Devil Sold His Soul – Blessed & Cursed

                Le groupe de prog metal/ post-hardcore anglais Devil Sold His Soul sort une nouvelle galette cet été chez Century Media. Seconde livraison de la formation en droite provenance de Reading, au Royaume-Uni : « Blessed & Cursed » réserve quelques surprises… pour le meilleur ou le pire ?

            

                Plaçons nous d'abord dans le contexte. Pour comprendre l’esprit de ce groupe, il faut d’abord apporter une petite précision stylistique. Qu’est-ce que le prog metal/ post-hardcore ? Il s’agit d’un genre mieux connu sous le nom de screamo-emo (bien que la première description du genre soit plus politiquement correcte). C’est un croisement entre Bring Me The Horizon et Secondhand Serenade pour donner un aperçu, ce qui pourrait déjà rebuter un bon nombre d'entre vous.

                Le chant est comment dire … mauvais. Pour être franche, je pourrais vous dire directement que la voix criée mérite bien son nom pour une fois puisqu’il s’agit de hurler comme si on venait de détruire votre guitare sous vos yeux en changeant simplement le texte. Autant dire que ça fait mal aux oreilles. Et même sur les morceaux où le combo tente d'instaurer une ambiance, ces cris horripilants étouffent l'effort dans l'œuf. La voix claire est indescriptible, typique des groupes de post-hardcore. Autrement dit, des vocaux assez plats et pas forcément bien placés, où l'émotion est chose obsolète. Aucun doute sur le fait qu'Ed Gibbs ne trouve pas sa place dans le palmarès des chanteurs les plus marquants de l'histoire du metal, loin de là.

                La musique en elle-même est assez peu originale, malgré quelques rares innovations. Le sextette britanique se montre comme un énième groupe de prog metal/ post-hardcore, et pas le meilleur. Ca sent souvent le réchauffé, le déjà vu. Devil Sold His Soul offre un patchwork dans lequel on peut identifier Silverstein (en majorité dans les voix claires), Blessthefall (dans les voix criées et quelques riffs), quelques touches d’Alesana et un soupçon de The Devil Wears Prada pour ne citer qu’eux. Le côté prog est renforcé par la longueur des morceaux, pour une moyenne de 6 minutes. Comptons en plus de cela une touche metalcore malvenue, venant à bout de vos dernières forces. Incorporez au tout des notes atmosphériques renforcées à grands coups de clavier ou de piano, et vous obtenez des titres sans queue ni tête, digne des pires groupes de screamo, à l'image de «  Frozen  », où la dualité douce mélopée au piano/beuglements infects ne fait pas bon ménage. Fort heureusement, « Tides » et « The Weight of Faith » se révèlent moins douloureux, grâce à une durée de moins de 5 minutes.

                En bref, à moins de se faire pousser une mèche et d’envisager la vie côté emo vous aurez beaucoup de mal à rentrer dans l’univers du groupe et surtout à résister à cette nouvelle arme de destruction massive qu’est « Blessed & Cursed ». Alors un bon conseil, rangez cet opus au placard et dirigez-vous plutôt sur des formations plus intéressantes. Tiens, dans un autre registre, ne vous ai-je jamais parlé d'Anathema ? C'est une formation britannique qui …


Ma note : 3,5/10



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