Elle a 26 ans, belle blonde à la poitrine généreuse, elle nous provient de Norvège et vient surtout de signer sur le label Frontiers Records, je vous présente Issa, chanteuse qui livre son premier opus studio, « Sign of Angels », prévu pour le 24 Septembre 2010. Un trailer présentant des extraits très catchy, une demoiselle présentée comme la nouvelle bombe du hard rock, des invités de prestige tels Joacim Cans d'Hammerfall ou Thomas Vikström de Therion (et ex-Candlemass), avec qui plus est Uli Kusch à la batterie, Nobby Noberg à la basse, Tim Larsson aux claviers et Peter Huss à la guitare, tout ceci met l'eau à la bouche. Mais recentrons-nous sur l'opus lui-même. Que donne-t-il dans sa globalité ?
On ne peut pas nier une chose, c'est que les compositions sont construites pour être calibrées comme de futurs tubes. Le refrain est souvent entraînant et mémorisable à souhait, parfait pour tourner en radio. Seulement voilà, les titres s'essoufflent bien vite et l'effet de répétition prend le dessus. Car, vous vous en doutez, les morceaux sont très similaires dans la structure, avec le classique couplet/refrain. Et il manque une pêche qui aurait pu être profitable à la norvégienne. Lorsqu'on veut faire du hard rock, il faut veiller à ne pas mettre les guitares trop en retrait, erreur dans laquelle notre pauvre Issa se jette, la tête la première. A trop être centré sur la voix de la chanteuse, les pistes perdent en puissance et flirtent bien trop souvent avec la pop, comme en témoignent « Give Me a Sign » ou « What Can I Do », qui feront office de remplissage.
L'aspect rébarbatif nous pose une question : à quoi servent ces invités de talent s'ils ne peuvent utiliser leurs capacités ? Ici, tout est quelconque et trop carré, pas un grain de folie ne s'immiscera dans la machine à tubes scandinave. Reconnaissons au moins le mérite à la jeune femme d'éviter la ballade plate et mielleuse, trouvable sur n'importe quel brûlot de pop. En sortant les guitares sur le refrain de « Unbelievable » , l'insipidité et le cliché sont en partie évités et le repompage de « My Immortal » d'Evanescence n'aura pas lieu d'être. Et sinon, me demandez-vous, trouvons nous un titre se démarquant du lot ? « Angels Crying » et « I'm Alive » ont au moins le mérite d'être sympathiques malgré leur manque d'originalité, plus pêchus au moins que la suite de la galette, avec des refrains emballant. D'autant plus que le morceau d'ouverture « Angels Crying » ou encore « As I Live and Breath » et ses soli montrent les crocs et osent sortir ce côté metal qui peine à faire son apparition sur la suite (ce qui justifie partiellement la présence d'Issa dans la catégorie hard rock, d'autant plus que les riffs de ce morceau sont plus puissants que ceux d'autres groupes classés metal tel Delain, mais c'est un autre débat). En parlant de ces fameux guests, où sont-ils passés ? Le premier qui me les trouve aura le droit à mon autographe, on les cherche encore. Le mystère reste entier (en plus de mon autographe, une tablette de chocolat en prime : allez, c'est honnête). Peut-être sont-ils cautionnés à l'écriture des paroles, aussi philosophiques que celles de Justin Timberlake, c'est dire.
Précisons que cependant, l'album jouit d'une excellente production, Ronny Milianowicz (Saint Deamon) étant aux commandes.
Le membre principal de cette formation, vous aurez bien sûr compris que c'est cette fameuse chanteuse, de son vrai nom Isabell Oversveen. Force est de constater que la jolie demoiselle possède un timbre de voix très similaire à celui de la chanteuse Shania Twain (non, ne cherchez pas le groupe de metal dans laquelle celle-ci officie). Mais en soi, rien de désagréable, la jeune femme sait user de sa voix et la varier quand il le faut, quoique la linéarité se ressent parfois, malgré les montées de la norvégienne. Le problème vient certainement de sa palette vocale, probablement peu étendue. Malheureusement, on constate aussi bien vite qu'elle ne possède rien de bien exceptionnel lui permettant de se démarquer par sa voix. Lorsqu'elle essaye d'utiliser l'émotion, le résultat tombe rapidement dans le gnan-gnan. Dommage.
La tristesse est grande, les anges pleurent, Issa n'a pas vraiment tenu sa promesse ; Frontiers Records nous parlait d'une bombe, le résultat finit plutôt en pétard mouillé. Ce hard rock révolutionnaire promis par le label italien a plus le goût d'un pop/rock avec guitares plus en avant (hard pop-rock, nouveau style musical ? Avant-gardiste notre norvégienne). On se retrouve avec un opus bien produit et calibré pour faire de la vente, mais malheureusement se révélant à mon palet fade. Je ne doute pas que cet opus pourra plaire à certains, mais l’aficionado de metal devrait se lasser bien vite d'Issa. Alors ma croustillante, je ne vois pour toi que deux solutions : ou tu nous reviens avec un opus faisant preuve de plus de pêche, moins fleur bleue et avec un grain de folie, ou tu te fais bonne-sœur comme Brenda Montgomery. Au choix.
Note finale : 5/10
Trailer de l'album "Sign of Angels" sur Youtube