Enterrement collectif au Divan du Monde
Une soirée spéciale death metal suédois, ça ne se refuse pas pour tout headbanger qui se respecte. Au programme du 25 septembre, on retrouvait Entombed A.D., Grave et Repuked pour une série de concerts brutaux à souhait. Gros riffs, headbangs et vocaux gutturaux et sales ont mis les cervicales des metalleux présents à rude épreuve. Voyage clandestin au chemin de gauche…
Repuked
Tout commence avec le death metal sale et primaire de Repuked. Deux guitares qui assurent les riffs crades, une basse sèche et très en avant, une batterie à l’avenant et voici nos quatre Suédois partis pour ouvrir le bal des zombies. Pas d’effet scénique, de décor ou d’artifice, les gars délivrent un concert brut de décoffrage pour décrasser les tympans des présents.
Malheureusement pour Repuked, le public est très clairsemé et surtout très calme. Tel est le lot des groupes d’ouverture, qui a pu voir Paris sans voir beaucoup de Parisiens. Les présents assistent poliment à la prestation, applaudissent et acclament poliment Rob the Slob et sa bande de metalleux avinés.
Avec son death metal aux accents punk, Repuked n’a pas pu défendre Up from the Sewers (son dernier album en date) devant un public des plus fourni, mais s’est quand même donné pour chauffer les tympas du peu de metalleux présents avant la déferlante apocalyptique qui les attend.
Grave
Au tour maintenant de Grave de hausser le ton et de taper des santiags sur les planches du Divan du Monde, qu'on aurait pu rebaptiser "tombeau du monde" pour l'occasion. Ici, une ambiance mortuaire est installée par l'intro ambiante lourde, pour ensuite être confirmée par un gros son bien massif des quatre Suédois qui sont partis pour jouer 50 minutes de pur death metal sans concession.
Si la musique de Grave est massive et bourrine, les quatre bouchers soignent leur prestation, à commencer par le frontman Ola Lindgren, qui, en plus de servir des growls d'outre tombe, s'éclate avec des riffs gargantuesques et des solos mélodiques aux petits oignons. On regrettera que son comparse guitariste Mika Lagrén ne soit pas aussi mis en avant dans le mix. Côté rythmique, le bassiste Simon Wizén (qui remplace Tobias) et le batteur Ronnie Bergerståhl assurent le boulot pour fournir des rythmiques lourdes à souhait au quintal.
Le public se montre bien plus fourni et participatif qu'à Repuked, en acclamant massivement les légendes suédoises et en moshant de bon coeur dès que le titre "Deformed" commence. Les classiques, comme "Into the Grave" ou "Turning Black", ainsi que les titres plus récents, comme "Amongst Marble and the Dead", sont accueillis chaleureusement par les fans.
Une bonne leçon de brutalité de la part de Grave, qui pave la route de la meilleure manière pour Entombed.
Setlist :
Amongst Marble and the Dead
Deformed
Turning Black
You'll Never See...
Christi(ns)anity
Day of Reckoning [sur bande]
Burn
Inhuman
Extremely Rotten Flesh
Eroded
Into the Grave
Entombed A.D.
Gruik gruik, il est temps d'envoyer les cochons à l'abattoir pour célébrer le retour d'Entombed sur scène. Après avoir apaisé les craintes des fans avec un album de fort bonne facture et un concert du feu de Dieu au Motocultor, Lars Petrov et sa bande sont prêts à montrer qu'ils n'ont rien perdu de leur crasse superbe en club, malgré les souci légaux qui les ont forcé à légèrement modifier leur nom.
Car Entombed, sur scène, c'est du bonheur en barre. Lars Petrov est un frontman exemplaire habité par l'esprit rock n'roll, dans son sens le plus spontané qui soit. Le chanteur, en plus d'assurer ses parties gutturales sans broncher, descend les bières, se tartine son T-shirt Venom troué de morve (c'est la saison, ma bonne dame). Mais il se montre aussi très proche du public, prenant les slammeurs par l'épaule pour headbanguer avec et faisant participer le public sans lâcher personne d'une semelle. La classe dans la décadence.
Côté musiciens, ça assure méchamment, avec des riffs sales et massifs qui s'enchainent, servis par messieurs Nico Elgstrand et Johan Jansson en personne (malgré un gros problème de son sur l'ampli de gauche), soutenus par le massif Victor Brandt à la basse et l'excité Olle Dahlstedt à la batterie. Assurer leurs parties ne les empêche pas de rester constamment en mouvement et d'exciter ceux qui ne sont pas déjà pris à parti par Lars.
Devant un tel spectacle, le public ne lâche pas la tension une seule seconde et n'a de cesse d'headbanguer, pogotter, slammer et de s'éclater. On voit que les titres de Back to the Front rendent très bien en live et se mêlent parfaitement aux classiques du groupe, qu'ils soient directs comme "I for an Eye", ou épiques comme "Left Hand Path".
En 1h20, Entombed A.D. a servi un set intense et massif et a prouvé que les soucis juridiques ne les ont pas mis à terre, bien au contraire, le groupe conserve son énergie et son sens de la fête, ce qui augure du meilleur pour l'avenir.
Setlist :
Pandemic Rage
I for an Eye
Revel in Flesh
Second to None
Living Dead
Stranger Aeons
Kill to Live
To Ride, Shoot Straight and Speak the Truth
The Underminer
Out of Hand
Wolverine Blues
Eyemaster
Waiting for Death
Chief Rebel Angel
Left Hand Path
Rappel :
Abnormally Deceased
Supposed to Rot
Chaos Breed
Serpent Speech
Photos: Arnaud Dionisio / © 2014
Toute reproduction interdite sans autorisation écrite du photographe.