Malgré le prestigieux passé de ses membres, YOSO ne propose pas du rock progressif, tout au plus y trouve-t on quelques réminiscences dans le son. Il s’agit plutôt d’un rock FM dans la veine de TOTO, excellent combo, capable du meilleur (la plupart du temps) comme du pire sur album. Pas de pot, YOSO semble avoir choisi la 2e option. Paradoxalement, il n’y a rien de mauvais. Rien de mauvais, mais rien de marquant non plus. Pourtant, on est tenté d’y croire, d’autant qu’entre « Yoso » et « Path to your Heart », cette affaire commence fort bien. Chansons efficaces, relevées d’arrangements et d’un savoir-faire mélodique supérieur à la moyenne héritée des expériences passées de leurs géniteurs. La voix de Bobby Kimball est toujours chaude et envoûtante, c’est du tout bon. Les choses se gâtent avec un « where you’ll stay » langoureux et indigeste. Cette première fausse note donne le ton de ce qui va suivre.
Malgré quelques belles pièces (« Walk Away », « Only one », « Close the curtain »), l’album ne décolle jamais vraiment. Les mécaniques se répètent inlassablement, toutes les chansons ayant visiblement été bridées pour rester dans un format « grand public » entre 3’30 et 4’40. Aussi ne sort-on jamais du schéma « couplet refrain », assez rébarbatif à la longue, surtout dans un style somme toute fantaisiste qui gagne à sortir des sentiers battus. Assez incompréhensible de la part des musiciens, dont le public est à priori friand de grandes envolées. Remarquez que si c’est bien fait, un album un tant soit peu formaté peut être tout à fait appréciable… ce qui n’est pas vraiment le cas ici. Tout ou presque a déjà été entendu ailleurs en mieux, rien ne retient réellement l’attention lors de l’écoute, de sorte qu’au final, l’ennui prend le pas sur le reste. Au moins l’album est-il vendu avec un 2e CD live, bien plus intéressant, qui propose également des versions medleys de classiques de YES. On conseillera plutôt aux amateurs de (re)découvrir les classiques des 2 grands groupes que sont YES et TOTO plutôt que cet album poussif. Si c’était pour pondre ça, ils auraient tout aussi bien pu se contenter de tourner. Un album de fonctionnaires.
Ma note : 6/10