Up in Smoke : jour 1
Le Up in Smoke Festival se déroule à Pratteln, en Suisse, et a eu lieu le 3 et le 4 Octobre 2014. Pour cette nouvelle édition ont été accueillis des groupes de l'envergure de Fu Manchu, Blues Pills, Kadavar ou encore Brant Bjork, lors de ce rendez-vous privilégié pour les amateurs de stoner, de rock et de doom metal.
Phased
Il est 17h quand le groupe suisse Phased prend place sur la scène extérieure. La foule est encore très clairsemée et le restera tout le long du set. Cela n'entamera en rien le moral de la formation qui, pendant 30 minutes, donnera au public un stoner très classique mais remplissant correctement son rôle d'ouverture de festival. Les morceaux s'enchaînent et l'ensemble tient la route, mais il est vrai que la musique délivrée manque encore un peu de diversité. Le set reste relativement sympathique en dépit de son côté redondant, et la tâche aura été assurée avec professionnalisme.
Intercostal
Intercostal est la première formation à prendre place sur la grande scène et très rapidement, le combo genevois met tout le monde d'accord. Le groupe propose une musique bien plus lourde, plus instrumentale aussi, et les interventions du chanteur sont toujours très réussies, ne tombant jamais à côté. Les trente minutes accordées aux Suisses passent ainsi à une vitesse folle tant les compositions délivrées sont massives, imposantes mais surtout envoûtantes. Voilà donc un fort potentiel qui nous est révélé et un nom à retenir, car la qualité était au rendez-vous.
Wardhill
Retour sur la petite scène avec Wardhill, trio stoner / sludge où les influences de groupes tels Eyehategod ou Kylesa sont identifiables. L'utilisation d'une voix typée hardcore, par ailleurs, constitue un véritable plus pour le combo tant celle-ci est maîtrisée et convient à la musique écrasante qui nous est jouée. Bien que les qualités soient présentes, l'ensemble souffre tout de même d'un manque relatif d'originalité, qui empêche d'entrer pleinement dans la prestation. Mais ne boudons pas notre plaisir pour autant : le concert reste bien goupillé et les trois musiciens se forgeront certainement une identité qui leur est propre au fil du temps.
The Vintage Caravan
Petit protégé de Nuclear Blast, le trio rock islandais The Vintage Caravan investit la grande scène et se charge de conquérir le public avec une musique qui prend une autre dimension une fois interprétée sur scène. Le groupe en profite ainsi pour présenter son album Voyage, en offrant des titres tels « Cocaine Sally » ou « Midnight Meditation ». Pas de doute, les jeunes musiciens sont très heureux d'être en Suisse et le font savoir en communicant régulièrement avec le public, ou en affichant un sourire qui en dit long quant à leur état d'esprit. Si le set est résolument accrocheur grâce à de nombreux titres très directs, le tempo n'hésite pas à se calmer de temps en temps afin de nous faire profiter de la voix d'Óskar, très en forme, que ce soit au chant ou à la guitare. Une fois de plus, difficile de voir le temps passer. La prestation de grande qualité des Islandais aura conquis une foule de plus en plus nombreuse, répondant présente aux appels lancés par les membres de la caravane vintage. Un très bon moment!
Conan
Deux chanteurs encapuchonnés, un nouveau batteur, et surtout un trio qui balance une musique monolithique, vibrante et lourde. Soyez les bienvenus dans l'univers de Conan! Fiers de leur dernière sortie en date Blood Eagle sur Napalm Records, les Anglais vont en profiter pour jouer plusieurs pistes extraites de celui-ci, dont leur tube « Foehammer ». L'annonce de ce morceau suffit pour provoquer l'engouement d'un public totalement acquis à la cause du groupe, et il y a de quoi! Les morceaux sont hypnotiques, le chant lointain et agressif, et on ne peut s'empêcher d'être fasciné par les vibrations que dégagent les titres interprétés par les Britanniques. La formation semble bénéficier d'une réelle expérience, et leur doom ne laissera pas de marbre. On aime ou on aime pas, c'est sûr, mais difficile de nier que ce soir-là, le set de Conan est une véritable réussite!
