En seulement deux albums, la formation suédoise Amaranthe a su capter l’attention en proposant une recette intéressante, énergique, attractive, à défaut d’être novatrice, et a toujours misé sur une efficacité immédiate, plutôt que sur la profondeur du propos. Surfant sur leur ascension fulgurante, le sextet propose sa troisième livraison intitulée Massive Addictive, toujours sur le label Spinefarm Records.
Si Amaranthe proposait une habile mixture de power metal, de modern melodic death et de pop sur leur premier album, force est de constater que le soufflé est retombé depuis, et ce dès leur deuxième album, The Nexus, paru il y a peine un an et demi de cela, en simplifiant sa musique de manière assez peu honnête. Et si cette nouvelle mouture était annoncée par les dires du groupe lui-même comme étant leur œuvre la plus aboutie à ce jour, force est de constater que la galette n’est pas à la hauteur.
Pas que l’album soit mauvais (encore que …), mais Massive Addictive n’est qu’une redite de leur précédente œuvre, qui elle-même était déjà une redite de leur premier album, en quelque sorte … Ce qui est dommage, car Amaranthe a du potentiel, à l’image de Olof Morck, guitariste et principal compositeur du combo, qui envoie des riffs efficaces, et des solos appliqués. Ce qui peut chagriner, c’est l’aspect très (trop) immédiat de la musique, privant l’album de surprise, de prise de risque, ou bien d’une quelconque originalité.
A l’image de The Unguided, la formation aux trois vocalistes se contente du minimum. Constructions simplistes au possible, toujours basées sur le même schéma, tout, que ce soit les couplets, les riffs, les refrains, deviennent interchangeable. On peut également noter que la belle Elize Ryd prend de plus en plus d’importance, éclipsant même à plusieurs instants ses comparses Jake E et le fraichement arrivé Henrik Englund, remplaçant Andy Solvestrom, qui quitta la bande en octobre dernier. Un rapide mot sur ce dernier, qui possède un timbre sympathique, et proche de celui de son prédécesseur, qui au final s’avère plus être une anecdote qu’une révolution dans la musique du groupe.
Porté par une excellente production signée Jacob Hansen (Pretty Maids, Mercenary, Raunchy …), cet album ne comporte au final que peu de titres à retenir. On peut évidemment trouver des qualités à "Massive Addictive", un poil plus mid-tempo, la plus sombre "True", la rapide "Skyline", ou "Exhale", qui clôt l’album sur des riffs plombés, presque gothique, pouvant rappeler les néerlandais de Delain, avouons que ça fait au final bien peu.
Calibrée au possible, cette galette devrait cependant, une fois de plus, trouver son public car au final, Amaranthe applique sa recette et le fait bien. Les autres trouveront en Massive Addictive une raison supplémentaire de cracher sur le groupe qui possède déjà son lot important de détracteurs.