"Stay pure heavy !"
A l'occasion de la sortie du prochain album d'Audrey Horne, Toschie, chanteur, a accordé quelques minutes à La Grosse Radio pour parler du processus de création de l'album, des paroles, mais aussi de ses influences et de la manière dont les membres du groupe avancent ensemble. Une agréable mise en bouche pour un album prometteur.
Vous avez dit que Pure Heavy a été écrit dans le même esprit que Youngblood. Pouvez-vous nous en dire plus ?
Il y a plusieurs raisons à cela. Nous avons composé cet album ensemble dans notre studio de répétition, comme la dernière fois, on l'a enregistré en live dans notre studio comme la dernière fois et nous l'avons fait dans le même studio : le Duper studio à Bergen, avec les mêmes gars avec qui on avait travaillé la dernière fois : Iver Sandøy (le roi-soleil) et Jörgen Traeen (Sir Duperman). En cela, Pure Heavy a été fait dans le même esprit que Youngblood. Nous avons quand même changé quelques trucs : nous nous sommes plus impliqués dans la production cette fois, fait quelques overdubs et utilisé plus de samples. Et nous avons mangé moins de bouffe thai cette fois.
Quelle est l'importance de Youngblood dans l'histoire d'Audrey Horne selon toi ?
Je pense que c'est un album très important, aussi bien pour nous en tant que groupe, parce que nous avons trouvé un meilleur moyen d'écrire et d'enregistrer la musique ; et nous avons aussi trouvé une base musicale sur laquelle nous nous sentions plus à notre place et qu'on préférait jouer. Nous nous sommes tellement amusés et nous nous sommes aussi bien améliorés sur scène depuis la sortie de Youngblood. Mais c'est aussi un disque qui nous a permis d'agrandir notre public, qui est devenu bien plus large, aussi bien pour l'achat de notre musique que pour nous voir en concert. Je pense que beaucoup nous voyaient comme un groupe obscur et ne voulaient pas nous écouter. En plus de ça, nous avons pu conserver notre base de fans, une grosse partie en tout cas.
Parle-nous des thèmes dans les paroles de Pure Heavy.
Elles parlent surtout des situations auxquelles nous sommes confrontés en tant que personnes. L'unité du fait d'être dans un groupe ("Boy Wonder", "High and Dry", "Tales from the Crypt"), l'excitation qu'un artiste ressent quand il créé quelque chose ("Wolf in my Heart"), les relations ("Out in the City", "Volcano Girl"). Il y a aussi des sujets plus spécifiques, comme la manière honteuse dont l’Église traite les gays ("Holy Roller") ou le fait de se sentir dans un avion qui tombe du ciel, une pensée qui traverse mon esprit parfois, étant donné qu'on prend souvent l'avion dans ce métier ("Gravity"). L'un dans l'autre, il n'y a pas un thème spécial, mais plusieurs sujets variés.
Pendant votre tournée qui a eu lieu en mars 2014, vous avez joué deux titres de Pure Heavy. Pourquoi "Between the Devil and the Deep Blue Sea" s'est retrouvée en bonus track ?
Quand on fait un disque, on fait en sorte qu'il suive la même vague tout le long. Dans ce processus, nous devons toujours tuer quelques unes de nos pistes chéries et nous enregistrons souvent plus de chansons qu'il nous faut. Parmi celles qui excèdent, certaines sont enterrées pour de bon ou finissent en bonus track. Cela ne veut pas dire qu'on ne l'aime pas, on l'a juste sacrifiée pour le bien de tous.
Détectes-tu aussi une influence de Thin Lizzy sur "Out of the City" ?
Il faudrait être un imbécile arrogant pour le nier. Nous n'essayons pas de cacher nos influences, parce qu'on est très confiants sur le fait que nous avons une identité forte. Tous les musiciens ont une influence qu'on peut remarquer dans leur musique. Cela montre une partie de notre identité, tant que tu le fais de manière honnête et que tu y ajoutes ta propre griffe. Sinon, tu n'es juste bon à faire du karaoké.
Parle-nous de tes autres influences musicales.
Tous les types de musique nous influencent. Bien sûr il y a les classiques comme Van Halen, Kiss, Deep Purple, Thin Lizzy, Whitesnake, etc... Mais il y a aussi d'autres trucs différents. Personnellement, j'adore Justin Townes Earl, Tom Waits, Bruce Springsteen, Against Me!, Yob, Everytime I Die, Alice in Chains, Slayer, Rick Springfield, Dixie Chicks, Queen, Daft Punk, Rival Sons, Mastodon… Tant que c'est de la bonne musique, je prends !
Est-ce que la ressemblance avec Eliminator de ZZ Top sur la pochette de Pure Heavy est volontaire ?
Pas que je sache, mais elle a été fait par un de nos amis et toute l'idée vient de lui, du coup, je ne peux pas vraiment dire. En tant que fan de ZZ Top, ça ne me choque pas tant que ça.
Vous avez un line-up très stable. Penses-tu que c'est important pour la créativité ?
Je pense que c'est très important pour la créativité. Afin de pouvoir travailler aussi dur et avec des membres aussi impliqués, il est très important de se connaître et de se faire confiance. Donc je pense qu'après toutes ces années, nous avons atteint un point où nous n'avons pas nécessairement besoin de tout s'expliquer et que c'est plus facile d'avancer comme ça. Nous arrivons toujours à comprendre où nos démarches vont aboutir. Nous sommes meilleurs dans la composition en groupe aujourd'hui, ou du moins nous nous sentons nous-même. Avant, on avait tendance à écrire chacun de notre côté et nous n'avons jamais été plus confortables qu'avec cette méthode. Nous nous amusons bien plus maintenant.
Quelles sont tes attentes par rapport à la prochaine tournée, qui comprend quatre dates en France.
Je pense que ça va être une super tournée. C'est un bon ensemble de trois groupes avec qui vous allez vous amuser. 77 et Pet the Preacher sont excellents et on peut aussi vous promettre un bon moment avec nous. La France nous a bien accueillis ces dernières années et nos concerts ont toujours été énormes, donc nous avons hâte de venir jouer chez vous. Et de manger chez vous, bien sûr !
Je te laisse conclure.
Venez écouter notre nouvel album Pure Heavy, regardez notre nouveau clip Out of the City et venez à nos concerts. On va tout faire pour que cela vaille chaque penny dépensé…euh franc...non euro !
Stay pure heavy !
Photo live : © 2014 Nidhal Marzouk / Yog Photography
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