Ufomammut
Formation réellement unique, Ufomammut assène l'une des énormes claques de ce festival. Lourde tâche que de faire une description précise d'un show des Italiens, tant ceux-ci sont de véritables expériences à vivre. Le trio utilise divers visuels sur grand écran, afin d'ajouter une nouvelle dimension à leur musique, en faire un show qui ne soit pas uniquement sonore. Si cet aspect est très bien géré, la facette musicale, elle, ne déçoit en aucun cas. Le doom pratiqué est vraiment unique, entre moments de grand calme et accélérations dévastatrices. Dans un cas comme dans l'autre, difficile de ne pas réagir à des compositions si soignées et appréciables. A ces titres de très bon calibre, il faut y ajouter la voix d'Urlo, volontairement sous-mixée et lointaine mais dont chaque intervention fait mouche. L'heure impartie au concert se déroule sans trouble (mis à part quelques pogos dans les premiers rangs... à un concert de doom...), à une vitesse impressionnante. Difficile de voir partir les trois transalpins tant on en aurait bien repris davantage. A voir impérativement si ça passe près de chez vous.
Fu Manchu
Après un tel concert, difficile de faire mieux. Pourtant, le public attend avec impatience les vétérans de Fu Manchu, véritables pionniers du desert rock, entrés dans la légende. Et l'enthousiasme des festivaliers se manifeste d'entrée de jeu, les Américains étant acclamés dès leur arrivée sur scène. Il faut dire que la présence à ce festival du quatuor n'est pas anodine, d'autant plus qu'ils ont un nouveau disque à défendre, Gigantoid. Le groupe ne se privera pas, d'ailleurs, d'en jouer plusieurs extraits, tels « Dimension Shifter » ou « Invaders on My Back ». Mais forts d'une discographie très fournie, les quatre musiciens piocheront dans un répertoire plus ancien afin de combler les attentes d'un public survolté. Difficile de qualifier ce show de déception tant les pistes défilent sans temps morts. Le stoner de la formation passe à merveille le cap du live et le chant de Scott Hill ne déçoit pas, en parfaite adéquation avec la musique. Soixante-quinze minutes sont allouées à Fu Manchu, suffisamment pour se mettre le public en poche dès les premiers instants et laisser d'excellents souvenirs au moment de repartir. Nous aurons donc eu droit à une très bonne prestation, ayant laissé beaucoup de fans comblés.
Blues Pills
Place à présent à la tête d'affiche de ce Vendredi : Blues Pills. Le groupe suédois a bénéficié d'un gain d'intérêt considérable cette année, et d'une exposition médiatique de plus en plus importante, ce qui permet à cette toute jeune formation d'être propulsée directement en tant qu'headliner pour une heure et quinze minutes de concert. Le set débute sur « High Class Woman », précédée d'une petite introduction instrumentale. Si ce titre va déjà commencer à appâter un grand nombre de festivaliers rapidement acquis à la cause du quatuor, la suite des événements ne va sûrement pas changer cet état de fait. Les morceaux proviennent en grande majorité de leur premier opus longue durée, mais le groupe fait un petit détour par Devil Man et Bliss. Si le morceau « Bliss » est rebaptisé « Jupiter » sur album et chanté en anglais, c'est sa version suédoise qui sera interprétée ce soir-là, par une Elin Larsson en grande forme.
Très souriante, interagissant avec les festivaliers, la chanteuse délivrera une performance sans failles, et son côté Janis Joplin transcende littéralement des pistes déjà très accrocheuses. Que les morceaux soient rock (« Ain't No Change », « Devil Man », « Time is Now », …) ou calment le tempo (« Dig In », « Little Sun », …), les Suédois maîtrisent la situation à chaque fois. Le concert se termine par un rappel où « River » est interprétée avec le frontman de The Vintage Caravan en tant que second guitariste, puis « Black Smoke » qui vient conclure cette première journée de festival. Un show de haute-volée, passé à une allure phénoménale. Bravo et merci Blues Pills.
Setlist :
High Class Woman
Ain't No Change
Dig In
No Hope Left for Me
Time is Now
Astralplane
Bliss
?
Devil Man
Little Sun
River
Black Smoke
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