, Rush et Queensrÿche pour ne citer qu'eux. Nous avons réalisé quelque chose de complexe... mais tout en soignant les mélodies, que nous avons voulu les plus "belles" possible. Parmi les influences, tu peux entendre des éléments thrash, black, power ou heavy mélodique dans cet album. Nous sommes des adeptes de la musique "sans frontière" ! Tu sais, nous sommes tous des musiciens professionnels, on a beaucoup joué avec différents artistes venus de tous horizons, que ce soit du jazz, de la bossa nova, du funk ou d'autres formes de heavy metal... ça nous a pas mal aidé dans notre musique, c'est ce qui nous rend peut-être plus "orginal" !
Ju de Melon : Il y a pas mal d'éléments culturels et littéraires dans les paroles ou narrations sur cet album. As-tu été inspiré par des travaux particuliers ?
Glauber Oliveira : Oui, même musicalement. Par exemple il y a beaucoup d'éléments "roots" et de rythmes brésiliens, et du coup pas mal de paroles qui découlent de cette culture très forte dans le nord-est brésilien. Je voulais que notre musique ait une touche locale...
Tout d'abord, dans "Behind the Mask", nous avons quelques mots en brésilien au départ sur un air de "Caboclinho" (de la musique folk brésilienne avec des flutes et un rythme indien).
Dans "Corsairs in Black", nous avons utilisé le rythme "Maracatu", des tambours appelés Alfaias et d'autres instruments folk.
Sur "When the Night Has Fallen", nous avons inclu à la fin un rythme appelé "Frevo", typique du carnaval de Pernambuco.
"Dance of Damnation" est habillée d'un rythme appelé le "Baião", originaire des peuples natifs du nord-est avec des éléments indigènes, métissés, africains et même européens.
Sur "The Divine Comedy", Dario Grillo (ex-Thy Majestie) est venu réciter le début du poème de Dante, il l'a aussi chanté. Nous avions besoin d'un chanteur italien pour cette partie, c'était vraiment le choix parfait !
L'éponyme "Knowledge Machine" quant à elle débute avec la narration d'un journaliste français, Hervé Kempf, qui décrit ce sentiment d'invincibilité que les riches ressentent face au réchauffement climatique, leur égoïsme face à ce problème et leur incapacité à se soucier de notre planète.
Ju de Melon : Une question ardue à présent... Quelle serait pour toi la meilleure chanson de cet album et pour quelle raison ?
Glauber Oliveira : Vraiment c'est une question trop difficile... J'aime l'album en sa totalité, chaque chanson a sa propre personnalité !
Ju de Melon : La chanteuse de Magica, Ana Mladinovici, est venue chanter sur la chanson "The Divine Comedy". Comment l'as-tu "engagée" ?
Glauber Oliveira : Nous l'avons tout simplement contactée. Elle a trouvé notre musique superbe et originale, elle a donc accepté. "The Divine Comedy" est une chanson très technique avec une grande touche épique. Nous voulions une chanteuse spéciale pour chanter la partie de Béatrice dans le poème de Dante... Vraiment elle a été géniale !
Ju de Melon : Est-ce que des dates et une tournée sont prévues pour Caravellus ? Seulement au Brésil ou un peu partout en Europe ?
Glauber Oliveira : Oui, la tournée s'intitulera "Knowledge Machine World Tour 2010/2011". Elle commencera en septembre ici au Brésil, on espère la débuter en Europe en mars-avril prochain - d'ailleurs si des promoteurs sont intéressés, ils peuvent nous contacter ! Et on essaye de booker quelques dates en Asie également.
Ju de Melon : Maintenant que vous commencez à vous faire un nom ici en France et en Europe, quelles sont vos attentes pour l'avenir du groupe ?
Glauber Oliveira : Nous voulons vraiment faire cette tournée en Europe. Nous voulons être le plus près possible de nos fans et montrer que nous sommes aussi très bons sur scène, héhé !
Ju de Melon : Pas mal de nouveaux groupes émèrgent en ce moment au Brésil, comme Kriver ou Hydria... Etes-vous en contact avec d'autres formations et penses-tu qu'une belle génération se prépare dans ton pays ?
Glauber Oliveira : Oh oui, il y a beaucoup de très bons groupes de styles assez différents ici au Brésil. Je pense que pas mal de grands groupes du futur vont venir de chez nous !
Ju de Melon : De manière plus générale, que penses-tu de la scène metal au Brésil ?
Glauber Oliveira : Nous avons une scène très solide. Depuis les années 80, plein de bons groupes comme Sepultura, Viper ou Sarcófago se sont rendus célèbres. Dans les années 90, c'est Angra qui s'est imposé au monde ! Et ça continue aujourd'hui... et ce malgré le piratage sur Internet !
Ju de Melon : Encore plus généralement, qu'écoutes-tu le plus comme musique ?
Glauber Oliveira : Beaucoup de choses...
Prog Metal/Rock: Dream Theater, Symphony X, Pain of Salvation, Gentle Giant, Rush, Toto, Genesis.
Jazz/Fusion: Chick Corea, Spyro Gyra, Cassiopea, Coltrane.
Musique brésilienne : Hermeto Pascual, Quarteto Novo, Baden Powell, Elis Regina.
Ju de Melon : Merci beaucoup d'avoir répondu à nos questions. Quelques derniers mots aux fans français et aux auditeurs de La Grosse Radio Metal qui se délectent souvent de la chanson "Behind the Mask" présente dans le mix ?
Glauber Oliveira : Tout d'abord merci à La Grosse Radio pour le soutien ! Les fans français sont vraiment importants pour nous. La France reçoit notre musique avec beaucoup de chaleur, et c'est avec plaisir que nous pouvons vous présenter "Knowledge Machine" grâce à la distribution du groupe Underclass Music !
Ju de Melon : Nous vous souhaitons le meilleur des avenirs !
Glauber Oliveira : Merci, et rendez-vous pour le Knowledge Machine World Tour !
Le Brésil semble en effet avoir de beaux jours musicaux devant lui dans la branche metal mélodique. Caravellus sera à suivre, parmi tant d'autres, et on espère les voir bientôt sur nos terres ! La Grosse Radio Metal ne sera jamais trop loin pour les accueillir.
Pour commander l'album via Underclass
Chronique de "Knowledge Machine" par Sanguine_Sky
La Grosse Page de Caravellus