C'est l'histoire d'une jeune groupe grec, pas très connu, qui a voulu tenter l'aventure professionnelle d'un album speed power metal signé chez un label...
Comme toutes les bonnes histoires, celle-ci a un côté attachant et une issue quelque peu... inattendue. C'est vrai quoi, qui aurait parier sur cette formation, dénommée Minuetum, crée en 2007 aux alentours d'Athènes et chapeautée par l'un des Monsieur Metal hellénique, le dénommé Bob Katsionis ?
Ah heureusement qu'il est là ce bon vieux Bob, avec son talent et son... flair ! Euh... quoique pour le flair on repassera sûrement...
Revenons-en à Minuetum, 4 jeunes (ou pas ?) gars unis autour d'un même but : révolutionner le monde du metal néo-classico-mélodique et ainsi donner à la Patrie de Nikos Aliagas un groupe de haut niveau dans le genre :
- Un chanteur prénommé Dimitris qui semble ici faire ses débuts dans le chant... euh dans un groupe je voulais dire... euh... quoique... bref !
- Un claviériste prénommé... lui aussi Dimitris (tiens donc, quelle originalité), visiblement armé d'une truffade de synthés en tout genre dont il n'hésitera pas à rentabiliser l'usage sur cette première galette...
- Un guitariste répondant au doux nom de Jason Mercury... très grec, avouez-le ! Peut-être ne l'est-il pas d'ailleurs... ou alors ne fait-il pas grand chose à part quelques rythmiques (très) basiques ! Bah oui, tonton Bob n'est pas loin, à la production mais aussi en guest gratteux...
- Un bassiste, encore plus grec que son acolyte, puisque s'appelant Ignacio Lopez...
- Un batteur... ah non, pas de batteur selon metal-archives ! Etrange, pourtant il y a un sur la photo... enfin passons !
Les présentations sont ainsi faites entre vous, amis lecteurs, et le quatuor Minuetum accompagné de sa drum machine (ou batteur session ?). Ils vous "offrent" ici un premier CD, sorti après divers EP-démo-single, intitulé Haunted Spirit, dans les bacs depuis le 2 juillet grâce (?) au label 7HARD.
Un esprit nous hante à l'écoute de ce brûlot ardent pour nos oreilles : celui de l'incompréhension la plus totale. Avant que ce sentiment ne laisse place à l'abattement, le rire, l'illusion de l'unbelievable le plus fou... j'en passe et des meilleures. Une histoire bien singulière, vous en conviendrez, que ces aventures d'un yaourt à la grecque pas loin d'être indigeste.
Je veux bien que ces jeunes aient un background musical intéressant ou qu'ils représentent le futur de la musique locale mais... Sérieusement, où va-t-on ? Je sais bien que c'est la crise là-bas, mais à ce point ? La population héllène serait-elle ainsi désabusée ? Je commence à plaindre nos amis grecs... Entre chute de l'économie, incendies dévastateurs, Nana Mouskouri et maintenant Minuetum : rien ne leur aura été épargné ces derniers temps.
Alors non, je refuse de jeter la pierre à ces jeunes gens, j'aimerais simplement faire un petit rappel à l'ordre sous couvert d'un conseil amical : par pitié, lorsque vous enregistrez un album, prenez au moins soin de vérifier si le chant est juste... Passent encore les compos clichés mais parfois mignonnes avec ce côté médiéval sympa, oublions ces claviers over-kitsch qui auraient mérité d'être dosé avec soin... Mais le chant quoi ! Désolé, ça ne peut pas passer. C'est faux d'un bout à l'autre, sans grande puissance et aux variations absolument fatales pour nos tympans. Ca fait limite mal au coeur, quand on y pense...
"Time to Fly", leur single/titre phare, sonnait même mieux en version démo, c'est pour dire. Pour le reste, oublions choeurs aigus épouvantables, phrasés limite hip hop par moments et autres paroles d'un ridicule abyssal. Et dire que c'est conceptuel, il parait... et mixé/masterisé par Timo Tolkki (ex-Stratovarius) en plus, le pauvre homme en pleine déchéance...
Allez, merci pour la farce, oncle Bob, cette histoire grecque est au final à ranger aux côtés des bonnes blagues belges dont raffolaient nos amis des Grosses Têtes dans le temps. Pour le "Stratovarius du sud" comme certains les ont surnommé, on attendra. Fort probablement longtemps, très longtemps...
Au-delà de ces quelques mots moqueurs mais que je ne voulais en aucun cas blessants, je leur souhaiterai tout de même bon courage pour la suite. Si le prochain opus s'avère concluant avec un chant remanié et corrigé, je serai le premier à me flageller avec des orties fraîches en guise de pardon. Oh ça oui, je vous en fais le serment. En attendant, désolé pour eux et leurs fans, mais ce premier album est un fiasco... P-h-y-a-s-q-q-c-e-a-u-t, fiasco !
Ma note : 3/10