L’automne arrive avec sa période chargée en concerts. En ce mois de Septembre, une déferlante de piraterie, d’alcool et de bonne humeur débarque sur Paris avec les écossais d’Alestorm. Mais ceux-ci ne sont pas seuls puisqu’ils ont emmenés de valeureux moussaillons et de braves guerriers avec eux. Les australiens de Troldhaugen, les canadiens de Crimson Shadows et enfin les allemands de Brainstorm pour une date qui va retourner le Divan du Monde.
L'équipe de La Grosse Radio n'a pas pu être présente pour le concert de Troldhaugen. Le report commence donc à Crimson Shadows.
Les Canadiens de Crimson Shadows officient dans un registre death teinté de Power et cela nous amène une musique puissante mais mélodieuse, brutale mais épique qui nous rappelle pourquoi ils ont été les vainqueurs en 2013 du Wacken Metal Battle et amenés à être signés par Napalm Records. Avec 2 albums à son actif, le groupe se permet de nous distiller le meilleur de sa musique ce soir à mon plus grand plaisir et celui du public. L’alternance entre le chant growl et le chant clair assuré par le guitariste Greg Rounding permettent de donner plus de relief à la musique des Canadiens et on sent aussi la différence entre les compos de Kings Among Men et celles son prédécesseur. Le groupe est encore un peu statique sur scène, mais vu que la qualité est présente, ne faisons pas nos fines bouches. Un album à écouter et un groupe à suivre.
Brainstorm prend ensuite d’assaut la scène du Divan du Monde où la chaleur fait déjà des ravages. A la différence de Crimson Shadows, les allemands sont des vieux briscards de la scène power avec une moyenne d’âge au-dessus des 40 ans et une sacré quantité d’albums à leurs actifs, ce qui leur vaut ce soir de jouer plus d'une heure. Pour l’originalité musicale, on repassera mais pour le reste c’est un sans-faute. Une vraie communion avec le public, un groupe à fond et qui a vraiment l’air heureux d’être là ce soir, la recette parfaite pour une prestation qui aura – je pense – séduit le public parisien.
On remarquera d'ailleurs que les techniciens ont su fournir un rendu sonore très agréable, notamment grâce à un mixage des instruments permettant de tout entendre !]
Il est maintenant l’heure de l’arrivée triomphale sur scène des héros de la soirée. Même si le public est au bord de l’agonie tant la chaleur est étouffante et insupportable, il est présent en masse (rappelons quele concert est sold-out) pour accueillir les Écossais. Petite intro musicale pour chauffer le public et le groupe fait son entrée. 1ère surprise, le batteur n’est pas le même que d’habitude et deux roadies empêchent les slammeurs de monter sur scène. Christopher Bowes nous expliquera un peu plus tard qu’un slammeur, une fois arrivé sur scène, est allé sauter sur le pied de Peter Alcorn, l'empêchant ainsi jouer. Ainsi ils seront deux à se relayer au cours de la soirée (dont le batteur de Crimson Shadows) pour assurer l'intérim.
Le concert s’ouvre de la même manière que le dernier album en date, c’est-à-dire avec "Walk The Plank". La voix de Christopher Bowes est un peu effacée mais cela reviendra vite au cours de la chanson. Déjà la foule s’excite, ôte son tee-shirt et le pit devient un gigantesque affrontement d’hommes à cheveux longs s’échangeant des lampées de sueur pendant que le groupe descend les premiers hectolitres de boissons alcoolisés sur scène. Sunset On The Golden Age sera bien sûr l’album le plus représenté ce soir avec plus de la moitié de ces titres joués. Le concert s’enchaîne bien et dès les premières notes de "Drink", les hommes se prennent bras-dessus/bras-dessous pour entonner ce qui restera un hymne du groupe pour de longues années à venir. "We are here to drink your beer, to steel your rum...".
Hormis Christopher, le membre qui est le plus mis en avant est sans équivoque aucune Dani Evans. Seul guitariste de la formation, il peut ainsi s’accaparer tout l’espace et nous faire la démonstration de son talent. Les accords sont précis et les quelques solos apportent un côté épique à la musique sans être trop démonstratif. Mais le centre de la musique d’Alestorm se retrouve sur les claviers. Christopher Bowes avec son clavier-guitare est rejoint sur scène (et en tant que membre permanent depuis 2012) par Elliot Vernon ce qui offre une dualité et un accent sur cet instrument qui est notamment palpable sur les parties instrumentales comme sur "Over The Seas", "1741 (The Battle Of Cartagena)" ou encore "Back Through Time".
La setlist est conséquente avec 17 morceaux interprétés, mais la disparition de certains morceaux comme "Death Throes Of The Terrosquid" peut décevoir. De même, la reprise de "Hangover" présente sur le petit dernier est tellement jouissive et fédératrice qu'on pouvait s'attendre à la retrouver ce soir. Mais ce ne sont que de menus défauts tant la setlist regorge de temps forts.
La musique d’Alestorm a cette qualité de vous transporter dans un imaginaire pendant 90 minutes et d’asséner son lot de bonne humeur tout du long. Pendant que le batteur blessé passe son temps à se servir (et se faire servir) des rhum-coca en se balladant sur scène, "Rum" s'occupe ce concert de la plus belle des manières.
Mention spéciale aux interprétations de "Nancy - The Tavern Wench", "Magnetic North" et surtout "Captain Morgan’s Revenge" qui auront fait chanter à tue-tête et sauter au plafond tout le public du Divan du Monde. Mais en règle générale, tout n’aura été que fête lors de cette soirée. Voir Alestorm, c’est être assuré de passer un bon moment et j’espère pouvoir les revoir très bientôt (Hellfest anyone?).
Setlist:
Walk the Plank
The Sunk'n Norwegian
Drink
Over the Seas
Shipwrecked
Magnetic North
Back Through Time
Nancy the Tavern Wench
Midget Saw
Pirate Song
Surf Squid Warfare
Keelhauled
Rumpelkombo
The Huntmaster
Wenches & Mead
Encore:
1741 (The Battle of Cartagena)
Wolves of the Sea
(Pirates of the Sea cover)
Captain Morgan's Revenge
Rum
Merci à Antoine W. pour les photos.
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