Guerre-éclair (au chocolat)
Plus de 30 ans après leur formation, les Anglais de Blitzkrieg mettent enfin les pieds à Paris pour donner leur premier concert en France. Si le temps a fait quelques dégats, les membres sont carrés et en forme. Pour compléter cette affiche étaient conviés deux groupes français : les hard rockeurs de Wyld et les thrashers de Deer Blood. Une affiche variée et cohérente pour une soirée mémorable.
Deer Blood
Après une intro épique pour une arrivée en fanfare des quatre thrashers commence le set de Deer Blood, principalement axé sur le premier album du groupe, Devolution, dont la sortie est imminente. On notera une petite friandise thrash en fin de concert sous-forme de reprise du grand classique "Refuse/Resist" de Sepultura qui provoquera l'excitation du public.
Deer Blood se trouve quelque part entre le thrash et le heavy 90's, avec Pantera et Metallica comme influences facilement identifiables. Les gros riffs bien lourds sont mis en avant et donnent à certains passages un côté stoner à l'interprétation. Si le public semble réceptif à leur musique, on pourra regretter quelques soucis techniques au niveau de la guitare d'Alex ou des pains malvenus de la part du soliste Julien.
Cependant, l'envie et là et Deer Blood n'hésite pas à chauffer le public comme il se doit avec une musique à la fois lourde et entraînante. Un mélange qui peut s'avérer gagnant avec des compos à l'avenant, ce qui semble être le cas avec les titres présentés. Il ne reste plus qu'à écouter l'album.
Setlist :
Born strong, live young, die hard, born again
Altar of Lies
Killing Engine
Fist Of Fury
Means To An End
War Of The Roses
Scared To The Bone
Refuse/Resist [reprise de Sepultura]
Wyld
Arrive maintenant les cinq rockeurs de Wyld, qui viennent présenter Stoned, leur EP fraîchement sorti. On retrouve ainsi dans le set les quatre compos de hard rock qui y sont présentes, accrocheuses et riffues à souhait, ainsi qu'une qui ne s'y trouve pas, "Last Man Standing", et trois reprises aux humeurs assez variées, montrant l'aspect versatile du groupe.
On remarque que le groupe maîtrise parfaitement son sujet et sonne très pro pour une formation qui n'a qu'un EP à son actif. Le son est chaud, les musiciens sont carrés et vivent leurs chansons. C'est notamment le cas de Raphael Maarek, frontman qui module sa voix comme il faut sans jamais trop en faire. Pour son dernier concert avec le groupe, le batteur Gabriel Deloffre a su donner tout ce qu'il avait.
Le public, déjà plus fourni, se montre plus participatif devant la chaleur dégagée tout le long du set. Si l'agressivité a baissé par rapport au thrash de Deer Blood, la ferveur est toujours présente et le Gibus Café est fin prêt à accueillir ce groupe culte qu'est Blitzkrieg.
Setlist :
Stoned
Just Another Lie
Crossroads
Slither [reprise de Velvet Revolver]
It's So Easy [reprise de Guns N'Roses]
The Mob Goes Wild [reprise de Clutch]
The Last Man Standing
Venomous Poison / Paranoid
Blitzkrieg
Arrivent maintenant sur scène les cinq membres de Blitkrieg, prêts à donner leur premier concert en France depuis le début de leur carrière. Visiblement heureux d'être là, les musiciens ne cachent pas leurs sourires et envoient la sauce heavy metal à tout va, malgré les restrictions sonores et la taille de la scène les empêchant de bouger.
Le frontman Brian Ross se montre particulièrement enjoué. Après avoir donné le premier concert français de Satan en France au Hellfest, il peut maintenant s'éclater avec Blitzkrieg à Paris. Malgré le poids des années, le frontman ne manque pas de pousser quelques screams aigus bien sentis. Côté communication, pas questions d'en faire des caisses, le chanteur introduit les chansons simplement, en saupoudrant quelques pointes d'humour british au gré de ses interventions.
Les musiciens se font plaisir aussi. Bien carrés, ils arrivent à garder le punch de leurs riffs bien NWOBHM, sans se planter. Ils ne manqueront pas de s'éclater en milieu de show avec des petits extraits de reprises de classiques de metal, allant de Deep Purple à Judas Priest en passant par Iron Maiden avant de reprendre un morceau de Satan. Ils réitéreront l'espièglerie en introduisant le morceau Blitzkrieg par le riff d'"Enter Sandman" de Metallica (qui a aussi repris "Blitzkrieg").
Côté setlist, Blitzkrieg pioche dans toutes ses époques, du premier album A Time of Changes au nouveau Back from Hell. Ces deux extrémités de leur discographie sont les plus mises en avant, mais le groupe n'oublie pas l'entre-deux avec la fédératrice "Eyes of the World" ou l'accrocheuse "Unholy Trinity".
Faisant quasiment salle comble (120 personnes sur 150), Blitzkrieg n'a pas manqué de marquer les esprits avec un set complet et puissant, sans trop se tourner vers le passé, mais en servant quand même quelques uns de ses classiques imparables, dans une ambiance old-school maîtrisée. Les fans sont servis, il ne reste plus qu'à espérer qu'ils reviennent dans moins de 30 ans.
Setlist :
Armageddon
We'll Rock Forever
Sahara
Unholy Trinity
V
Viking
Eyes of the World
Nocturnal Vision
Back from Hell
The Hellion [Reprise de Judas Priest]
Pull the Trigger [Reprise de Satan]
Escape from the Village
Return to the Village
Hell to Pay
Rappel :
Blitzkrieg
Photos : ©2014 Fanny Storck.
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