Crimson Shadows – Kings Among Men

Dans les froides contrées, loin à l’est… Des batailles épiques se préparent et des rois émergent... Ceux dont il est question aujourd’hui sont Canadiens, au nombre de cinq et ont la ferme intention de conquérir le monde avec leur deuxième album studio, distribué à l’international par Napalm Records : Kings Among Men.

Crimson Shadows avait déjà frappé fort il y a quelques mois en dévoilant "Rise To Power", premier extrait de l’album qui en avait soufflé plus d’un. Cela faisait bien longtemps que l’on n’avait pas entendu composition aussi épique, en provenance d’une nouvelle scène nord-américaine qui ne cesse de nous épater dans ce registre avec l’émergence de groupes souvent très jeunes comme Starkill. C’est simple, la chanson prend aux tripes et transporte directement l’auditeur en pleine bataille heroic-fantasy, avec des musiciens au top (mention spéciale pour le duel de solos basse/guitare) et une alternance growl/voix claire fonctionnant à merveille. Après une telle mise en bouche, c’est peu dire que l’album était attendu avec impatience.

Après une intro classique au possible (chœurs et autres bruits d’épées…), la sauce est lâchée par les Canadiens, qui ne balanceront que des compos hymnesques sans relâcher la pression une seule seconde. Pour avoir une idée bien précise du stylé pratiqué par le combo, un moyen très simple : prenez l’instru de DragonForce, croisez-là avec une voix qui rappelle beaucoup celle de Johan Hegg d’Amon Amarth et vous obtiendrez la recette canadienne, pour ce qu’on pourrait au final appeler du melodic power-death metal.

Le rythme est rapide, très rapide même, avec une double pédale constamment présente de la première note jusqu’à la conclusion. Soutenues par un bassiste au top, les deux guitares de Ryan Hoffing et Greg Rounding envoient des riffs plus ou moins inspirés mais toujours dans l’esprit épique qui caractérise l’album entier, à l’image des plutôt réussies "Heroes Among Us" ou "Dawn of Vengeance". Les solos à rallonge proposés arrivent sans mal à toucher leur cible, en faisant parfois d’énormes clins d’œil, forcément voulus, à DragonForce, notamment dans celui de "Maidens Call". Evidemment, on peut ne pas être fan de la voix claire qui accompagne presque chaque refrain, mais force est de constater qu’elle complète de fort belle manière le growl de Jimi Maltais qui survole tout le disque sans faiblir.

Crimson Shadows

Avec des refrains qui ne demandent qu’à être scandés, une batterie martiale et des musiciens en général qui semblent tous très à l’aise, on peut se demander ce qui peut bien arrêter la tornade Crimson Shadows. A vrai dire, une chose somme toute assez simple : la linéarité. On ne peut pas dire qu’on s’ennuie à l’écoute de l’opus, mais l’absence de vrai mid-tempos a tendance à gêner et le rendu final à globalement lasser. Les interludes, trop courts, n’empêchent pas l’impression d’écouter une seule et même chanson de 50 minutes de s’installer et il est difficile, passé les premières, d’en voir émerger une de la masse.  Même la conclusion de plus de 10 minutes "Moonlit Skies and Bloody Tides" qui aurait pu être l’occasion d’expérimenter est menée tambour battant. C’est d’autant plus dommage qu’on sent pourtant un vrai feeling lorsque le groupe ralentit le rythme, à l’image de l’intro de "A Gathering of Kings".

Au final, ce disque fait plutôt partie de la catégorie de ceux dont on préfèrera faire tourner seulement une ou deux chansons dans son baladeur plutôt qu’à un véritable chef-d’œuvre du genre. "Freedom and Salvation" par exemple est une excellente compo prise toute seule, tout en étant noyée et banalisée dans la masse de l’album. Mais cela n’enlève rien au talent des Canadiens, qui peuvent constituer une bien belle découverte pour tout amateur d’hymnes power/death et dont on suivra avec attention l’évolution.

Note : 6.5/10

NOTE DE L'AUTEUR : 7 / 10



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