Sig:Ar:Tyr – Godsaga

Sig:Ar:Tyr, l'œuvre de Daemonskald, est née en 2003 dans l'Ontario et se place comme un monument du viking metal. Avec déjà 3 albums à son actif, dont le sublime « Beyond the North Winds », contenant lui-même la piste « Etched in Stone », probablement la plus belle chose qui est arrivée du Canada depuis Le Coeur à ses Raisons et le sirop d'érable. Mais trêve de bavardages inutiles et précisons qu'en Avril 2010 est sorti des contrées d'outre-Atlantique le 4ème opus du maître canadien, intitulé « Godsaga » et paru sur Morbid Winter Records. Nouveau chef d'œuvre du style ? La réponse dans … la chronique ci-dessous :

 

Le vent de la déception a soufflé sur l'édifice de mon espoir et nous voici en face d'un album qui aurait pu être meilleur s'il avait été composé autrement. L'acoustique, pilier des précédents opus, simplistes par moment mais au charme sans égal, ne fait désormais plus partie du vocabulaire de notre compositeur canadien et l'aspect plus black de ce nouvel opus ne se fait pas sans fracas. Si le son du combo est toujours reconnaissable, avec cette petite patte personnelle en ce qui concerne une ambiance épique mise en avant, un monde où l'auditeur tentera d'être transporté (ici malheureusement assez vainement), l'ajout d'éléments plus black que par le passé viendra briser une partie de cette personnalité. « Blood of the North », pas un mauvais titre en soi, ressemble à ce qu'un groupe comme Primordial aurait pu faire et, décidément, en moins bon. De plus et à mon grand dam, cet album se révèle bien plus linéaire que les précédents, et une multiplicité des longueurs se fait ressentir. Fort heureusement, le Sig:Ar:Tyr du passé ne semble pas toujours mort et la féérie que possédait un opus tel « Beyond the North Winds » se retrouve à divers endroits, notamment sur « Black Sun's Bane », lors de ces très beaux passages acoustiques mais qui, cependant, se révèlent être en dessous des belles atmosphères que Daemonskald a pu créer. Pour le reste, mixez ce qu'a pu faire des formations tels Bathory, Falkenbach ou Primordial, baissez-en la qualité et voilà la recette. Il subsiste cependant un petit oasis de bonheur résidant en « Sleep of the Sword », plus convaincante que le reste, avec une ambiance forte mais nous laissant légèrement sur notre faim et, surtout, ce chant black qui n'apporte rien.

La production est satisfaisante, assez bonne dans l'ensemble mais cependant, malgré un travail évident sur les sonorités, les claviers, les chœurs et les atmosphères sont soit trop compactes, soit trop éloignées, et la magie n'opère pas comme elle a pu le faire avant. Une régression évidente.

 

Le chant de Daemonskald n'est plus le même. Exit la voix claire pleine d'émotion, qui nous transportait dans d'autres univers avec pureté et beauté, oubliez tout ça, ce n'est plus d'actualité. La tête à penser de Sig:Ar:Tyr a décidé de se la jouer true black metalleux, pour un résultat aussi décevant que le choix de mettre le black en avant est ici douteux. Ne possède pas l'expérience des irlandais de Primordial qui le veut dans la matière, et on se heurte bien souvent à ce chant classique dans le genre et, avouons-le, qui dessert les compositions en se posant comme frein à l'invitation au voyage comme il aurait pu en être question sur les opus d'antan. Le chant est froid, trop éloigné pour permettre une quelconque sensation, si ce n'est qu'un vide qui ne sera pas comblé.

 

Pas besoin d'en écrire beaucoup plus, vous aurez déjà compris que ce « Godsaga » est une cruelle déception et laisse un goût amer en bouche. On ne peut pas le qualifier de mauvais, mais quand on connait ce qu'un artiste tel Daemonskald est capable de réaliser, l'indulgence n'est ici pas permise et ce virage black mal dégrossi entache la réputation du canadien. Reste à celui désormais un choix crucial à faire : 1) Un retour en arrière à l'ère de « Beyond the North Winds », préférable peut-être ; 2) Une continuité dans cette orientation, mais plus d'efforts seront demandés car là, ce n'est pas convaincant. Vous pouvez dès à présent voter pour avec chance influencer le choix du maitre, c'est à vous de voir dans quel sens vous aimeriez que Sig:Ar:Tyr continue. Tout dépend de Daemonskald maintenant, qui, on l'espère, va revenir en meilleure forme pour nous faire oublier « Godsaga ».

 

Note finale : 6/10

La Grosse Page de Sig:Ar:Tyr

NOTE DE L'AUTEUR : 6 / 10



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