La confirmation en 100 headbangs
Unscarred sort son premier album après un premier EP bien prometteur. Les petits français confirment qu'ils font du thrash de qualité avec 100 Lashes, qui comprend une majeure partie de nouvelles compos et quelques unes reprises de leur Fake Democracy. Cela donne un album de thrash cohérent, solide et concis, qui a tout pour accrocher aux amateurs de musique rapide et rageuse.
La France n'a pas été épargnée par la vague revival thrash. Avec des groupes déjà lancés comme Infinite Translation ou Thrashback, une brèche est ouverte pour le genre. Pourtant, Unscarred ne s'engouffre pas complètement dedans comme on pourrait le penser et préfère s'éclater en ne reprenant pas à la lettre les codes du genre. Le credo du groupe est de ne se fixer aucune limite dans ses compos.
De fait, Unscarred prend le pari de ne pas faire que du thrash old school. On retrouve ainsi quelques influences death metal dans les riffs de Boris et Nico, quelques sonorités modernes dispatchées ça et là, dans le break de "Rise" ou les rythmiques de "Meet your Fate" et quelques autres influences crossover. Ainsi, les parisiens ne font pas comme tout le monde, mais arrivent à servir le propos de leurs compos avec des mélanges pertinents.
Devant l'orchestre, on retrouve l'éternelle Niloofar, plus rageuse que jamais. Pas de chichis, la chanteuse éructe sans fatiguée, en saturant sa voix dans "Reborn", fait ressentir l'urgence folle dans "Headshot" ou explore les aigus typiquement thrash dans "100 Lashes". Tout n'est que rage, colère ou désespoir, déclinés en plusieurs degrés pour une interprétation personnelle et crédible de bout en bout de l'album.
Côté son, Unscarred a fait de sacrés progrès quand on compare avec l'EP Fake Democracy. Plus affutées, les guitares tranchent de plus belle et sont plus précises qu'avant. Le bassiste Brice, parfois en retrait, s'en sort avec les honneurs avec un son rond et ample, ce qui amplifie la puissance d'un titre comme "Meet your Fate". La présence de trois titres de Fake Democracy dans l'album permet d'offrir à l'auditeur une lecture différente de ses derniers, sans qu'ils soient dénaturés pour autant.
Les musiciens confirment leur talent d'interprétation, notamment à la guitare, avec des solos bien placés et toujours pertinents, joués avec précision. Les rythmiques thrash rendent à merveille et feront headbanguer tout amateur de vitesse qui se respecte.
Avec 100 Lashes, Unscarred a tout pour s'imposer sur la scène française. L'album tape fort, fait dans le concis, avec un intérêt relancé à chaque nouvelle piste, qui fait qu'on a l'impression d'arriver trop vite à la fin. Si Fake Democracy était plein de promesses, 100 Lashes les confirme et a de quoi donner envie à ceux qui n'auraient pas tenté l'expérience de les voir sur scène, là où le thrash prend tout son sens.